Chapitre 1

3 0 0
                                    

Comme tous les matins Aria se leva, il était cinq heure trente, encore une journée ennuyeuse et monotone qui commençait, du moins elle en était persuadée. Ses sœurs et ses parents dormaient encore, elle commença la préparation de son petit-déjeuner composé de gâteaux au chocolat, d’un fruit et d’un chocolat chaud, un peu de réconfort pour entamer ce jour de classe, celui de sa rentrée en première au lycée. Elle se prépara puis quand vint l’heure elle partit prendre son bus.

Elle avait choisi un lycée à Orléans pour ne pas croiser les personnes de son collège qu’elle n’aimait guère, Aria avait d’autres occupations différente de celle des personnes de son âge, la mode et les garçons n’étaient pas ses sujets de prédilection, ce qu’elle préférait c’était se perdre dans un roman de chevalerie ou bien dans l’écoute d’un opéra de Monteverdi ou d’une œuvre de Mozart, ce qui lui avait valu d’être mise à l’écart néanmoins elle ne s’en plaignait point, du moment qu’elle pouvait éviter de parler aux autres elle était heureuse.

Elle observa, les grilles vertes, les murs blancs de self et des bâtiments E et D, ceux de bois et orange du bâtiment G et la passerelle de verre qui le reliait au bâtiment A aux tons rouges, la cour s’enfonçait vers les bâtiments C et B dans les mêmes couleurs, le C.D.I et le dojo, le tout desservit par un terrain bétonné avec deux ou trois malheureux arbres, buissons, bancs et tables qui se battaient en duel et pourtant, malgré cette image pittoresque de ce modeste établissement, ce lycée avait, aux dires, une bonne réputation comme quoi il ne fallait pas se fier aux apparences. Elle se dirigea vers les panneaux d’affichages pour regarder sa salle, elle était en D 23, au deuxième étage avec une professeure de littérature en tant que professeur principal, Madame Write. Elle l’avait déjà eu l’année dernière en littérature et société.

Elle passa la porte et alla s’installer devant, l’enseignante, une belle jeune femme rousse aux yeux saphir toujours pétillante et débordante d’énergie, lui sourit. Les autres élèves arrivèrent peu de temps après et se mirent debout à côté de leur chaise. Elle leur dit de s’asseoir.

- Bonjour à tous, pour ceux qui ne me connaissent pas encore je suis madame Write et je serais votre professeur principal pour cette année ainsi que celle de français et de littérature donc on va se voir souvent, se présenta-t-elle avec un ton enjoué.

On frappa à la porte, elle dit d’entrer. Un magnifique jeune homme franchit le seuil. Il avait de longs cheveux blonds, des yeux de glace, une peau de neige, ses vêtements étaient des plus simples mais élégants, il portait une chemise à manches courtes blanche, un jean noir et des bottines dans la même teinte.

- Bonjour jeune homme, essayez d’être ponctuel la prochaine fois.

- Je suis navré, d’habitude je le suis, répondit-il.

- Asseyez-vous à côté d’Aria au premier rang, Aria levez la main s’il vous plaît, le plaça Madame Write.

La jeune fille s’y conforma bien que cela ne lui plaisait pas vraiment mais ne daigna pas à lui adresser un regard pour autant, elle remarqua cependant que la professeure l’observait étrangement comme si elle craignait quelque chose. Mais quoi ? Elle fit l’appel en distribuant les carnets de liaisons.

« Amato Kanmi »
- Oui
« Andromeda Klervie »
- Présente

Elle continua ainsi jusqu’à…

« Melodia Aria »

Elle leva la main, elle sentit son voisin de table se raidir comme s’il se sentait menacé, elle prit son carnet qui comme toutes les années avaient changé de couleur, il était bleu. Elle sut que le jeune homme s’appelait Zoran Sylvannia.

A la pause, son meilleur ami, Atlantide Wolf, lui fit part de ses impressions sur le nouveau. C’était un jeune homme aux cheveux noirs et aux yeux dorés avec un style de ‘Bad boy’. Ils se connaissait depuis le collège, il adorait jouer le rebelle devant les adultes et cela lui a valu de nombreuses fois de se faire mettre à la porte par les professeurs et de faire la collection d’heure de retenue et de mise en garde mais en dehors de ses airs de dur à cuire, Aria savait qu’un cœur tendre se cachait, il était du genre à tomber amoureux facilement, elle ne comptait même plus le nombre de fois où elle avait dû le réconforter après une rupture ou un amour non réciproque.

- Je le trouve louche ce type, il a un côté dark qui ne me plaît franchement pas, je ne le sens pas ce gars, fais attention à toi Aria.
- Disais celui qui se plaisait à cultiver un côté franchement macabre, se moqua sa meilleure amie.
- Ce n’est pas pareil, moi j’ai l’air normal contrairement à lui qui te glace d’un simple regard.

Aria étouffa un rire, Atlantide était une bouffée de chaleur dans le froid hiver, en sa présence tous ses maux s’évaporaient en une fraction de seconde. Il était radicalement opposé à elle et cela lui faisait du bien même si parfois il l’entraînait dans une danse folle, elle s’amusait toujours avec lui. Leur amitié naquit en quatrième, lorsqu’il avait pris sa défense quand il avait vu un groupe de jeunes l’harcelant, les surveillants étaient dans un coin de la cour en train de discuter, ne leur prêtant nullement attention, révolté, il s’était indigné auprès de la direction. Il n’avait pas froid aux yeux, il n’hésitait pas à dire et bien souvent à faire tout ce qui lui passait par la tête, sans craindre rien ni personne, elle l’admirait pour ça.

