Desolée

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***Pdv de Zahara***

Je sais que j'ai merdé avec Salam. J'en suis terriblement désolée. Ma vie jusqu'ici n'a pas été facile, vous me direz pauvre petite fille riche?! Je comprendrais. J'essaye de me concentrer dans le Taxi que j'ai payé pour qu'il me ramène chez Salam.

***Flash back de ces dernières 48 h***

Salam m'adresse à peine la parole depuis ce que vous savez, alors que nous devons travailler ensemble avec le responsable des ressources humaines et celui service juridique. Je me sens transparente à cette réunion que j'ai pourtant convoqué. D'habitude je sentais son regard sur moi quand je prend la parole ou met la main dans mes cheveux. Il était froid et faisait ses remarques d'un ton sec. Je devais récupérer les notes de chacun en prélude à la vision conférence avec Rachid et le comité de direction de Alsaba Group.

Moi qui raconte tout à Fanta je n'ai pas osé lui parlé de l'incident du parking, ni de ce que je traverse en ce moment au boulot depuis deux jours. La fille là est capable de me frapper pour ça. L'assistante de Salam m'a dit qu'il était rentré plus tôt alors je lui ai demandé de me donner son adresse. Après avoir noté tous les détails, je suis retournée à mon bureau. Je compte bien me rattraper je ne sais encore comment, mais je trouverai.

***Retour au présent***

J'ai décidé alors sur une impulsion d'aller chez lui...seule avec ma voiture. J'ai pu me retrouver jusqu'au niveau du monument de l'indépendance, de là j'ai payé un Taxi pour me montrer le chemin et moi, je le suis avec ma voiture. Il s'arrête devant un beau bâtiment avec semble-t-il plusieurs appartements. Je me gare, règle la course de mon sauveur et me dirige vers le portail. J'appuie sur la sonnerie de l'appartement n°4, l'interphone grésille et j'entends sa belle voix grave

-Oui?

-Euh Bonjour Salam... Euh c'est moi Zahara.

Un silence se fait...Puis la communication est coupée. Quelques minutes après un monsieur d'un certain âge m'ouvre la porte et m'indique le chemin. Je respire, j'ai cru un instant qu'il me laisserait là!

Quand j'arrive à son palier je lève la main pour frapper quand la porte s'ouvre. Le gars est devant moi, la bouille bien amarrée. Hum! J'attrape mon cœur, c'est pas moi qui suis venue le chercher?!

-Bonjour Salam

-Bonjour Zahara

Ça me fait un truc quand il m'appelle par mon vrai prénom, décidément, j'aimais quand il déformait mon prénom et sa manière de le prononcer, laaaa.

-Je peux entrer?

Sans un mot il s'efface et laisse le passage. J'entre et m'assoies, il m'apporte de l'eau et des jus de fruit toujours en silence. Je bois l'eau pour me donner du courage. Bon comme votre amo là apparemment ne veux pas desserrer la mâchoire, je prend alors la parole.

-Je suis venue te demander pardon pour la dernière fois...Mes paroles ont dépassé ma pensée.

-Tu aurais pu m'attendre au bureau

-Salam ! Je suis désolée...Je...Je me suis sentie acculée et j'ai essayé de me défendre comme je pouvais!

-....

-Je...En venant au Mali, ce n'est pas pour une histoire...J'ai une feuille de route...Et je ne peux pas échouer. Salam ...Tu es beau, intelligent, bien éduqué toute femme serait fière d'être à ton bras. Mais moi c'est compliqué.

***Pdv de Zahara***

Un mélange d'émotion m'envahissait de la voir là dans mon séjour, si belle et sexy. Si je m'écoutais je la prendrais là sur le canapé...Et je sais qu'en insistant un peu elle finirait par céder mais je me retiens. Zahra m'inspire autre chose.

-Dans ma famille seule le mérite compte. Mes grand-parents ou plutôt mon grand-père m'a montré très tôt que je devrais travailler pour avoir ce que je veux. J'ai commencé très tôt dans les entreprises...Salam j'ai dû travailler deux fois plus dur que les autres pour en arriver là où je suis. Chaque fois que Mon  grand-père Rachid estime que je n'étais pas prête il me demandait de reprendre. C'est compliqué, du coup dans ma vie...Il n'y a pas de place pour un homme. Je ne puis me laisser distraire, je sais combien l'entreprise de Bamako est importante pour lui. Je ne voudrais pas le décevoir. Je ressens des choses pour toi, c'est indéniable...Mais j'ai peur de m'arrêter à ça! Alors voilà pourquoi je t'ai dit ces horreurs. Je voudrais que tu me pardonnes et que nous essayons au moins d'être de bons collègues à défaut d'être amis.

Elle ne rajoute plus rien. Je n'arrive pas à prononcer une seule parole. Elle se lève prend son sac et se dirige vers la porte. Je reste immobile elle ouvre et sort. Alors je sors de ma léthargie et lui cours après

-Zahra !

Elle s'arrête mais ne se retourne pas. Je la contourne et lui fait face, prend son visage en coupe et la regarde dans les yeux.

-Qui a dit que les deux étaient incompatibles? Pourquoi tu penses qu'une relation avec moi te détournerait ou te freinerait?

-Je ne suis peut-être pas douée pour les deux en même temps.

-Je t'apprendrai

-Salam...

-Non Zahra, laisse moi te guider sur ce coup

Des larmes remplirent ses yeux, et elle hoche la tête. Je l'embrasse et elle répond à mon baiser. Je ne sais pas comment mais nous nous retrouvons dans mon appartement. Nos gestes étaient synchrones.

Nous faisons l'amour lentement pendant de longues heures. Puis nous nous endormons repus, le corps fatigué.

                        À suivre...

Ma patronne Où les histoires vivent. Découvrez maintenant