Le trésor de Nélifus

Chapitre 3. La première pièce d'or

          Le lendemain matin, Nélifus n'était plus le même. Après avoir pris le temps de se goinfrer et de se laver, il s'était vêtu d'un haut de costume vert émeraude et d'un ravissant petit pantalon marron.

          Des files d'or brodés sur sa veste le rendirent beaucoup plus charmant qu'à son arrivée. Nélifus sortit de la maison, suivi de Marlon, après de chaleureux embrassades avec sa tendre mère. Le dégoût du nain se déclara sans retenu.

          Nélifus prit un drôle de jeton doré, dans la petite poche arrière de son pantalon. Il la jeta en l'air comme si il jouait à pile ou face. Lors de son troisième lancer, à la réception du médaillon, sa main disparu dans une épaisse brume, arc-en-ciel.

          Nélifus lui ordonna sauvagement d'agripper sa main. Après l'exécution de ce geste, la brume les entoura complètement, puis se dispersa lentement dans l'atmosphère. Étonnée par cet impressionnant enchantement, la mère de Marlon ne les vit plus.

          Transportés à l'autre bout du monde, Nélifus et Marlon arrivèrent dans d'immondes marécages. Le sol était recouvert d'une mousse affectée par la moisissure. A chacune de leurs inspirations, leur gorge s'enflammait un peu plus. Lui donnant un morceau d'un de ses vieux chiffon, Nélifus lui fit signe de se couvrir rapidement la bouche.

          Ils avancèrent peu à peu, en direction d'un tronc d'arbre fendu et déformé. Puis ils s'arrêtèrent devant lui. Nélifus remua lentement les pièces de son chaudron. Le bruit de ces dernières énerva un monstre repoussant qui se cachait dans la souche de l'arbre.

          Avant qu'ils eurent le temps de se protéger, le tronc exposa sauvagement, propulsant d'énormes morceaux d'écorce sur eux. Recouverte de champignons, elle avait dû mal à sortir de cette étroite issue.

          Ses deux grands bras gluants lui servaient de levier. Sa grande gueule putride focalisait tout particulièrement son attention des deux visiteurs. Aveugle, elle n'entendait que le bruit des pièces d'or blotties au fond du chaudron. Une vase noire la recouvrait partiellement, tuant le moindre être vivant.

– C'est à toi maintenant ! Tue la ! ordonna Nélifus à Marlon.

          Le garçon complètement démuni, prit une longue branche au sol, qui avait été expulsé du tronc. Il la brandit devant le monstre avec beaucoup d'hésitation. Le bois prit feu instantanément au contact de la vase noire. Marlon se recula rapidement, complètement terrifié.

– Je ne peux pas la tuer ! Rien ne le peut ! affirma Marlon.

– Tu es un Magus ! Tu peux le faire ! cria Nélifus, tout en essayant d'attirer le monstre, avec sa petite marmite.

          La peur de Marlon fit place à son courage et à sa détermination. Regardant les pommes de ses mains, il était convaincu qu'il pouvait terrasser cette monstruosité. Puis, il courra les mains en avant et chargea la créature.

          Dès que ses mains touchèrent la vase pâteuse, une horrible douleur se réveilla dans son avant-bras. Son Négotium brillait d'une lumière blanche étincelante et une étrange encre bleu marine s'étala autour de lui.

          Les mains du garçon émirent un rayon bleu lumineux qui incendia la créature. Sa vase devenait un parfait combustible et une stupéfiante explosion plaqua brutalement, Marlon et Nélifus, à terre.

          Peu de temps après,une surprenante lumière rosâtre les réveilla. Une femme se présenta devant eux. La beauté du lieux n'avait jamais été aussi spectaculaire. Cependant, rempli de rage, Nélifus s'avança en remuant sa canne et marmonnant dans sa barbe, une incantation pour l'anéantir. Marlon s'interposa et la questionna calmement.