Chapitre 8

26 6 3
                                    

Cette période durant laquelle l'épreuve dura fut réellement horrible. La souffrance que je ressentis fut immense et l'on m'entendis probablement crier à pleins poumons sans discontinuer. 

Je ne sais combien de temps cela dura, quelques heures, quelques jours ou semaines. Je perdis complètement la notion du du temps, qui n'avait déjà pas beaucoup de sens dans cet endroit. Il me sembla que ça ne finirait jamais et que je resterais ici pour l'éternité, dans la souffrance. Mais dans ce cas ne valait-il pas mieux abandonner tout de suite et mourir complètement? Plutôt que de vivre dans la souffrance.

On pourrait penser qu'à un certain point on a tellement souffert que l'on finit par s'habituer à la torture. Mais ce n'est pas le cas, la douleur est toujours présente, toujours plus intense. Alors que mes ongles se retrouvaient arrachés, mes doigts tordus en tous sens comme des serpentins, mes dents pulvérisées, mes yeux pleins d'aiguilles, ma chair à vif, mes os brisés en mille morceaux, mes oreilles arrachées. Et ce n'est pas comme s'ils manquaient de moyens de raviver la douleur des plaies déjà ouvertes, versant de l'alcool dessus ou brûlant certaines parties de mon corps. M'enfonçant des braises dans la gorge.

Je me sentis devenir fou de douleur, de peur du prochain supplice qui m'attendait. De rage aussi contre ce sort injuste qui me maintenait sur cette chaise. Je ne voyais plus rien, n'entendais plus, la seule notion qui me restait était celle de ma souffrance éternelle, même mes pensées étaient seulement un flot incompréhensible, la douleur rend l'esprit incapable de raisonner.

Ce fut long et douloureux.

"Ding!"

Évidemment j'étais en train de devenir fou mais qui ne le deviendrait pas après tout ça? J'entendais maintenant le bruit d'une cloche dans ma tête.

"Ding!"

A nouveau ce bruit revenait.

Soudain toute la souffrance que je ressentais disparut, enfin. Ah cette sensation de délivrance, vous ne pouvez savoir à quel point cela me fit du bien. J'eus envie de pleurer de joie. Maintenant la question suivante se posait, étais-je mort ou bien avais-je fini l'épreuve?

"Ding!"

Ce bruit qui revenait maintenant pour la troisième fois dans ma tête semblait venir de quelque chose d'autre que mon esprit.

"Ah c'est bon tu es enfin disposé à m'écouter, c'est moi, Luciole. On dirait que la torture t'as bien touché dis moi, en tout cas tu vas être redirigé vers la prochaine épreuve, 10 personnes ont été éliminées. Continue comme ça et tu auras tes chances de réussir."

"Alors je ne suis pas mort..."

Étrangement je n'étais pas spécialement enthousiaste à la connaissance de cette nouvelle. Combien de souffrances devrais-je encore supporter pour arriver au bout? Peu importe, j'irai jusqu'au bout, il le faut et la prochaine fois que je rencontre un monstre, je me fous que ce sois un gobelin ou un dragon, je lui ferai ressentir la douleur que j'ai subie. J'ai appris quelques coups plutôt efficaces que j'aimerais bien tenter sur eux.

Mais pour l'instant je comptais profiter de ce moment de bonheur, ces quelques minutes ou heures qui m'étaient accordées.

"Eh Luciole, combien de temps je dois attendre avant d'être transporté?"

"Cette fois tu as de la chance, ça devrait prendre une bonne heure, le temps de réparer tous vos corps et de préparer le niveau car vous avez bien été amochés. Essaie de faire attention quand même car ces réparations et soins ne seront pas systématiques et il se pourrait très bien que tu commences une nouvelle épreuve à l'avenir avec une ancienne blessure. Ce n'est pas une bonne idée de se reposer sur cette guérison."

"Bien, c'est noté je ferai attention. Laisse moi me reposer un peu maintenant"

J'avais remarqué avec le temps qui passait mais le plaisir que l'on pouvait ressentir en dormant ou en mangeant nous était désormais supprimé. Depuis le début des épreuves je n'avais toujours pas ressenti un seul de ces besoins. Je ne pourrai donc jamais réellement me reposer et dormir, c'est l'une des choses dont ce corps est incapable. J'attendais donc la prochaine étape en tentant de faire le vide dans mon esprit, ne plus penser à rien. Un peu avant de réintégrer mon corps j'eus une pensée nostalgique pour ma mère et ma sœur qui étaient probablement seul, à errer dans cet espace sombre.

"Ne vous inquiétez pas" pensais-je pour moi même  "Je vais bien et je survivrai pour un jour venger votre mort et celle de tous les habitants de notre planète."

"Il est temps de passer à la prochaine étape" m'informa Luciole.

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Bonjour à tous, chers lecteurs.

J'espère évidemment que ce chapitre vous a plu mais surtout n'hésitez pas si vous avez quoi que ce soit à dire sur le style d'écriture, fluidité etc... Un petit commentaire afin que je puisse m'améliorer sera toujours reçu avec joie :)


le sang sur mon cheminOù les histoires vivent. Découvrez maintenant