Rachid

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Quelque part au Maroc

Bonjour ici, je suis Rachid Ben Azir, un jeune homme de 85 ans,ha ha ha, 1m90... Très beau. Je mets un anneau en or à l'oreille droite, ce qui me donne un air de pirate (que j'assume). Bon certain disent de moi que je suis un vieil excentrique mais j'aime ça.Eh oui! que voulez-vous. Je suis né d'un père Marocain(blanc) et d'une mère Malienne. J'ai fait mes études aux États-Unis, puis pendant longtemps fait la navette entre ces deux pays avant de m'installer définitivement au Maroc. J'y ai rencontré Fatima mon épouse. A l'époque quand je montais ma première boîte de communication, le milieu étais encore embryonnaire, pour en arriver à l'empire que je possède aujourd'hui il a fallut des années et des années de travail ardu et acharné.

J'ai eu mon lot de drame avec la disparition de mon fils et de ma belle-fille dans un crash d'avion me laissant une petite fille de cinq ans à élever. Cela a été difficile au début mais nous avons réussi, à chaque fois que mon regard se pose sur elle j'ai un énorme sentiment de fierté. C'est aujourd'hui une belle jeune femme, pleine d'assurance, même si Fatima me reproche de l'élever comme un garçon. Bref.

Je lui ai appris toutes le ficelles du métier, puisqu'elle traînait dans mes pattes (aussi bien à la maison qu'à l'entreprise, puis elle a fait ses études aux États-Unis), depuis cinq ans, je lui ai véritablement mis le pied dans le management proprement dit. Attention! Il n'y a pas eu de faveur pour elle, Zahara a commencé au bas de l'échelle. C'est l'une des meilleures cadres du Groupe et tout le monde la respecte pour ça. Elle a dû travaillé à chaque fois deux fois plus dur que les autres avant d'obtenir une promotion. Je me rappelle qu'un jour elle m'a lancé pleine de hargne "Tu es injuste avec moi et je te déteste pour ça!" Nous avons eu notre première vrai discussion à cette époque-là. Après cela elle a compris pourquoi j'agissais ainsi. Depuis en entreprise elle me donne du "Monsieur" ce qui me convient parfaitement.

Aujourd'hui, elle a encore un challenge à relever, nous venons d'acquérir une entreprise à Bamako au Mali. Un joyau qui périclitait faute d'idées novatrices et de management approprié, Zahara devra non seulement la relancer mais surtout imprimer l'esprit d'Alsaba Group!

Je sais qu'elle réussira, mais ce ne sera pas facile, car pour les informations que j'ai c'est une entreprise d'hommes. En tant que femme aucun cadeau ne lui sera fait mais en tant que petite-fille du grand patron ce sera encore plus dure! Ce sera la dernière épreuve, je l'ai promis à Fatima. Ma tendre épouse pense qu'il est temps que notre joyau pense au mariage et tout ce qui va avec, moi je pense qu'avec une position le reste viendra. Mais que voulez-vous, ce que femme veut...

La sonnerie de mon téléphone me sort de ma rêverie. Je regarde l'écran et je souris quand on parle du loup...

Moi : Allô Marhaba.

....

Moi : Oui je vais bien merci, Fatima aussi d'ailleurs. Et toi? Comment cela se passe?

....

Moi : Masha'Allah...

....

Moi : Prends soin de toi.

***Bamako, Mali***

***Pdv de Zahara***

Ça fait une semaine que je suis à Saham Assu et mon sentiment est plutôt mitigé mais j'attends la fin de mes interviews pour être fixée. Il faut repenser à tout restructurer, j'ai calé mes rendez-vous avec les différents chefs sections, afin de me faire une idée. En parlant, de chef section...Hum...Mon prochain rendez-vous est avec Salam Kane...Rien que d'y penser je me sens toute chose. Eh oui je l'ai bien reconnu! L'une des choses que j'ai apprise avec Rachid (mon grand père) , c'est de ne jamais laisser transparaitre mes sentiments. Dans le monde des affaires être comme un livre ouvert pourrait s'avérer suicidaire!

Quelqu'un toque à la porte de mon bureau et l'objet de mes pensées se matérialise. Il est aussi beau que dans mon souvenir ...étrangement, il me rappelle le chocolat. Ce qui me donne des envies de gourmandise. Je me secoue pour me remettre au travail, je viens de raccrocher avec mon grand-père et il faut que j'active là.

-Ah Salam ...Entrez s'il vous plaît. Dis-je en lui tendant la main

-Bonjour Mademoiselle Ben Azir

-Appelez-moi Zahara s'il vous plaît.

Dès que nos doigts se touchent je ressens comme une décharge électrique. Je retire ma main comme si je m'étais brûlée. En essayant de reprendre contenance je propose :

- Euh installons nous là s'il vous plaît.

Pendant près d'une heure nous parlons boulot. Salam est vif et brillant...Il a de belles idées qui nous seront utiles au moment opportun. J'ai un faible pour les garçons intelligents. Pour moi c'est un critère important, un homme peut ne pas être beau, il peut ne pas être riche cela ne me pose aucun problème. Mais s'il est con! C'est définitivement impossible entre nous. A la fin de l'entrevue, je sens son regard sur moi, ce qui m'intimide. Incroyable mais vrai, si mon grand père (Rachid) me voyait ou pire Fanta !

-C'est l'heure du déjeuner...Euh puis-je vous invitez?

-Oui pourquoi pas? Donnez-moi le temps de ranger mes affaires.

-Ok. Vous avez une préférence?

-Non je vous laisse me faire découvrir... C'est vrai que je connais un peu Bamako mais ça fait un moment que je n'y suis plus revenue.

                        À suivre...

Ma patronne Où les histoires vivent. Découvrez maintenant