Unique, The Escape of Hope (Tome1) |en pause momentanément|

Chapitre 16

Je ne sais pas d'où vient cette odeur, mais ça sent délicieusement bon. Mes yeux s'ouvrent doucement et je découvre un endroit qui me manque énormément : ma chambre. Je me lève et enfile mes chaussons pour aller voir la source de cette merveille pour mon odorat. C'est drôle mais je me sens vraiment bien, détendu, comme si rien ne c'était passé dans les dernières 24 h. En arrivant au bas des escaliers, je traverse notre petit salon et me retrouve assez rapidement dans l'encadrement de la porte de la cuisine car notre maison n'est pas bien grande. Sur le coup je stop chacun de mes mouvements car sous mes yeux se déroule une scène tellement inattendue et rare même si pourtant vraiment banal : ma mère qui s'affaire aux fourneaux, le sourire aux lèvres et sifflote un air de musique doux. Elle SIFFLOTE ! La dernière fois qu'elle l'a fait... je ne m'en rappelle que trop peu. Quand elle se retourne vers moi, je suis étonnée par la beauté qu'elle dégage, bien qu'elle soit une très belle femme en général, mais cette fois-ci elle dégage quelque chose de reposant, de réconfortant. La lumière matinale qui entre par la fenêtre fait ressortir son regard noisette et ses cheveux bruns couper en carré sont emportés dans leur mouvement me font penser aux scènes en slow motion dans les films. Son sourire quand elle me regarde est tellement rempli d'amour que je ne peux m'empêcher moi aussi de lui sourire comme elle.

-Tu as bien dormi ma puce ? Demande-t-elle en sortant du four une magnifique brioche qui en ferait baver plus d'un, dont moi et qui est sûrement la source de l'odeur qui flotte dans la maison.

-Ou...oui, ça va, bégayais-je surprise par sa question.

Elle va chercher un couteau à gâteau dans le fond de la petite pièce alors je prends sa place en me mettant dos à la fenêtre car le soleil m'éblouis beaucoup trop. Drôle de temps pour un hiver plutôt froid...

Elle fouille dans un placard pendant que moi je la regarde dans les moindres détails. Les traits de son visage ne sont plus tirés par la fatigue causé par les horaires pharaoniques que lui impose son métier d'infirmière. Je ne ressemble presque pas à ma mère, elle a une silhouette de rêve alors que moi j'ai de petites rondeurs, elle a les cheveux brun et lisse alors que les miens sont roux et bouclés. Je suis plus une copie féminine de mon père sauf un détail : j'ai les mêmes yeux noisettes que ma mère. Après avoir trouvé ce qu'elle cherchait et toujours en souriant, elle se retourne vers moi mais un détail attire mon regard vers son tee-shirt blanc. Un point de laser rouge.

Avant que même de pouvoir agir ou même de formuler le début d'un mot, un bruit sourd envahit l'espace puis tout à coup un silence lourd se met en place. Je cours vers ma mère qui est désormais au sol. Son haut qui est normalement clair, se teinte d'une couleur rouge foncée qui ne peut que me rappeler le passé. Mes yeux me brûlent à cause des torrents de larmes qui se déverse sur mes joues. Pourquoi elle ? Pourquoi avoir fait ça ? Malgré mon corps qui tremble comme une feuille morte, je dégage ses cheveux qui lui tombe devant son visage et exerce une pression sur son cou à la recherche de son pouls. Je ne sens presque rien mais pourtant je sais que son cœur bat toujours. Il n'est pas trop tard pour la sauver. La pièce est depuis le tir baigné d'une lumière monotone, comme si le soleil avait disparu. J'allonge en douceur le corps de ma mère sur le sol est pose mes mains sur sa blessure. Je me concentre sur mon désir, c'est-à-dire sauver ma mère et attends que cette force qui les deux fois précédentes m'avaient inondée par sa chaleur mais je ne la sens pas venir. J'ouvre les yeux et mes sanglots redoublent. Pourquoi ça ne fonctionne plus ? Pourquoi faut-il que ce soit maintenant ? Je me mets à hurler à plein poumons ma colère et ma tristesse en regardant mes mains rempli de sang, et quand mes yeux redescendent sur ma mère, mon regard baigné de larmes rencontre celui de celle-ci, mais il est totalement différent. Froid et distant. Presque hargneux.