Ma vie, mon histoire!

chapitre 1

En ce début de juin, les examens â grand tirage débutaient sous une pluie battante. Nous avions sans discernement adopté le programme et le calendrier scolaire hérités de la colonisation. Maintenant, nous étions bien obligé d'évoluer les apprenants pendant cette rebutante saison pluvieuse.

Ce jour-là,il tombait des cordes. À chaque coin de rue,les eaux de ruissellement imposaient leur loi. Les courants étaient si puissants et si rapide que les enfants, même les plus téméraires se tenaient à carreaux. Les réseaux d'assainissement assuraient à grande peine le conduit des eaux pluviales et boues résiduaires.

Sous les abris de fortune,on apercevait quelques élèves en tenue scolaire complètement trempés. Ceux qui osaient braver ce movais temps à l'aide d'un parapluie en étaient pour leurs frais,car ce dernier pilotait sois les rides et ilcessantes précipitations. Avec la forte intensité du vent, les étoffes tendues de certains parapluies se rabattent avec furie sur elles mêmes,quand d'autres les moins solides,se détachaient tout bonnement des baleines.

Sur les trottoirs,de braves piétons en quêtes de moyens de transport pour se rendre à leurs lieux de travail se faisaient éclabousser sans aucun égard par des automobilistes pressés.

À bord de la rutilante voiture,je roulais lentement, provoquant du coup l'ire de bon nombre de conducteurs. Certains me le faisaient savoir par d'assourdissants coup de klaxon quand d'autres, sans aucune forme de galanterie, me lançaient des propos désobligeants. Appliquée au volant, leurs réactions me laissaient de marbre.

Sous ces récalcitrants averses qui rendaient la visibilité très faible,je tenais absolument à être au centre d'examen à l'heure et sans difficulté majeure, au bout du compte,je parviens à stationner dans l'enceinte du lycée avec quelques minutes d'avance. Munie d'un inperméable, j'atteignis à grandes enjambées la salle des professeurs non sans conséquence pour mes cheveux et mes chaussures. Cependant,je n'en voulais pas tellement au movais temps, car les paysans,tout heureux, avaient attendu avec beaucoup d'impatience ces pluies pour espérer une bonne récolte. Mais remontée contre les autorités étatiques qui avaient fixé les dates des examens à ce moment où la saison des pluies était à son paroxysme dans notre ville.

Ne pouvant me faire attendre sur le champ par l'administration,je me contentai de jouer mon rôle d'exécutante. Toute peinée de voir mes chaussures trempées,je marmonnai des invectives en passant les mains légèrement sur les cheveux avant d'accrocher mon imperméable à une patère vétusté.

Malgré la mine morose, je saluai chaleureusement et à tour de rôle mes collègues assis autour d'une grande table de conférence. Avec quelques-uns,nous échangeâmes des civilités suivies de commentaires sur le temps maussade. Peu après, vint le responsable du centre d'examen pour donner les consignes d'usage et le coup d'envoi. J'étais chargée de surveiller le déroulement des épreuves dans une salle avec un collègue. Mais celui-ci étant absent, certainement à cause de la pluie, la sincérité du déroulement des épreuves m'incombait. Ce qui n'était pas facile eu égard à la propension à la tricherie de cette génération d'élèves.

Ainsi seule, je passais régulièrement entre les rangées. Très attentive à tous les faits et gestes des candidats,je décourageais, par mon extrème vigilance, toute tentative de fraude. Il m'arrivait même de contrôler le contenu des poches de ceux qui revenait des toilettes.
Je lisais alors l'anxiété sur le visage de quelques candidats, vraisemblablement des partisans du moindre effort. Le stylo à la bouche de longues minutes durant, certains ne cessaient de soutenir mon regard d'un air désabusé. D'autres me dévisageait comme ci ils avaient quelque chose à me rapprocher. Dans l'ensemble,grâce à une surveillance rigoureuse et constante, j'étais parvenue à instaurer, toute seule, un climat favorable à l'intégrité dans l'écriture individuel.