                                 °°°☆°°°

Z

oran était dans un coin de la cour, sur un banc, il lisait sans se soucier des élèves qui l’entouraient, il referma l’épais volume et effleura la couverture en cuir noir il regarda la fille Melodia, Elle était mignonne certes mais il avait intérêt à la garder à l’œil et ne pas se laisser distraire s’il ne voulait pas échouer à nouveau. Il sortit son portable de la poche et envoya un message ;

Puella adest.

                 Flore :
             Bene. Ne recedant ab oculis tuis.
             Nihil juris habes in missione deficere.

Comme s’il ne le savait pas suffisamment, il rangea son téléphone mécontent du message qu’il avait reçu qui lui rappelait horriblement cet échec, c’était toujours à lui qu’on confiait le plus ignobles tâches, il réouvrit son épais volume écrit en latin à une page, le titre écrit à l’encre qu’on pouvait traduire par « sortilège d’espionnage » avait un peu bavé, il lut les ingrédients et parmi ceux-ci il s’aperçut qu’il avait besoin d’un objet qui était cher à la victime. Son regard de glace se posa sur le médaillon qui semblait ancien, il devait probablement passer de main en main, de génération en génération, il devait s’en emparer, il ferait ainsi deux pierres d’un coup, il tenait là le moyen de se racheter.

Une brise tourna les pages de son grimoire – car s’en était un – et il vit avec curiosité un sort non écrit en latin mais en anglais « Requiem » les illustrations étaient effrayantes mais attrayantes, il ne put lire les écritures qui les accompagnaient puisque la sonnerie annonça la fin de la pause.

Toute la journée il observa sa cible et le garçon qui lui collait aux basques comme un gentil toutou, Zoran n’avait même pas prit la peine de retenir ne serait-ce que son prénom, jugeant qu’il ne représentait aucun danger. C’est donc serein qu’il rentrait au manoir. Il alla directement dans sa chambre étudier. Il posa son sac au pied de son grand lit à baldaquin en chêne et son grimoire sur son bureau, tous les meubles semblaient aussi anciens que la demeure elle-même. Il se demandait comment il allait faire pour s’emparer du médaillon. Quelques coups discrets furent frappés à la porte.

- Entrez.

Une jeune femme brune avec un visage doux entra, il reconnut la servante, Ama. Elle s’inclina respectueusement toujours avec cet air craintif qui l’agaçait tant.

- Monsieur Zoran, la Dame Flore veut vous voir, dans ses appartements privés.

Le jeune homme se leva et se rendit dans les appartements de sa mère, une sublime femme à la longue chevelure ébène et aux yeux rubis, vêtue d’une magnifique et longue robe noire. Elle était assise à sa coiffeuse, un flacon rouge était posé dessus à côté d’une rose noire.

- Je t’attendais Zoran. As-tu ce que je t’ai demandé ? dit-elle.
- Oui.

Il sortit son portable et montra la photo d’Aria Melodia, Flore s’en empara et la détailla.

- Ces cheveux flamboyants, cette peau de neige, ce médaillon, aucun doute c’est bien une Melodia mais… ses yeux sont bleus et non verts, ça signifie qu’elle n’est peut-être même pas au courant de qui elle est, ni de ses pouvoirs. On change de plan Zoran, je sais comment leur faire payer et en finir avec eux.

Elle titilla le flacon au liquide rouge, un sourire sadique aux lèvres, il se demanda ce qu’elle avait en tête et surtout qu’était-ce ce mystérieux flacon bien qu’il puisse aisément le deviner.

                                  °°°☆°°°

Atlantide était chez lui, dans sa chambre, il était certain de la menace que représentait Zoran Sylvannia… Sylvannia… ce nom lui disait quelque chose mais il ne sut pourquoi. Il sortit de son tiroir de sa table de nuit un cahier en cuir noir avec un loup dessus et le feuilleta, il l’avait trouvé dans le grenier avec sa petite sœur Luna.

- Où as-tu eut ce livre ?

Il sursauta et vit sa mère Hécate. Il ne l’avait pas entendu arriver, elle semblait en colère, elle le reprit.

- Je t’interdis de retourner fouiller dans le grenier ! lui dit-elle.
- Est-ce que les noms Melodia et Sylvannia te disent quelque chose ? attaqua-t-il.
- En quoi ça t’intéresse ? C’est du passé, blêmit-elle.
- Je n’en suis pas si sûr, le nom de famille d’Aria c’est Melodia et au lycée il y a un nouveau type assez louche du nom de Zoran Sylvannia, lança-t-il.

Hécate semblait sur le point de s’évanouir, Atlantide soutint sa mère qui pleurait.

- Pas eux… Cela doit être une erreur… - elle leva le ton - ne t’approche plus d’eux tu as compris !
- Mais maman Aria est ma meilleure amie !
- Fais ce que je te dis, je t’en supplie, le pria-t-elle.
- Je verrais…

Il disait surtout ça pour la calmer, il n’avait pas l’intention de lui obéir, en revanche il se promit d’élucider ce double mystère.

Et Symphionae, la dernière chasseuse de sorcières Où les histoires vivent. Découvrez maintenant