Je me lavais le plus rapidement possible. Le contact de l'eau chaude sur ma peau glacée fut une sensation extrêmement agréable. J'aurais voulu passer plusieurs heures sous l'eau, mais je pense que Daikoku m'aurait littéralement tuée si j'avais fait ça. J'enfilai la robe qu'Hiyori m'avait prêté ainsi que le châle appartenant à Kofuku et j'ai rejoint mes nouveaux camarades dans le salon.
Ils étaient déjà tous assis autour de la table. Yukine les avait rejoint. Il avait les yeux rougis et gonflés et reniflait bruyamment. A coté de lui, Yato avait une poche de glace sur son oeil et reniflait également. Son nez saignait. Personne ne me remarqua, au début. Le dieu des Calamités se plaignit :
« Pourquoi tout le monde est contre moooooi? Kazuma me donne un coup de poing dans la tête...
-Comme je l'ai dit précédemment, légitime défense, répondit le principal intéressé en remontant ses lunettes.
-...Hiyori me donne un coup de coude dans l'oeil...
-Si tu n'étais pas si pervers ça ne serait jamais arrivé, rétorqua l'humaine avec colère.
-...Daikoku me donne un coup de pied aux fesses...
-Si tu passais moins de temps à manger, ça ne serait jamais arrivé!, s'énerva le shinki
-...Kofuku me renverse dans les escaliers...
-C'était un accident, Yato-Chan! La faute à pas de chance !
-...et Yukine me donne un coup de poing dans le nez!!!
-Tu lui as dit que tout ce qui se passait avec Kazuma c'était de sa faute, le défendit Hiyori.
-MAIS C'EST VRAI!!!
-MÊME SI ÇA L'ÉTAIT, C'EST PAS CE QU'IL AVAIT BESOIN D'ENTENDRE!! »
J'ai rit en les voyant se disputer. Ils était trop mignons, on aurait dit une vraie famille! Une vraie famille...
J'ai baissé la tête en repensant à ma famille, à moi. Kuraha, Kinuha, Tsuguha, Akiha, Karuha, Kazuha...Bishamon...j'ai jamais vécu ses moments avec eux. Avec Tsuguha, on discutait plutôt poliment pendant des heures. Avec Kinuha, on discutait mode et on s'entrainait ensemble. Avec Kuraha, on buvait un verre ensemble. C'était un peu mon confident. Mais nous n'avons jamais vraiment été aussi complices qu'Hiyori et Yato... Nous étions une bonne équipe, mais de là à dire que nous formions une belle famille... Quant à Bishamon... j'ai jamais rien partagé avec elle, à part des bagarres contres de stupides ayakashis... Yukine ne mesurait pas la chance qu'il avait d'avoir un dieu aussi accessible.
D'ailleurs, ce dieu en question me remarqua, puis me fixa avec de grands yeux ronds, son visage s'éclaira avant qu'il ne se jette sur moi en me faisant un câlin :
« Je sais ! Seule Haruki est gentille avec moi ! C'est sur elle que je peux compter, ça devrait être elle mon shinki ! Je sais qu'elle ne me laissera pas tomber, e...
-Mais lâche-moi !, ai-je lancé en le repoussant vigoureusement. Tu sens vraiment pas la rose... Et puis, trop d'hommes m'ont touchée aujourd'hui, c'est bon ! »
Je m'éloigna et alla m'asseoir à côté de Kazuma, tandis que Yato avait la tête de quelqu'un remettant toute son existence en question. Mon voisin me regarda un moment :
« Trop d'hommes t'ont touchée, tu dis ? »
Je me suis immobilisée et j'ai rougit. Kofuku me servi un bol de ramen que j'acceptais volontiers. J'évitais de croiser le regard de Kazuma et commençais à manger pour éviter ça, mais il posa sa main sur mon poignet :
« Regarde moi, Haruki. »
Assez surprise par son geste, je levais la tête et le regardais dans les yeux. Il ne détourna pas le regard et me dit sur un ton extrêmement sérieux :
« Quoiqu'il est pu se passer avec Vina, ce n'est pas grave. Tout peut s'arranger. Mais pour cela, il faut que tu me racontes ce qui s'est passé sans omettre le moindre détail. »
J'ai rougit et j'ai baissé la tête. Il releva cette dernière avec délicatesse et me dit en me regardant toujours dans les yeux :
« Haruki. Tu pourras toujours compter sur moi. Aies confiance en moi. Jamais je ne me moquerai de toi. Jamais je ne te jugerai. Je ferai toujours en sorte de t'aider. Mais pour pouvoir t'aider, il faut que tu me dises ce qui se passe, d'accord ? »
Ça peut vous sembler niais, mais ses paroles m'ont rassurée. J'ai commencé à pleurer, mais Kofuku changea légèrement l'ambiance :
« Dis, Kazuzu-chan, c'est une déclaration d'amour ? »
Kazuma me lâcha immédiatement et répondit en rougissant :
« N-n'importe quoi...
