J'ai bien profité de mon week-end à Bordeaux, mais j'ai un peu perdu de vue mon principal problème : je n'ai plus de boulot. Et qui dit plus de boulot,dit plus d'argent. Et qui dit plus d'argent, dit retour chez mes parents. Et ça, il en est hors de question. Je ne peux pas débarquer comme une fleur après tant d'années.
Je cherche rapidement ce matin sur Internet les écuries qui se trouvent autour de Bordeaux. Je vais faire le tour de toutes, avec mes CV dans ma pochette, et je vais postuler un peu partout, pour un peu tous les postes possibles.
Je me fais rapidement une liste des endroits à visiter, et un ordre de visite. Je commence par la plus près de l'endroit où je dors, et qui se trouve être une toute petite écurie. Mes chances sont minces, mais qui sait ? Peut-être qu'ils recherchent activement quelqu'un.
Quand j'arrive, je suis accueillie par un chien berger allemand qui m'aboie dessus, les poils droits sur le dos. Les chiens ne me font pas peur d'habitude, mais celui-là a l'air particulièrement mauvais.
« Betsie ! »
La voix d'homme qui retentit dans les écuries calme les aboiements du chien, qui se transforment en grognement, ce qui n'est pas beaucoup plus rassurant. Un homme, de taille moyenne, finit par sortir des écuries, fourche à la main.
« Betsie c'est bon ! Rentre à la maison ! »
A contrecœur, le chien s'éloigne en direction de ce qui semble être la maison du propriétaire, et ouvre la porte d'elle-même. Ah il sait faire ça ? J'ai toujours rêvé d'avoir un chien qui ne nécessiterait pas de se lever pour lui ouvrir la porte. Le problème, c'est qu'il ne referme pas la porte.
Le propriétaire grogne une seconde, avant de se tourner vers moi.
« J'arrive. »
Il va refermer la porte et revient vers moi. Je lui serre la main.
« Bonjours, que puis-je faire pour vous ?
- Bonjour, je m'appelle Alice, j'ai 26 ans et je cherche un emploi. J'ai dû déménager récemment et j'ai dû quitter mon précédent poste à contrecœur. Est-ce que vous recherchez quelqu'un ? Que ce soit pour faire les écuries, monter à cheval, ou n'importe quoi, je suis preneuse. »
Oui, ce n'est pas tout à fait vrai. Mais on m'a toujours dit qu'arranger la vérité pour des bonnes raisons, ce n'était pas toujours mentir. Considérons ce genre de cas comme un non mensonge alors. Après tout, ça ne lui fait pas de mal de ne savoir qu'une partie de la vérité.
« Est-ce que vous avez un diplôme de moniteur ? »
Et là se pose le même problème que d'habitude. Si seulement j'avais eu l'intelligence de faire des études ou juste entrer en formation. Mais non, j'ai préféré me barrer de chez moi.
« Euh... Non. »
L'homme en face de moi me fait un sourire désolé.
« Je suis désolé, je ne peux pas me permettre d'engager quelqu'un d'autre. J'aurais pu faire quelque chose pour un moniteur, mais là je ne peux rien pour vous. Mais vous devriez aller au Haras du Saule, ils recherchent souvent. »
Je tique sur le nom. C'est de là que viennent les chevaux de Tom. Je ne savais pas que ses chevaux étaient de cette région. Utah et Quilena ont donc fait un retour aux sources ce week-end.
« Merci beaucoup, je vais y aller. »
Je discute quelques minutes avec l'homme, qui est vraiment très gentil, et qui s'excuse encore une fois de ne rien pouvoir pour moi. Finalement, ce n'est peut-être pas si mal. Je n'aurais pas supporté de planter un patron aussi gentil que lui.
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Groom Attitude
RomanceParfois, nous prenons de décisions sur un coup de tête, que ce soit des décisions importantes ou non. Peut-être qu'Alice aurait dû réfléchir davantage avant de quitter son foyer, à l'âge de 20 ans, sans laisser de trace derrière elle. Ou peut-être n...