Chapitre 15

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"Et voilà Lulu, tu as vu ça j'ai réussi à atteindre la dernière épreuve" dis-je en donnant un coup de pied dans la neige qui recouvrait le sol, tentant de ne pas trop m'enfoncer.

J'avais pris l'habitude de parler avec Luciole car c'était la seule personne avec laquelle je pouvais parler pendant tout ce temps, je lui avais tout raconté sur moi depuis ma naissance à ma mort. Il m'avait beaucoup aidé aussi au cour de cette longue aventure en répondant à mes questions et en me tenant compagnie, même s'il n'est finalement qu'une créature programmée dans le but d'assister et guider les candidats à la seconde vie.

J'avais atterri en haut d'une montagne et au loin on pouvait sans difficulté distinguer un rayon de lumière perçant les nuages gris et sombres, une longue distance me séparait de cet objectif ultime, j'estimais d'une à deux semaine le voyage qui m'y amènerait, bien sûr cela dépendrait des obstacles rencontrés en chemin. J'entamais le voyage en tentant tout d'abord de trouver un paysage moins escarpé et où je pourrai trouver quelques créatures pour me fabriquer des habits chauds, une gourde et manger pour reprendre des forces.

Cela faisait plusieurs fois de suite que nous n'avions pas été guéris et je me retrouvais donc avec des cicatrices et égratignures un peu partout sur mon corps mais ce n'étaient pas les seules choses qui me restaient des précédentes étapes, je m'étais entraîné le plus possible durant tout ce temps dès que j'en avais l'occasion pour endurcir mes muscles et polir mes compétences en tous genres, principalement en combat. De plus j'avais gagné des objets que je pouvais garder jusqu'à la fin, notamment une armure légère mais résistante dont le cuir avait été issu d'une créature possédant une très bonne défense, trois dagues tranchantes, en fait une seule était vraiment bien, taillée dans la dent d'un féroce prédateur tandis que les autres étaient simplement forgées d'un métal classique. Mais par dessus tout ce qui m'avait valu la vie sauve à plusieurs reprises était un cube de bois aux motifs complexes comme le tracé d'un labyrinthe, qui me permettait de me téléporter une fois par épreuve, c'était vraiment une ressource de dernier recours. J'avais fait de mon mieux pour cacher son existence des autres candidats pour avoir un avantage de la surprise au moment opportun.

J'étais donc fin prêt pour cette épreuve finale et je n'étais sûrement pas le seul car chacun d'entre nous aura fait ses préparations pour ce jour précis, il y avait certains candidats que je préférais d'ailleurs ne pas rencontrer. Deux tout particulièrement me préoccupaient, le premier que j'ai surnommé "l'homme bête" non pas qu'il soit stupide mais plutôt sauvage. Physiquement il ne fait pas vraiment peur, ses cheveux sont très longs et lui cachent les yeux retombant jusqu'à sa taille en une touffe broussailleuse, il ne paraît pas très fort mais lorsqu'ils combat il se déchaîne et adopte un style très bestial et instinctif qui est très dangereux car imprévisible. En fait c'est un animal, à ce point je ne peux même plus le considérer comme un être humain. La deuxième personne "dangereuse", les autres candidats le sont aussi mais il sont peut être moins inquiétants, c'est "le traître". Il ne peut pas vraiment y avoir de traîtrise puisque la coopération est inexistante mais dans des épreuves où il n'est pas nécessaire de tuer les autres participants il sera toujours le premier à tuer le plus de monde lorsqu'ils s'y attendent le moins, les attaquer pendant leur sommeil, empoisonner leur nourriture ou par tout autre moyen qui peut s'avérer efficace. Il est vicieux et je pense que c'est l'un de ceux qui a participé le plus à la réduction du nombre de participants, ça ne m'étonnerait pas qu'il ait amassé un nombre assez important d'objets utiles sur les cadavres de ses proies.

J'avais dû désescalader une partie de paroi car aucun passage ne me permettait de descendre en marchant, j'avais donc scruté les falaises qui m'entouraient en m'approchant du bord pour ensuite estimer la voie la moins dangereuse et où il y aurait un nombre suffisant de prises. La descente avait été rude, par le froid qu'il faisait mes doigts étaient gelés je m'étais retrouvé en bas avec un ongle cassé et le bout des doigts en sang, seulement des petites blessures mineures qui guériront vite.

Après quelques heures de marche dans des plaines désertes et dans le blizzard qui soufflait j'arrivais aux abords d'une forêt de sequoias, leurs hauts troncs montaient en ligne droite dans une tentative d'atteindre les cieux pour y obtenir un peu de lumière. J'espérais y trouver les premiers êtres vivants qui me seraient indispensables dans ma survie, j'observais donc avec attention le sol à la recherche de traces qui m'indiqueraient la présence d'un quelconque animal ou monstre. Étrangement la forêt semblait déserte, je continuais à marcher comptant m'arrêter bientôt à l'abri d'une souche d'arbre que je pourrais utiliser afin de me protéger de la tempête et de me reposer.

Le vent soufflait quand j'entendis le craquement d'une branche au dessus de ma tête je levais précipitamment les yeux, les mains sur les fourreaux prêt à dégainer mes armes.

le sang sur mon cheminOù les histoires vivent. Découvrez maintenant