Immortel - "Seconde chance"- Tome 2

Chapitre 27 : Retracer la route

POINT DE VUE DE OLIVIA

Tellement de temps s'était écoulé depuis cette fameuse journée où j'avais revue mes parents et mon frère. Deux mois entiers. Je passais beaucoup de temps avec eux et depuis que Noah avait commencé l'école dans une école privée, je passais presque toute la journée chez ma mère. Je voyais moins souvent mon père et William car tous deux devaient travailler. Parfois je venais rendre visite à mon père à sa salle de sport en profitant pour faire un peu d'exercice. 

En ce qui concernait William, il venait deux weekend par mois avec Sally. Cette dernière avait bien changé aussi, elle s'était teint les cheveux en roux et se maquillait moins qu'avant. Elle était très belle. Quand je les voyais tous les deux, je comprenais pourquoi leur couple a si bien tenu. Ils se complètent comme le Yin et le Yang.

Avec Vincent, nous ne nous voyions pas souvent dans la journée. Il était de plus en plus occupé avec ses cours et sa thèse. Néanmoins, cela nous faisait du bien de ne pas être H24 sur le dos l'un de l'autre. Nous pouvions avoir ne passe-temps et nous retrouver le soir en ayant de nombreuses choses à se dire. A vrai dire, nous commencions petit à petit à avoir une vie des plus normales et cela nous faisait à tous les deux un bien fou.

Du côté d'Emeiline, depuis qu'elle avait fini d'aider son amie pour un documentaire, elle venait nous rendre visite, ma mère et moi. Finalement, nos journées finissaient souvent à trois. C'était très agréable de l'avoir avec nous. Emeiline a toujours eu cette folie en elle qui égayait davantage chaques petits moments passés avec elle. Ma mère et Emeiline s'entendait très bien et le fait que tout le monde connaissait la vérité sur leur nature d'immortels n'avaient pas changé les relations de façon démesurée. Cependant, certaine façon de voir les choses avaient changé.

Il avait fallu plusieurs semaines pour mes parents et William d'intégrer que dans ce monde existe des êtres qui ne peuvent plus vieillir ni mourir. Il fallait dire que cette forme de vie était très particulière et c'était surtout le fait de ne pas savoir si la vie de leur fils s'arrêtera un jour qui les inquiétait. Mon père n'avait de cesse de parler de la fin du monde et de comment cela allait se passer pour eux. Il craignait toutes les souffrances que pouvaient endurer une vie sans fin. 

Pour ma mère, un peu plus croyante que le reste de la famille, ne comprenait pas comment une telle chose pouvait être possible. Elle se posait également des questions sur Vincent et l'avenir que nous réservait une vie avec lui, pour Noah et moi. C'était l'une des préoccupations principales. Lorsque nous en parlions avec ma mère, Emeiline essayait de ne montrer que les bons côtés quand elle était présente. 

Seulement, cela n'était pas suffisant. Je pouvais ressentir une certaine méfiance de la part de mes parents et William envers Vincent. Je me souvenais encore des paroles de William quand j'avais pris un café avec lui.

- Des fois, je me dis que si je ne t'avais pas poussé à aller à cette soirée au Bright, peut-être que tu ne te serais pas rapprochée de Vincent, et peut-être que tu n'aurais pas eu à avoir subir tout ceci à cause de lui.

J'avais alors compris que si un jour une dispute devait éclaté sur le sujet, Vincent allait être pointé du doigt comme étant fautif de la situation. J'ai pourtant essayé de lui expliquer que les choses étaient plus compliquées. L'histoire des âmes-sœurs passait beaucoup moins et leur faire concevoir que l'amour que j'ai pour Vincent va au-dessus de tout est compliqué. De toute manière, comment leur faire comprendre une chose que je ne comprenais pas moi-même. 

Aujourd'hui, même si les choses ne sont pas encore parfaites, la situation s'adoucissait et je devais avouer que ne plus à avoir mentir simplifiait bien des choses. C'était dans ces moments que je m'apercevais à quel point l'immortalité rimait avec mentir à ses proches. Même si je vivais comme tel, je savais que la mort m'attendait au bout du tunnel. Enfin, si je ne touchais pas au sang de Vincent.