Nous partons pour dakar

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Nous étions partis,laissant derrière nous notre village, notre wawaw qui nous avait vus naître ma mère et moi . Avec pour seul bagage un sac en boudouliere , ma mère marchait derrière moi suivant la route que lui la canne de fortune qui nous liait. On avait rejoint la route,et longeant les bords,nous marchions sans une seule fois nous arrêter jusqu'àu coucher du soleil. Au début je tenais de stoppé les rares voitures qui allaient dans le même sens que nous ,en vain ; nous voyant dans notre état, les chauffeurs accéléraient et nous couvraient d'un nuage de poussière sans même se retourner. Il fallait s'arrêter pour ne pas se laisser surprendre par la nuit. J'installai ma mère sous un arbre . Après avoir balayé avec ma main les environs, je lui fis une litière avec quelques branches feuillues. On n'avait rien à manger. Laissant ma mère sur place,je ne soupçonnais pas en moi. Je revins les mains chargées de fruits sauvages. Pour la première fois,je devais dormir à la belle étoile. Depuis qu'on avait quitté le village,ma mère ne me parlait plus. J'avais compris qu'il évitait de me dicter une ligne de conduite et préférait me suivre sans rien dire comme s'il n'avait plus aucun choix à faire, marchait ou mangeait selon ma volonté. Le matin de bonne heure, nous reprenions la route. Trois jours durant ; ce furent les mêmes gestes : la longue marche penible sur les chemins cahoteux, les voitures qui nous dépassaient en nous couvrant de poussière, les fruits sauvages qui me donnaient des coliques insupportables, les nuits cauchemardesques à la belle étoile sous les arbres.
Le troisième jour a la tombé du jour on venait de couvrir à la marche les quatre vingt kilomètres qui devraient nous mener à la ville. Pour la première fois depuis notre départ de wawaw ( nom de notre village) , Maman me parla en entendant le bruit, les Klaxons des voitures et les nombreuses voix humaines qui nous entouraient.
-salamata , où sommes-nous ?
- A saint Louis , Néné
Il n'ajouta rien à ses propos .
Je venais de me rendre compte après la question de ma mère , que pas une seule fois, on avait fixé d'itinéraire précis en quittant wawaw. Maman s'était laisser entraîner, et moi aussi instinctivement j'avais pris le chemin de la ville.

Ma vie et celle de ma mère sont liées Où les histoires vivent. Découvrez maintenant