#19

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Assis près du jolie café en face de l'hôtel, je parcours la liste de mes progrès.
Rien de ce que le vieux Crinos m'a proposé ne semble réellement marcher pour me calmer.

Cependant j'ai pu observer une baisse de mes pulsions garolles. La présence d'Ezio dans ma vie pourrait même en être la cause.
Rougissant à cette idée je range la liste et sort mon portable.
Je cherche alors du regard quelque chose à photographier.

Si seulement il apparaissait en photo...
Mais un bref souvenir du reste de la liste me revient.
Peindre....

Une idée nouvelle derrière la tête, je me dirige vers ce qui semble être une boutique d'art.
Ça doit pas être si compliqué de se faire comprendre quand on parle pas italien... Si ?

                            *********

La feuille posée devant moi, les crayons bien rangés, je réfléchis à mon premier dessin.
Myrae m'observe, étonné de ma soudaine initiative.
« Tu comptais dessiner quoi ?
- J'en sais rien... Quelque chose que je ne peut pas prendre en photo...
- Ce que tu ne peux pas voir ? Ça risque d'être dur non ?
- Qui a dit que n'avoir aucun souvenir était facile...
- Tu parles de... Ta transformation Crinos ?
- Ce sont mes yeux, My'...Et pourtant j'ignore ce qu'ils voient lorsque je suis un Crinos et non un homme. Comme si ce n'etait plus vraiment moi. Et pourtant chaque morts, chaque blessés... Je dois le porter dans mon coeur car c'est bel et bien moi...

Sa main se pose sur mon épaule.
- Je te soutiendrai toujours tu sais boule de poil.
Je souris face à sa douceur et murmure :
- Je sais... Merci

Elle m'enlace et me laisse profiter de cet effet oméga si particulier.
Pendant l'espace d'un instant, ma peine s'en va pour laisser un calme reposant envahir mon coeur.

Je me redresse, bien décidé, et ferme les yeux.
Des bribes de souvenirs sombres, des flashs, des images incomplètes, un puzzle dont les pièces s'égarent dans ce deuxième esprit.
Ce coeur loup si froid et dur. Loin de moi, si loin. Inatteignable.

Forçant mon esprit à l'atteindre, je tombe sur cette source glaciale, sans sentiment. Cet animal sauvage et redoutable. Mon moi Crinos.
Un étranger qui ne parle pas ma langue. C'est comme regarder le coeur de quelqu'un d'autre à travers une glace... En sachant qu'il fait parti de nous.

L'esprit que je tente d'atteindre n'est pas humain. Je rouvre les yeux et souffle.
L'inspiration est là, dans cet autre moi, intouchable et insensible.
Alors je saisis le crayon le plus foncé, le plus profond et griffonne cette image incomplète et trouble.

Je dessine ce qui ne peut pas être photographié, contemplé...par moi même.
Ma seconde forme.... #DissociéEtSiProche.

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