-Il est amoureux-euh !, chantonna Kofuku en dansant.
-Pardonnez ma maîtresse, elle est..., commença Daikoku
-... Neuneu, on sait, on sait !!, termina Yato
-COMMENT OSES-TU PARLER AINSI DE MA MAÎTRESSE MINABLE ?!
-C'est mal poli de dire que son maître est minable, Daikoku...
-JE PARLAIS DE TOI, BAKA !!!
-Raison de plus pour ne pas le dire.
-Kazuma raison», ai-je coupé avant que Daikoku et Yato ne recommencent à s'étriper.
Tous se tournèrent vers moi, attentifs. J'ai rougis et séché mes larmes d'un geste brusque avant de reprendre :
« Je vous dois la vérité, vu que vous m'acceptez ici et que vous êtes si gentils avec moi... »
J'ai soupiré une nouvelle fois et j'ai tout déballé sans omettre de détails. Raconter le moment où Kugaha m'a embrassée fut certainement le moment le plus gênant et compliqué pour moi, mais aucun d'eux ne firent la moindre remarque.
Une fois mon récit fini, Kazuma de prit la tête dans la main, semblant réfléchir. Yato se tourna vers lui et dit, le plus sérieusement du monde :
« Si Bishamon se réincarne... C'est mauvais... Tu veux que je fasse comme la dernière fois ?
-Non... Seul Kugaha est en tort. Il faudrait réussir à l'éliminer, lui, et seulement lui. Avant qu'il ne tue Bishamon. Et je me chargerai de lui personnellement. »
~~~
Le lendemain soir, j'allais rejoindre Kazuma dans le parc. Il m'y avait donné rendez-vous, me disant qu'il avait un plan. Je me rendais donc au point de rendez-vous, songeuse.
J'ignorais si je voulais vraiment aider Bishamon. Elle m'avait virée pour une raison injuste et elle avait également viré Kazuma pour la même raison injustifiée. Elle force tout ses shinkis à sourire pour elle mais ne fait rien pour mériter ces sourires. Peut être que Kugaha a raison : une réincarnation n'est pas une si mauvaise idée. On aurait peut-être une déesse qui se soucierait un peu de nous... J'ai fermé les yeux et j'ai soupiré, m'en voulant d'avoir d'aussi mauvaises pensées. Quoi que j'en pense, Bishamon m'avait trouvée et donné un nom. Rien que pour ça, je me dois de la respecter et de la protéger. J'empêcherai sa mort, coûte que coûte. Après... Rien n'est dit qu'une fois ma dette payée, je devienne une Nora comme elle m'a si gentiment demandé de faire.
J'ai serré les poings et suis arrivée au parc où je vis... Kugaha faire face à Kazuma ? Et en plus, Kugaha semblait lui tenir tête. De là où j'étais, je ne pouvais pas entendre leur conversation. Je pu juste voir Kugaha dire quelque chose... Puis le corps de Kazuma retombant lentement sur le sol...
Horrifiée, je restai immobile un moment. Kugaha se pencha et porta Kazuma comme un sac à patate. Le voir ainsi me "debloqua" (oui, j'ai pas trouvé le bon mot... Je suis un shinki, pas un écrivain !) et je couru vers mon ennemi tant qu'il me tournait encore le dos. Je vis Aiha, qui accompagnait ce sale type, visiblement, faire un petit caprice avant de prendre le corps inanimé d'Hiyori (oui, bon, elle non-plus je ne l'avais pas vue au début...). Une chance pour moi : le caprice de la jeune shinki me permit de me rapprocher des deux complices avant qu'un d'eux ne me remarque.
Aiha et Kugaha se téléportèrent à Takamagahara, et j'eu tout juste le temps de saisir le vêtement de Kugaha, me téléportant ainsi avec eux...droit vers les ennuis.
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Au Péril De Son Existence [Noragami]
Hayran KurguHaruki était une championne du monde de tir à l'arc réputée, avant de mourir. C'est pourquoi, une fois devenue une des innombrables shinki de Bishamon, elle prend la forme d'un arc. Malheureusement, sa nouvelle vie ne se passe pas aussi bien que pré...