Chapitre 4

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Alors que tout le monde s'élançait déjà vers l'ouverture dans le mur, je décidais d'attendre qu'une certaine partie des candidats soient partis pour y aller à mon tour. De cette façon je pouvais éviter les bousculements de tous ceux qui s'étaient dépêché et je pouvais dans le même temps observer les dangers et pièges qui se trouvaient sur le chemin.

Le chemin était composé de nombreux virage et bien que jusqu'alors il était escarpé avec de fortes montées et descentes, il se retrouva tout à coup plat. Je profitais de ce changement de terrain pour récupérer mon souffle et de l'énergie. Petit à petit de la verdure apparut, principalement des plantes grimpantes et racines, au point que le parcours s'était transformé en quelques minutes d'une grotte à une jungle dont on ne voyait même pas les murs.

Soudain un cri à l'avant réveilla mes sens, je tentais d'observer ce qui se passait. J'aperçus un homme qui se débattait au sol, les racines lui avaient entouré les chevilles et commençaient à le recouvrir de plus en plus, l'entraînant entre ses racines, derrière l'amas de verdure pour probablement le dévorer.

Je faisais maintenant attention au sol pour marcher le plus loin de ces plantes possible je remarquais que les autres prenaient la même précaution que moi. Maintenant que j'y faisais attention je vis effectivement de petits mouvements dans les plantes qui attendaient patiemment que quelqu'un trébuche et perde l'équilibre pour s'emparer de lui.

Cela faisait maintenant deux heures que nous courions, concentrés sur chacun de nos pas, lorsque les personnes un peu plus loin ralentirent pour finalement s'arrêter.

Je tentais de me frayer un chemin à travers toutes ces personnes quand je vis enfin la raison de cet arrêt. Un grand mur de pierre se dressait devant nous. C'était comme si le chemin s'arrêtait là et finissait en cul de sac.

Dans ce cas il valait mieux pour moi de ne rien faire et seulement continuer d'observer.

Les réactions furent très différentes, certains tentaient de frapper ou déplacer la façade, cependant leurs efforts furent vains. D'autres cherchaient un passage peut-être camouflé tandis que d'autres probablement plus raisonnables retournèrent en arrière se disant qu'ils avaient dû rater un embranchement et qu'un passage leur avait échappé.

Après quelques minutes je m'apprêtais à suivre ces derniers quand je remarquais un détail étrange. Jusqu'à présent bien qu'il y ait eu beaucoup de plantes il n'y avait jamais eu une seule fleur. Cependant on pouvait à présent remarquer la présence de fleurs jaunes qui produisaient une faible lumière.

La solution paraissait maintenant évidente. Je m'agrippais à la fleur alors qu'une autre personne se faisait engouffrer dans les profondeurs des plantes et à mon tour les racines m'agrippèrent, me recouvrirent et me tirèrent dans tous les sens. Le doute me prit alors et ma certitude s'effaça. Avais-je vraiment fait le bon choix?

Non je ne pouvais définitivement pas perdre dès la première épreuve. Le luxe du doute n'était pas quelque chose que je pouvais me permettre. Il me fallait m'endurcir à présent, je ne pouvais pas fuir éternellement sinon tout ce que j'avais réalisé jusqu'à présent n'aurait servi à rien.

Je me sentis plus léger alors que l'étreinte s'atténuait.

J'atterris avec soulagement sur un sol pavé. J'étais à présent seul dans ce couloir. Les autres avaient probablement été envoyés autre part. Je fus étonné que dans cet espace clos et sans aucune lumière je puisse tout de même y voir presque comme de jour, peut-être que cela était le résultat de mon changement de corps et de ces yeux d'un noir profond.

-Dis moi Luciole qu'elles sont les capacités de ce corps?

-Comme tu viens de le remarquer ton nouveau corps possède des sens plus développés que les hommes. Il te permet de voir dans l'obscurité et d'entendre des sons qu'il t'aurait normalement été impossible de percevoir. De plus ton endurance est plus élevée et ton corps s'adaptera plus rapidement.

-Si mon corps peut s'adapter, peut-il aussi se développer de façon à être plus fort?

-Évidemment

-Bien. Il faut d'abord que je finisse l'épreuve, il ne doit me rester qu'un peu plus de la moitié du temps.

Alors que je marchais dans ce couloir je vis trois squelettes un peu plus loin. Bien qu'ils ne sont pas très dur à vaincre je préférais ne pas prendre de risques dans cette situation. Je pris mon élan pour aller le plus vite possible, esquivais leurs coups précipités et continuais mon chemin vers la sortie. Arrivé au bout du couloir je me retrouvais face à une porte fermée à clef et malgré tous mes efforts pour tenter de l'ouvrir elle demeura fixé solidement.

Il me fallait une clef. Après un soupir je décidais donc de retourner en arrière avec le pressentiment que cette fois j'allais devoir me confronter aux squelettes.

le sang sur mon cheminOù les histoires vivent. Découvrez maintenant