Chapitre 41 : Laisse-moi t'aider

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POINT DE VUE DE OLIVIA

Au volant de la voiture, je restais concentrée face à tous ces virages qui occupaient une grande majorité des routes de campagne. A l'arrière, Noah dormait profondément, son lapin sous son nez. A côté de moi, Vincent dormait également. Son siège était reculé presque à fond afin qu'il puisse allonger sa jambe dans le plâtre. J'appréciais ce silence. Vincent est sorti après moi de l'hôpital et depuis son retour, les choses étaient agitées.

Noah était une vraie éponge à émotions en ce moment et il sentait toute la nervosité de son père. De ce fait, les voix s'élevaient plus fréquemment et l'impatience était devenue notre meilleure ennemie. Pour calmer toute la troupe, j'ai décidé d'appeler mes grands-parents pour leur confirmer que nous viendrions leur rendre visite pendant les vacances et qu'il serait bénéfique de rester quelques jours de plus. Ils ont tout de suite accepté cet allongement, Vincent beaucoup moins.

- Ils n'ont pas besoin de se coltiner plus longtemps l'handicapé que je suis, m'avait-il dit pour justifier son désaccord.

Je n'ai pas lâché l'affaire et il s'est finalement résigné. J'avais confiance au pouvoir de la nature et du grand air. Ils pouvaient faire énormément de bien, nous permettre de réfléchir plus calmement, d'ouvrir les yeux sur ce qui compte vraiment et puis donner le sourire, tout simplement. Ce fut au bout de longues heures de conduite que nous arrivâmes enfin chez mes grands-parents. Vincent fut réveillé par le son des graviers sous les pneus. Il était resté silencieux et gardait sa tête du côté de sa fenêtre.

- Essaye de faire semblant d'être heureux de venir ici, lui recommandais-je avant de sortir de la voiture. Ils nous accueillent gentiment chez eux, ne l'oublie pas. Comme ta politesse d'ailleurs.

Je claquais la portière derrière moi. Comme à sa récente habitude, il m'ignora. Je marchais jusqu'au coffre pour sortir les béquilles de Vincent. J'entendais derrière moi une porte s'ouvrir et deux voix m'appeler.

- La route s'est bien passée ? me demanda ma grand-mère en s'approchant de moi, suivie de très près par mon grand-père.

Je pris le temps de les embrasser avant de me concentrer sur Vincent à nouveau. Il avait ouvert sa portière et sorti ses jambes. Je me dirigeais vers lui pour lui tendre ses béquilles. Pendant ce temps, mes grands-parents décidèrent de réveiller doucement Noah.

- Tu aurais pu me laisser aller les chercher moi-même, me rapprocha Vincent en chuchotant un fois qu'il avait ses béquilles en main.

- Tu es un grand garçon, tu n'avais qu'à me le dire avant, rétorquais-je sèchement. Et n'oubli pas de sourire.

Je mimais brièvement un rictus puis je retournais au coffre pour sortir le reste de nos affaires. J'ignorais à mon tour l'existence même de Vincent et portais mon attention sur les autres membres de ma famille. Tandis que ma grand-mère avait Noah dans ses bras, mon grand-père m'aidait à porter nos sacs dans nos chambres.

- Alors toi et Vincent dormirez dans la grande chambre et Noah dormira dans celle juste à côté, m'expliqua-t-il. Ça vous va ?

- C'est parfait, papi. Merci.

Nous posions tous les deux les sacs sur le lit et nous rejoignions ensuite les autres. Ils étaient dans le salon. Noah somnolait dans les bras de ma grand-mère sur le canapé tandis que Vincent observait des objets posés sur la cheminée. Il était d'une nonchalance qui me déplaisait fortement. Je pouvais tolérer son mauvais caractère mais pas son manque de politesse envers mes grands-parents. Avant même que je puisse dire quoi que ce soit, mon papi s'adressa à lui.

- Comment tu t'en sors avec tes béquilles, petit ?

- Très bien, merci.

Sa réponse était froide. C'était clair qu'il ne voulait pas poursuivre la discussion sur le sujet. Pourtant, mon grand-père insista.

Immortel - "Seconde chance"- Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant