Le sommeil est le seul ami
qui ne vient pas quand on l'appel
-Diane de Beausacq
Noire comme l'encre, la nuit s'enfonce dans sa température glacée. Pas une étoile pour illuminer la ville. La lune, camouflée par les nuages pluvieux, ne brille que pour découper les contours du monde qui l'entoure. Sa forme se meut dans la pénombre, entre les immeubles, un membre du moment présent. À chaque cinq mètres, un réverbère illumine la route qu'il longe depuis si longtemps.
Il soupire.
Sans envie particulière de continuer, la forme mouvante s'arrête. Observant ses environs, il laisse la gravité l'attirer plus près encore du sol glacé. Il attire ses genoux contre sa poitrine, assis contre la barrière qui sépare la route du champs. Ses boucles dorées tombant devant ses yeux, il ferme ses paupières et repose sa tête entre ses bras. Les bruits de la nuit le hantent déjà depuis longtemps, aussi longtemps qu'il était vivant. Il désespère de retourner chez lui.
Il soupire.
Il est tellement beau. Une ombre dorée dans la pénombre. Baraqué, mais aux airs tellement tendre et doux. Il a l'air d'un ange avec ses cheveux blonds et ses yeux bleus comme un ciel d'été lors des débuts de soirées. Il ressemble à un rêve, mais il ne saurait vous dire pourquoi. Le mots n'ont jamais été ce qu'il maniait le mieux de toute façon.
Et il soupire, un vent chaud dans la nuit glaciale. Un nuage aussi léger qu'une plume s'éloigne de ses lèvres pulpeuses comme un discret baiser. Et il espère, il prie, il rêve que sa demande, ce soir, s'accomplisse. Ses paupières sont lourdes, trop lourdes pour qu'il puisse les ouvrir à nouveau. Il sent la chaleur de son corps s'abandonner aux froides avances de la nuit. Et lorsqu'il sent toutes ses forces le quitter, une voix le ramène sur la bordure de la route, à trois mètres du dernier réverbère de la ville.
« Morphée le devoir t'appelle, cesse de faire de la philosophie; laisse ça à Thanatos. »
Alors Morphée se lève, secoue sa tignasse blonde et bouclée et suit Hypnos qui mène la marche sur la route sombre du sommeil.
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Pourtant
PoetryPanique L'air se bloque dans ta poitrine, Les larmes coulent comme une pluie fine. Les souvenirs naissent dans ton esprit trop fertile. Il faut le laisser passer et tout ravager, Laisser le temps s'arranger et recommencer. Patienter, que les flam...
