ACTE 7-WELCOME BACK TO REAL WORLD

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🎧 𝑺𝒐𝒎𝒆𝒐𝒏𝒆 𝒚𝒐𝒖 𝒍𝒐𝒗𝒆𝒅, 𝑳𝑬𝑾𝑰𝑺 𝑪𝑨𝑷𝑨𝑳𝑫𝑰 🎧

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Camille sombre, navire percé de tuyaux fuyant de partout.

Elle coule coule coule coule coule.

Parfois elle refait surface, par bribes.

Le plafond, blanc.

Sa mère, pleurs.

Médecins, blanc.

Puis de nouveau l'obscurité.

La limite du rêve, l'antichambre de ses cauchemars.

Elle coule coule coule coule.

Et sans personne pour la rattraper.


- Je suis vraiment désolée

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- Je suis vraiment désolée.

Ma voix creuse résonne dans le couloir vide de l'hôpital, rebondit le carrelage froid, et sur les portes closes des antichambres de douleur. Ici, tout prend une intonation d'éther et de mort.

Alwann fixe un point sur le mur. Elle ne veut pas me voir. Elle ne veut pas m'écouter. Elle ne veut pas me parler. Depuis tout à l'heure, elle n'a pas desserré les dents.

Alwann est une fille. C'était donc ça, la légèreté de ses pas, la douceur de ses gestes, l'éclat dans son regard. Le elle lui va bien. Trop bien. Tout trouve sa place maintenant. L'amplitude de ses vêtements, pour cacher ses formes inexistantes. Et dans ses yeux, une inexorable attente. Attente de quoi ? De jours meilleurs. D'arcs-en-ciel dans les rues. De tolérance, enfin.

Mais ce jour n'est pas encore arrivé, et il nous faut encore jongler avec la réalité, et la culpabilité me rattrape comme mes démons passés.

En voyant que je m'étais réveillée, Alwann a bondit du lit où elle était assise. S'est précipité dans le couloir. Et s'est retrouvé nez-à-nez avec un costume et une paire de moustache.

- Oh jeune homme, regardez où vous marchez !

La voix du proviseur a filtrée à travers la porte ouverte et j'ai senti Alwann tressaillir, puis déglutir, tentant une nouvelle fois d'avaler le "jeune homme" avec lequel tout l'univers s'accordait à le museler.

- Cependant, je serais indulgent, a-t-il poursuivi devant des excuses qui ne venaient pas, d'un air pas indulgent du tout. Puisque nous y sommes, vous irez voir votre... camarade à l'hôpital. Camille, c'est bien ça ? Passez au secrétariat, on précisera.

"On" s'éloigna alors d'un pas nonchalamment, laissant Alwann probablement en train de s'interroger sur le taux anormal de poisse dans sa vie. Elle est revenue dans l'infirmerie à petits pas lents et ses yeux pleins d'incertitudes ont plongés dans les miens.

- Tu ne diras rien, n'est-ce-pas ?

- Bien sûr que non, l'ai-je coupé. En fait, je crois que je le savais déjà un peu.

Son visage s'est refermé d'un coup. Bien sûr, la vidéo de lui se faisant appeler jeune fille par le prof.

- Ce n'est pas ce que je...

- Laisse tomber, a-t-elle laissé tomber d'une voix lourde. Je pensais que tu étais différente des autres, mais apparemment pas.

Elle s'est dirigé vers la porte, et j'ai senti le cours ma vie qui m'échappait une fois de plus. Et je perdais contre elle, encore. Mais après Camille, je ne voulais plus perdre.

- Attends ! l'ai-je interpellé.

Je viens avec toi.

Elle n'a rien dit. Elle a juste acquiescé. Et maintenant nous en sommes là, et nous ne nous parlons pas, parce qu'aucune de nous n'osera.

Elle se demande peut-être pourquoi on est là. Après tout Camille, elle ne la connaissait pas.

Moi je sais pourquoi.

Pour aller voir la fille. La fille qui avait des lignes de sang sur les bras, tant et tant que ça lui faisait des partitions de souffrance pour se sentir vivante.

Et pourtant, elle n'a jamais été vivante.

Je me demande ce qu'elle a dû ressentir en se laissant tomber dans le fleuve. Peut-être seulement la brûlure de l'eau dans ses poumons.

Les vagues de boue qui la submergeaient.

Ou juste un lent et silencieux abandon.

Heureusement que le bateau l'a repêchée.

Personne n'aurait mérité de mourir comme ça.


De nouveau je ne suis plus moi

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De nouveau je ne suis plus moi. Étranger, banni de son propre corps, cette grande carcasse qui m'oppresse. Je voudrais être sirène, gracieuse, princesse, magnifique, reine, éclatante. Pas Alwann, garçon.

Et elle qui s'excuse. Bien sûr. Au mauvais endroit, au mauvais moment. Juste quand j'y ai cru.

La limite du rêve.

Welcome back to real world.

L'interne sort de la chambre.

- C'est bon, vous pouvez y aller. Elle est réveillée.


"Pour le moment, tu fais comme tu le sens, après tu mettras des noms sur ce que tu ressens." -citation de la maman de Grise à propos de l'orientation sexuelle 😚.

Le numéro pour les jeunes en difficulté est le 0 800 235 236  (Appel anonyme et gratuit tous les jours de 9h à 23h).

Ce chapitre arrive de manière isolée (#sadisme), mais je suis en vacances dans deux semaines donc le reste devrait suivre assez rapidement. 🥰

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