By my side

part 1- Bienvenue à bord, batard !

- C'est la dernière fois que je fais ça pour toi, rouspéta Mahdi.

- Tu dis ça mais tu reviens toujours.

- Qu'est-ce que je ferais pas pour toi...

- Rien, rien du tout, habibi, je lui dis en finissant d'appliquer son masque.

Aujourd'hui, c'est journée skin care  (et épilation) et ceci avec mon meilleur pote à la compote, un grand rebeu barbu aux sourcils broussailleux. Le sang de la veine jusqu'à l'artère. Tout va bien dans le meilleur des mondes... enfin presque.

Mahdi se dirige vers un miroir et se guette, désespéré.

- Touche pas !

- Je te déteste. Ça nique ça non ?

- T'es un bonhomme ou pas ? N'ta rajel ?

- Dernière fois.

- Tu l'as déjà dit.

- Je fais ça uniquement pour te consoler de tes peines de cœur.

- Allez toi, je lâchai en levant les yeux au ciel. Avoue que tu kiffes. T'aimes prendre soin de ta peau. C'est bon on sait que t'es un homme, votre vieille conception de la virilité. C'est pas la première fois et sera pas la dernière.

- Parce que t'as tout le temps des peines de cœur ! T'es un cœur brisé sur patte. Je comprends pas Zit zitoune, t'as 22 ans, t'es fraîche, drôle et des centaines de milliers d'abonnés sur Instagram et tu te prends la tête pour Fritz, l'informaticien de la street. Tu pourrais serrer tellement mieux.

Je sais qu'il n'a pas tort. J'ai pas envie de paraître prétentieuse mais des mecs, j'en ai à l'appel. Mes dm sont même inondés de demandes en mariage et d'autres plus impudiques. Parmi eux, je pourrais en chopper un plus beau, plus riche, plus charismatique, plus drôle que Fritz mais je sais pas... c'est lui. J'crois que c'est dû au fait que ce soit le seul à s'être retourné sur ma personne quand j'étais pas consciente de mon potentiel. À vrai dire, je suis pas d'humeur à faire des analyses psychologiques sur ma vie amoureuse. J'ai même pas envie de parler de lui mais malheureusement, il risque bien d'être le sujet principal de la soirée.

- N'empêche quel vieux mec, réagit Mahdi en pianotant son Iphone allongé sur mon canapé. Hier, j'avais qu'une seule envie c'était de l'enclencher.

- Tu parles mal mais vous traînez toujours ensemble.

- Parce qu'il s'entend avec les autres et je veux pas casser l'ambiance. Ils l'incrustent dans nos sorties. Il a trop changé, je te jure. Depuis qu'il connait les meufs, c'est devenu un bâtard. J'adhère archi pas à son comportement, surtout avec toi.

Sans que je me rende compte, mon envie de me livrer s'imposa comme une évidence. Alors, j'ai tout déballé.

- Mais tu sais qu'il est venu chez moi, hier soir, je révélai en lui tendant le spliff.

- Jure ? Fit mon confident en se relevant d'un coup.

Hier soir, on est sortis avec les gars. Depuis que je suis petite, j'ai toujours vagabondé avec des membres de la team chromosome XY. Je suis une sorte de garçon manqué. Puis mon frère, aîné d'un an, que son âme repose en paix, et moi étions vraiment proches alors on a toujours traîné avec les mêmes personnes. Cela a toujours suscité des jalousies d'être entourée de mecs. J'ignore pourquoi je me suis jamais sentie à l'aise dans un groupe de meufs.

Du coup, pour reprendre, on est sortis. Rien d'exceptionnel, juste une soirée ponctuelle dans notre chicha préférée. Certains avaient ramené des meufs et Fritz était là aussi. Au départ, tout était cool. On asphyxiait nos poumons dans la joie et la bonheur mais il a fallu que Walid ouvre sa bouche. C'est pas que je lui en veux d'avoir gâcher ma soirée mais un peu quand même.