#18

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Les lumières de la ville caresse sa peau blanche.
Allongé à mes côtés, ses paupières se font plus lourde.
L'ambiance avait été si douce et agréable après ma déclaration qu'aucun de nous n'avait voulu briser ce moment.
La nuit a donc défilé, nous rapprochant un peu plus l'un de l'autre.

Finalement, le jour se rapproche dangereusement, emportant Ezio dans des songes vampiriques. Un sommeil sans rêve.
Sa main rejoint ma joue et la caresse du pouce.

Le regard plongé dans le mien, son organisme ralenti de plus en plus.
Un faible murmure échappe de ses lèvres :
« Les rideaux...

Comprenant sa demande, je le couvre par précaution et dépose un doux baiser sur ses lèvres.
Je me lève et rejoins la fenêtre d'où le Soleil commence à apparaître.
Le magnifique spectacle m'aurai presque hypnotisé si le gémissement d'inconfort derrière moi ne m'avait pas alerter de l'urgence de la situation.

Découvrant un Ezio tout recroquevillé, cachant ses yeux des mains, je me précipite sur les rideaux et les ferme minutieusement.
Ne laissant aucune possibilité au soleil de s'incruster, je m'approche du vampire qui s'endort.

Un nouveau murmure lui échappe :
- Me laisse pas seul...
- Je ne quitterai pas l'Hotel aujourd'hui, c'est une promesse.
- Pardon de t'avoir empêché de dormir...
- Ne t'en excuse pas. J'ai passé une très bonne nuit.

Déposant un ultime baiser sur son front, je l'observe refermer ses yeux et s'endormir.
Troublé par son aspect, je ne peux m'empêcher de remarquer à quel point il semble mort à cet instant.
Et une pensée vient doucement me rappeler que,oui, il l'est.

Un homme jeune que la malédiction vampirique a bloqué entre la vie et la mort à tout jamais.
La pâleur d'un mort, sa finesse cadavérique et son incapacité à ressentir à nouveau les rayons du soleil sur sa peau.
Mais cette soif constante qui lui rappelle qu'un mort ne ressentirait pas ce genre de chose.
Non Ezio, tu n'es pas mort. Les morts n'ont plus soif...
Mais ta famille doit te considérer comme tel. Personne ne peut supporter de voir ce que tu es devenu...

Et soudain le lien entre nous deux se fait voir.
Voilà pourquoi ce jeune vampire me suit.
Aucun de nous n'a choisi sa vie.
Ni moi d'être une arme de destruction incontrôlable.
Ni lui d'être cette créature de la nuit assoiffée de sang.

Ma famille me croit seul en forêt pour ne blesser personne.
Sa famille le croit mort et disparu.

Ce que ça fait de se réveiller au milieu de nul part sans savoir si quelqu'un est mort par notre faute ?
Sûrement la même chose que de se réveiller d'une tombe avec du sang sur les lèvres...

Et voir son espèce compter parmi les plus sauvage et dangereuse à chaque livre que l'on ouvre ?
Sûrement la même sensation atroce que de voir son nom gravé sur une tombe...

Touché du plus profond de mon âme, je m'allonge à côté d'Ezio tout en évitant de perturber son sommeil.
Mais mes yeux resteront bien grand ouvert, pour empêcher tout intrus de toucher au nouvel être précieux qui partage mon existence.

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