«J'ai assisté au misogi de Yukine. Et je ne regrette absolument rien.»
Un lourd silence s'installa. Je regardais ma maîtresse, guettant sa réaction. Cette dernière, d'abord choquée et surprise, devint rouge de colère. Ses yeux violets semblaient envoyer des éclairs, et je sentis ma propre colère et mon insolence fondre comme la neige au soleil. Bishamon prit la parole :
« Tu as assisté au bannissement de Kazuma, non ?
-O-oui, madame...
-Même trahison, même tarif. Pars, et ne reviens pas. Tu peux devenir une Nora, j'en ai fini avec toi. Hors de ma vue.
-Ma...
-QU'EST-CE QUE TU FAIS ENCORE ICI ?!! »
Effrayée, je pris la fuite et quittais ma seule maison, sans me retourner une seule fois.
~~~
J'étais à l'entrée du temple de Bishamon, côté humains. Il pleuvait un peu et j'avais froid. Après avoir tenté de me réchauffer un minimum, je fis quelques pas. La nuit commençait sérieusement à tomber, et la pluie m'empêchait de bien voir devant moi, si bien que je ne reconnaissais strictement rien.
Je marchais de longues heures. Il pleuvait à seau, désormais, il faisait totalement nuit et j'étais complètement perdue. Morte de froid, épuisée, affamée, je couru vers la maison la plus proche et toqua à la porte, voulant demander l'hospitalité à ses occupants pour la nuit. Je baissais la tête en attendant qu'on m'ouvre. Une fois la porte ouverte, je m'inclinai devant mon interlocuteur :
« Je vous prie de m'excuser pour ce dérangement, mais je me suis perdue et je cherche un lieu où passer la nuit. J...
-Rukiki!!!!! »
Rukiquoi ? Je relevais la tête, mais n'eut pas le temps de voir quoi que ce soit car je me fit renverser par la déesse de la pauvreté, voulant me faire un câlin, surexcitée à l'idée de me voir. Je tombais sur les fesses, dans la gadoue, câlinée par Kofuku. Je me débattais comme je pouvais, prise par surprise, mais Kofuku me rattrapa par la poitrine :
« Oh, Rukiki ! Tu mets un bonnet C ? C'est pas mal pour une jeune fille de ton âge, Hiyoriri fais moins que ça!
-M-mais lâchez-moi!!!
-Pardonne ma maîtresse, Haruki, elle est complètement neuneu, s'excusa Daikoku qui m'avait ouvert la porte un peu plus tôt.
-J'avais remarquéeh!!! »
Kofuku m'avait brusquement lâchée, si bien que je retombais complètement dans la gadoue. Toute la partie droite de mon corps était maculée de boue, cachant ainsi le tatouage de mon prénom que j'avais dans le cou. Je suis redressée sous le regard soupçonneux de la déesse :
« Rassure-moi...c'est pas Bisha qui t'as envoyée ici? »
Dans la maison, j'entendis le bruit de personnes qui se jetaient au sol, puis un petit cri de douleur. Je jetais un regard par la porte entrouverte et j'eus tout juste le temps de pied de Yato disparaître sous la nappe d'une table. Je souris, amusée pour la première fois de la journée :
« Non... bien au contraire... »
Je soupirais et détournais la tête, retrouvant mon air sombre. Kofuku se jeta une nouvelle fois sur moi, plus calmement, cette fois, et me fit un câlin :
« Racoooooonte Rukiki!
-Je...En fait, j'étais venue vous demander l'hospitalité pour la nuit...
-HORS DE QUESTION?! LE DIEU EN JOGGING, SON SHINKI, LE MORVEUX A LUNETTES ET MAINTENANT TOI??? VOUS VOUS CROYEZ OU? A L'HOT...
-Tu es la bienvenue Rukiki reste autant de temps que tu veux !!! »
La déesse de la pauvreté me serra très fort, trop fort dans ses bras, tandis que son shinki, dépité, parti à l'intérieur de la maison en me disant qu'il me préparait la salle de bain.
Kofuku m'attrapa par la main, m'aida à me relever et me fit entrer dans la maison en criant :
« Hiyoriri, tes vêtements de rechange son toujours à l'étage? Bah, où sont-ils passés? HIYORIRI?!! YATO?!
-J-je suis là Kofuku... »
Iki Hiyori sortit de sous la table, toute rouge et légèrement décoiffée. Yato fit de même à l'autre extrémité de la table. Il avait un oeil au beurre noir et passa une main dans ses cheveux et se massa le crâne visiblement douloureux :
« Hiyori m'a donné un coup de coude dans l'oeil !, se plaignit ce dernier.
-Il a soulevé ma jupe!, se justifia Hiyori en fusillant Yato du regard.
-Peut-être, mais c'était pas une raison pour que Kazuma me donne un coup à l'arrière de la tête!
-Hein?! Mais tu as faillit casser mes lunettes en me donnant un coup pour lui soulever sa jupe! Légitime défense!, répondit ce dernier en frottant son nez, qui portait la marque d'un coup de coude.
-Oui, bah c'était peut-être un peu stupide de se cacher ensemble sous une table aussi petite, rétorqua le Dieu des Calamités.
-NON MAIS QUELLE MAUVAISE FOI!!, s'écrièrent ses acolytes, outrés.
-LA FERME ! De toute façon, je suis un dieu, j'ai toujours raison. Vous m'avez injustemement fait mal, tout les deux !
-Hiyoriri... Tes vêtements de rechange... C'est possible de savoir où ils sont ? » , tenta de s'interposer Kofuku.
Hiyori et Kazuma se tournèrent vers nous tandis que Yato mangeait dans le plat au centre de la table, pensant que personne ne le voyait. Je croisais le regard de l'ancien guide, qui réajusta ses lunettes. Il allait parler, quand Daikoku fit irruption dans la pièce et se tourna vers moi
« La salle de bain est prête, il manque plus que les vêtements de rechange et... YATO!!! QU'EST-CE QUE TU FAIS ?!!! »
Yato avala précipitamment sa bouchée :
« Moi, rien !
-TU ÉTAIS ENCORE EN TRAIN DE TE GOINFRER, MISERABLE !!
-Yato, plutôt que de t'empiffrer tu ferais mieux d'aller parler à Yukine, il a besoin de toi !, déclara Hiyori en montant à l'étage pour aller me chercher des vêtements.
-EXCELLENTE IDÉE !!! » , s'écria Daikoku.
Il donna un puissant coup de pied dans le derrière de Yato, l'envoyant dans les escaliers. Ce dernier les monta en se plaignant. J'ai croisé le regard de Kazuma et on se mit à pouffer de rire. Puis, petit à petit, nos sourires s'effacèrent, puis Kazuma demanda :
«Tu... Qu'est-ce que tu fais ici ?
-... J'ai totalement merdé.
-...Peux-tu être plus précise ? »
J'ai ouvert la bouche pour lui répondre, mais une grosse voix ordonna :
« Haruki!!! Vas te laver, tu salis tout et on va pas t'attendre mille ans avant de manger !
-Oui... Pardon Daikoku.»
Je couru vers la salle de bain, tournant le dos à Kazuma pour qu'il ne voit pas mes larmes.
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Au Péril De Son Existence [Noragami]
FanfictionHaruki était une championne du monde de tir à l'arc réputée, avant de mourir. C'est pourquoi, une fois devenue une des innombrables shinki de Bishamon, elle prend la forme d'un arc. Malheureusement, sa nouvelle vie ne se passe pas aussi bien que pré...