- Chapitre 1 : Le refuge -

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J'avançais dans le couloir. La nuit était tombée d'un seul coup depuis peu de temps et je n'arrivais plus à distinguer ni mes pieds ni l'endroit où j'allais. Une ombre me frôla, j'entendis un cri strident, tout proche de moi et je sus que c’était fini. Encore. Je me mis à courir tentant de m'échapper. Je courais, je ne savais plus où j'allais mais je sentais leur présence toute proche. Soudain je trébuchais et les vis apparaître au centre d'un étrange halo de lumière. Je les voyais souvent en ce moment. Le plus grand s'approcha et abattit sa hache sur moi. GAME OVER. Encore une fois.

Cela faisait des mois que j'échouais à ce niveau. Le quatrième sur cinq. Seuls ceux qui parvenaient à franchir le cinquième niveau étaient sélectionnés pour partir en expédition à l'extérieur de cette usine où toute la population restante s'était abritée. Depuis quelques années déjà une explosion nucléaire avait fait muté une grosse partie de la faune et de la flore créant monstres et plantes mortelles. À la grande surprise, cela n'avait eu aucune conséquence directe sur les humains si ce n'est que nous étions désormais en danger de mort imminente où que nous soyons. C'est pour cela que les gouvernements avaient décidé d'abriter les populations dans d'anciens blocus qui restaient de la guerre et certaines usines plus solides que la moyenne. Bien sur il n'y avait pas eu de place pour tout le monde et une sélection avait été organisée dans la mesure du possible. C'est ainsi que je m'étais retrouvée dans une de ces usines-nouvelles maisons en compagnie de ma vieille voisine Martine avec qui je m'étais liée d'amitié et qui s'était révélée être la veuve de notre ancien président décédé 20 ans plus tôt. Le gouvernement avait donc jugé bon de mettre à l'abri madame la femme de notre ancien président. Sauf que cette dernière avait refusé d'aller où que ce soit si je ne faisais pas partie du voyage et c'est ainsi que je m'étais retrouvée à l'abri, dans cette usine en compagnie de ma voisine. Elle avait tenté d'emmener également mes parents mais la direction avait refusée trouvant que deux personnes de plus c'était déjà bien assez. Je me retrouvais donc orpheline de mes deux parents à 17 ans. On pouvait rêver mieux.

La première année avait été très difficile, j'avais du faire mon deuil ce qui m'avait prit plusieurs mois. Encore maintenant j'avais énormément de mal à en parler. Martine comprenait très bien et me soutenait de tout son cœur. Elle était devenue ma seule famille. Il y avait d'autres personnes avec nous mais la plupart des gens préféraient rester dans leur coin à pleurer leur famille, leurs amis qui étaient restés dehors.

Comme personne n'osait sortir, les dirigeants avaient du mettre en place une sorte de programme afin de préparer ceux qui oseraient s'aventurer à l'extérieur. Pour motiver la population, ils avaient mis à la clé une grosse somme d'argent et avaient rendu les services qu'ils nous rendaient (nourriture, soins, loisirs...) payants. C'est ainsi qu'ils se retrouvèrent avec une foule de personnes voulant participer à ce programme afin de se nourrir. Martine avait longuement résisté avant de me laisser y participer. Elle me considérait comme sa seule famille et ne voulait pas me perdre mais elle savait très bien que, au fond, nous n'avions pas le choix. Cela faisait donc plusieurs mois que je m’entraînais à passer ces quatre niveaux de cette simulation qui nous préparait à affronter les monstres se trouvant à l'extérieur.

Je venais donc tout juste de finir cette simulation par une magnifique heu...mort sanglante et je commençais à rentrer vers notre mini-foyer quand soudain la direction de notre usine passa une annonce aux travers des hauts-parleurs disséminés aux quatre coins du bâtiment. La voix nasillarde demandait aux habitants de se réunir dans la salle principale, qui servait également de réfectoire, immédiatement. Je mis rendis donc intriguée et cherchais Martine des yeux. Je la trouvais et allais m’asseoir à ses cotés. Quand le réfectoire fut remplit entièrement et que tout le monde semblait être présent, l'un des directeurs prit la parole au micro :

L'espoir  oubliéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant