Sérèna fait un pari avec une amie : " se faire enfermer dans à l'Opera une nuit." Elle tente sa chance le soir même. Dans sa tentative, elle se fait enfermer avec Fridolf, un touriste suédois très charmant.
Une nuit devant eux à se découvrir.
AVERT...
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Je suis hypnotisé par la splendeur des lieux. J'attends dans le hall, la dernière visite guidée de l'Opéra Garnier à Paris va bientôt commencer.
Nous sommes un petit groupe d'une vingtaine de personnes, il y a principalement des couples, je remarque rapidement un grand blond (on dirait un Viking). Je tourne la tête, le guide arrive. La visite commence, après un court discours sur l'édifice, il marche vers le premier étage, nous empruntons le grand escalier afin de rejoindre le « Foyer » où nous allons commencer la visite.
Le Foyer est une superbe galerie, de couleur dorée, avec de gigantesques lustres en cristal qui surplombe le parquet. La gigantesque galerie est ornée de peintures fascinantes qui retracent l'histoire de la musique. Le jeu des miroirs et des fenêtres accentue encore ses vastes dimensions. Notre groupe est captivé par cette splendeur (vous devez imaginer la splendeur d'une galerie à la Versailles en plein milieu de Paris, ce qui rend le lieu unique).
J'ai toujours un pincement au coeur lorsque je traverse cette pièce, comme-ci le temps s'arrêtait. L'impression de grandeur m'ensorcelle, je découvre toujours de nouveau détail qui me fait traverser le temps et l'histoire.
J'observe, les Japonais prennent des centaines de photos pour immortaliser les lieux et les jeunes couples s'émerveillent devant les couleurs dorées. Puis je m'arrête sur le viking remarqué plus tôt, lui a le regard vague, regarde par la fenêtre, d'un air étrange. Bizarrement, je le trouve attirant, mais je dois me concentrer sur ma mission.
Mon regard se détourne et j'observe notre guide, je traine les pieds volontairement, évaluant le temps qu'il nous donne entre chaque pièce. La bibliothèque est proche je le sais, je souffle, je regarde chaque membre du groupe, mon coeur commence à s'affoler.
Lorsqu'enfin je peux voir la pièce, le stresse monte en quelques secondes, c'est ici que je vais devoir agir en quelques minutes.
Lorsque j'arrive enfin dans la bibliothèque, de grosses perles de sueurs roulent sur mon front, je déglutis, j'oublie les autres personnes afin de trouver l'emplacement du livre. Un livre rouge avec des dorures argentées une oeuvre de Molière dite « la porte secrète ».
Vous ne connaissez pas, c'est normal !
Ce livre est un faux, cachant un mécanisme très vieux de la construction de l'édifice. Le mécanisme permet d'actionner une porte dérobée, un passage étroit menant à une autre salle. Ce qui m'intéresse ce n'est pas d'aller dans l'autre pièce, mais de pouvoir m'y cacher.
Ce soir, je passe la nuit à l'Opéra Garnier, le défi de tous les temps.
Je me concentre sans perdre d'esprit mon objectif. Je remarque le groupe commence à suivre le guide. Ils sont attentifs, nous refermons avec le Viking le chemin. La bibliothèque est sur deux étages, des étagères en bois foncé qui recouvre les murs. Des milieux de livres agrémentent le lieu.
Je regarde partout, je cherche, je jette des coups d'oeil discrets à la recherche du livre rouge, je ne le vois pas, je m'impatiente.
Heureusement, le guide est en pleine conversation avec des Françaises sur l'histoire des lieux. Je tourne la tête vers la droite et remarque enfin le livre rouge aux dorures argentées dans une rangée de livres bleus. Je me rapproche, satisfaite d'avoir trouvé. Je souris, car je sais ce qu'il se trouve derrière ce livre.
Je m'approche, discrètement lève la main pour l'actionner, lorsque le Viking me coupe le chemin et se met juste devant le livre. Je m'arrête brusquement dans ma lancée, par réflexe je regarde le guide qui nous fixe, je n'ai pas le choix de stopper net mon action. Je termine mon geste et pose ma main sur le bras de ce foutu Viking. Il me regarde étonné, attend que je lui parle, je garde les dents serrer et le regarde dans les yeux.
Lorsque le guide reprend la conversation avec les Françaises, je sais que c'est le bon moment, je me jette littéralement sur le livre, trouve la poignée, et l'actionne, nous entendons un bruit sourd et métallique, puis plus rien, une porte incruster dans l'étagère s'ouvre brusquement.
Il me regarde étonner, je n'ai pas le temps de réfléchir, j'ouvre la porte. Je n'ai pas le choix dont je pousse le Viking violemment dans l'étroit passage et referme la porte sur nous. Il fait noir, lui est plaqué contre le mur, il ne peut pas bouger.
Je suis collée à la porte et contre son corps chaud, il ne parle pas, j'écoute, le groupe part vers une autre pièce. À cet instant, nous sommes dans le noir, je perçois son souffle sur ma nuque, je comprends enfin, cette nuit je ne resterais pas seul enfermé à l'Opéra Garnier. Je serais avec ce charmant Viking, j'imagine déjà ce que je pourrais lui faire.
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