Ne m'oublies pas

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Je t'entendais crier. Je savais que tu pleurais mais j'étais resté derrière la porte de ta chambre. Le cœur battant et la main sur la poignet de la porte. Tu criais que tu me détestais. Tu disais que je n'étais qu'une ordure. Tu n'arrivais plus à te calmer. Tu étais désormais rempli de rage et haine. Je n'étais plus quelqu'un d'important à tes yeux. J'étais dorénavant devenu le pire être sur terre. Mes propos, mes actes, t'avaient blessé sans m'en rendre de compte. Je commençais à me détester moi-même. Je m'en voulais, je t'avais blessé. Je n'avais pas réfléchi et comme d'habitude j'étais le coupable. Qu'étais-je devenu ? Je n'avais jamais été comme cela avant. Je n'avais jamais ressenti un un torrent de sentiments aussi intense. Et pourtant voilà qu'avec quelques mots j'avais réussi à te faire me détester. Comment allais-je survivre sans toi ? Il était évident que tu allais me mettre à la porte. Moi ton petit ami ingrat. Je ne méritais tout simplement plus de faire parti de ta vie. Je ne pourrais plus me regarder en face. Faire souffrir la personne qu'on aime ? Quel crime abominable. Tu avais tout fait pour moi, tu m'avais accueilli alors que je vivais dans la rue. Tu m'avais redonné goût à la vie. Grâce à toi j'avais enfin compris ce que c'était que d'être heureux .

Alors pourquoi ? Pourquoi n'avais-je pas réfléchis avant de te dire ces mots si blessant ? Je ne pouvais plus te demander de me regarder. Je ne pouvais plus te demander de m'excuser. Tu n'avais pas à me pardonner. J'allais disparaître de ta vie. Je comptais te laisser vivre une vie beaucoup plus heureuse loin de nos prises de têtes et de nos larmes. Pourtant je n'arrivais pas à couper le cordon, j'étais encore beaucoup trop attaché à toi. Cela faisait 2 ans que nous vivions ensemble. Je ne t'avais avoué mes sentiments que quelques mois auparavant. Je ressentais un amour oblatif. Je n'étais plus maître de moi-même et j'en étais arrivé à ne penser qu'à toi. Malheureusement je me voyais déjà faire partie de tes souvenirs évanescents. C'était comme-ci , inconsciemment, j'avais tout gâché. Je n'étais plus qu'un petit être dépourvu de toute âme. Je ne pouvais plus cacher l'inanité de mes actions.

Je restais derrière la porte, je sentais les larmes me monter aux yeux. Pourtant je n'avais pas le droit de les laisser couler. Je ne  pouvais pas faire cela. J'étais le coupable et non la victime. Ta rage était devenu incoercible. Je t'entendais jeter tes affaires. J'avais commis un crime impardonnable.  Je te l'avais cacher mais tout à l'heure les mots m'avaient échappé. Tu t'étais mis à trembler et pour éviter de passer toute ta colère sur mon corps ou sur le salon. Tu étais parti t'enfermer dans la chambre. J'étais ensuite resté perclus derrière la porte.

Et pourtant, j'avais pris la décision de partir. Je me devais de te quitter. Moi, cet être pusillanime. Il était évident qu'à partir de maintenant je n'allais plus te convenir. Ton regard ne ferait que me lancer de la haine et de la tristesse et j'étais complètement sûr que je ne pourrais pas le supporter. Je n'étais qu'un lâche. Avec je ne sais quel courage , j'étais parti de derrière ta porte et je m'étais dirigé vers ma chambre. Nous n'avions pas déménagé après  notre mise en couple. Après tout cela n'avait pas vraiment d'importance. Nous avions deux chambres , la tienne et la mienne. Nous passions d'une chambre lorsque nous voulions dormir ensemble.

J'attrapai un sac et je commençai à ranger mes affaires. Je sentais  les larmes couler le long de mes joues. Je ne me concentrais pas dessus , ma vue se brouiller mais je devais d'abord finir mon sac. Une fois ce dernier terminé, je pris une feuille ainsi qu'un crayon. Je commençais à écrire un petit mot d'excuse. C'était une petite lettre d'adieu.

Je m'en allais après avoir posé ma lettre devant ta porte.

Je ne te gênerai plus jamais.

Je ne t'empêcherai plus jamais d'être heureuse.

Je ne te remercierai jamais assez pour tout ce que tu as fais.

Je t'en prie, même si tu ne veux plus de moi.

Ne m'oublie jamais.

Alors que maintenant, cela fait 1 an et demi que je suis parti de notre appartement. Je ne cesse de penser à toi alors le fait de te voir en face de moi. Te voir me regarder et me sourire alors que je t'ai fais souffrir. Voir la surprise dans tes yeux me gêne.  Je baisse la tête et je sens les larmes couler. Pourtant tu viens poser ta main sur ma joue. La chaleur de ta joue me fait sourire et je suis heureux d'être toujours en vie. Donc , merci de ne pas m'avoir oublié.

Recueil D'OSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant