Chapitre 2. Le magicien tant convoité

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          Épuisé de rechercher la source de la chance, le nain avait l'impression de tourner en rond. Ne voulant à aucun prix se séparer de son or, il n'avait plus les moyens pour s'alimenter et pour dormir au chaud.

         Ses pieds n'avaient plus la force d'avancer. Ses jambes tremblaient atrocement. Il n'arrêtait pas d'écarter les touffes végétales devant lui, comme si il cherchait une plante spécifique.

          Arrivant pas très loin d'un village des pays de l'Est, il trouva en plein milieu d'un champ, caché dans les hautes herbes, un trèfle à quatre feuilles. Le cueillant délicatement, il prit un instant pour l'admirer au soleil.

– J'en ai trouvé un, enfin. J'en suis presque.

          Ses folioles émirent une lueur verte lorsque le nain se rapprocha d'une charmante ferme. Après avoir rangé la mignonne plante dans la petite poche de son gilet, il se remit en route.

          En marchant sur un étroit chemin de terre, il regardait étrangement les poules qui couraient autour des poulaillers sur sa gauche. Une grande grange s'élevait à côté d'une petite maison blanche.

          Montant sur le palier et se présentant à l'immense porte qui se dressait devant lui, il frappa trois assourdissants coups avec l'extrémité de sa canne. Le trèfle commençait à lui brûler la poitrine.

– Il est ici.

          Ne voyant personne dans l'œil de bœuf, une femme ouvrit prudemment la porte. En voyant l'immonde petite créature à ses pieds, elle poussa un hurlement et s'effondra de peur sur le sol du hall d'entrée.

           Son fils unique descendit les escaliers en trompe et vit une grande ombre se tenant devant sa mère, dans le contour de la porte. La créature apparaissant lentement, fatiguée et grincheuse, prit la parole.

– Je suis le grand Nélifus Pinus et je suis à la recherche d'un magus ! s'exclama furieusement le petit être, d'une voie grave.

– Nénifus... Nous ne connaissons personne de ce nom.

– C'est Nélifus ! Vulgaires humanums ! Où est-il ?

– Je m'en excuse. Mais qu'est-ce qu'un magus ? demanda la femme allongée au sol.

– Un magus est une personne ayant des facultés féeriques, des pouvoirs considérables. Je sais qu'il y en a un dans cette demeure. Qui est-ce ? interrogea le nain.

– Vous devez faire erreur. Personne ici n'a de pouvoirs ! affirma la femme en se relevant.

– Vous me traitez de menteur ! Le Trifolium ne ment jamais ! cria Nélifus en montrant son trèfle lumineux.

– Sortez de chez nous, ignoble Farfadet ! Laissez nous tranquille ! ordonna l'enfant, en s'interposant entre sa mère et le lutin.

          Nélifus énervé de se faire insulter de la sorte, se crispa sur place. Brandissant son bâton avec sa main droite, en direction des humanums, il valsa son chaudron. Les pièces brillèrent de plus en plus, comme les rayons du soleil. Les traits de son visage se creusèrent progressivement et ses gros sourcils touffus se resserrèrent en son centre.

          Puis, en murmurant le début d'une incantation, son regard se figea sur l'étrange marque que l'enfant portait sur son avant-bras droit. Il posa violemment son lourd chaudron. Les pièces perdirent peu à peu tout leur éclat.

– Qu'est-ce que c'est que ça alors ? interrogea le nain en pointant du doigt, le bras du garçon.

– C'est une simple tâche de naissance, répondit le jeune garçon en relevant la manche de sa chemise claire.

Le trésor de NélifusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant