Loup Bleu

Chapitre trois

/!\ Chose à savoir. Il faut faire la différence entre « l'Alpha » et « l'alpha ». Quand je parle de « l'Alpha » je fais référence au dirigeant de la meute. Quand je parle de « l'alpha » je fais référence au rang du loup ^^

*

— Sébastien demande à te voir, Galerik.

Ce dernier acquiesça et quitta la salle du Conseil pour rejoindre l'extérieur sous le regard de son père, l'Alpha de la meute Saphir. Il trouva Sébastien appuyé contre sa voiture, triturant un caillou du bout de sa basket usée. Lorsqu'il sentit la présence de l'alpha, il releva la tête et se redressa avant de le saluer d'un signe de tête.

— Qu'est-ce qui t'arrive, Seb ?

Le concerné mordilla l'intérieur de sa joue, nerveux.

— Il s'est passé un truc au lycée ce matin, commença-t-il.

Galerik croisa les bras sur son torse et attendit.

Sébastien était un adolescent de seize ans. Des cheveux bruns toujours en pétard et un regard marron clair avec quelques éclats dorés. Il avait toujours une bouille d'enfant, mais cela faisait partie de son charme d'après le loup. Discret, mais continuellement souriant et inquiet pour son prochain, c'était un trait adorable et une des raisons principales qui faisaient que les louveteaux l'adoraient. Sébastien ne pouvait pas faire deux pas sans qu'un petit loup ne soit accroché à ses jambes.

— Quand ma mère m'a déposé, j'ai rejoint mes amis et dix minutes après, j'ai senti une présence. Celle d'un loup.

La surprise teinta les traits de Galerik. Sébastien hocha de la tête, appuyant ses dires. Le loup ne remettait pas en cause ses mots. Il ne le faisait que très rarement et il pouvait sentir en lui une affirmation claire. Il ne doutait pas de ce qu'il avait vu.

— On aurait dit qu'il paniquait et quand y'a eu la sonnerie, j'ai vu ce mec sortir précipitamment du lycée. Il semblait... Il semblait aller mal, comme perdu. Tu vois ?

— Es-tu sûr que c'était un loup ? Pas juste un ado qui aurait trop fait la fête et qui gère mal sa gueule de bois ?

— C'est là qu'est le problème...

Sébastien secoua la tête, la mine sombre.

— Si c'est bien le mec que je crois, il n'est pas du genre à faire la fête. Il ne se mêle pas aux autres.

— Qui était-ce ?

Sébastien recommença à mordiller l'intérieur de ses joues et sa voix ne fut qu'un murmure lorsqu'il répondit à l'alpha devant lui.

— Je crois que c'était Isaac Woodeen.

*

Isaac entra dans l'entrepôt avec l'envie de faire demi-tour et s'enfuir loin de tout. Il ne faisait pas encore entièrement nuit, mais le lieu suffit à le faire frissonner.

Il s'agissait d'un vieil entrepôt de son père. Il entreposait beaucoup de matériel et y venait rarement, préférant avoir le maximum dans le garage, à la maison. Il y avait de multiples installations et caisses en bois. Certaines fermées, d'autres ouvertes, mais ce n'était pas ce qui l'intéressait.

Il observa autour de lui et trouva ce qu'il cherchait devant une fenêtre avec des barreaux. Il s'avança vers une grande masse recouverte d'un épais drap noir avant de le tirer d'un geste sec pour dévoiler une cage de taille moyenne. Ce n'était pas une simple cage en fer, pas quand on parlait d'une cage appartenant aux Woodeen. Celle-ci était faite à quatre-vingt-dix pour cent d'argent. Et elle ferait office de lit pour la nuit à venir. Il ne se faisait pas confiance pour contrôler quoique ce soit cette nuit.