L'influence d'El l Hadj Malick SY à St-Louis et à Ndiarné

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Arrivé à Saint-Louis El Hadji Malick Sy fut orienté vers la maison de Abdoulaye  Sèye,  un  homme  de  bien,  qui  aidait  les hommes de Science. C’est dans cette maison qu’habitait Sokhna Rokhaya Ndiaye qui allait être sa première épouse. Saint Louis offrait à l’époque un cadre propice à la  pratique  de  L’islam.  El  Hadji  Malick  Sy (Rta) connaissait le caractère cosmopolite de la cité et les possibilités qui s’y offraient pour étendre son prosélytisme parmi les populations. Son installation, après son pèlerinage, lui a valu beaucoup plus de dévotion et de considération de la part de la population; les plus fins lettrés et les érudits comprirent qu’ils venaient d’obtenir de la part de Dieu, une faveur inouïe en la personne d’EL HADJI MALICK SY (RTA). La Tarikha tijâne venait enfin d’avoir à sa tête un homme d’une dimension exceptionnelle. L’administration coloniale, méf iante et hostile, se retourna comme une girouette s’associant ainsi aux hommages et à la reconnaissance sociale qui venaient de partout saluer le mérite exceptionnel du fin lettré, du jurisconsulte et du poète. L’ambition de El Hadji Malick Sy (RTA) était de modifier l’ordre social intolérable afin  que  la  justice,  la  loyauté,  la  tolérance  et la solidarité soient instaurées sans guerre ni  violence.  La  maison  de  Dieu  qu’il  voulut construire à Saint Louis  ne rencontra  pas de difficultés. En effet deux dames, Sokhna Anta Ndiaye  et Mariètou  Gueye, lui  firent don d’une terre où il édifia sa Zawiya dans le quartier Nord. Mais de nouveau, l’appel du  destin  en  un  autre  lieu,  pour  des  amis avides  d’apprendre,  avait  sonné  pour  le marabout. Son départ, en fin 1895, se justifiait apparemment par la crainte qu’il nourrissait désormais, devant l’attitude des adeptes qui commençaient à le vénérer. Il ne voulait en aucun cas, que  ses rapports avec les  fidèles de  la religion et de la  tarikha tijâne ne dégénèrent en fanatisme.
Convaincu que sa mission ne pouvait plus avoir le Walo comme cadre, il se mit à la recherche d’un endroit plus propice. C’est Ndiarné qui l’accueilit, le  village de Mame Magoumba Amar, il s’y fixa avec l’insistance de ce dernier en 1895. A cette époque, l’administration coloniale essoufflée par les différentes résistances et soucieuses de pacifier la colonie,  interdisait  la  circulation des  chefs  religieux. C’est  ainsi  qu’il  s’installa  à Ndiarné pour la formation des hommes (premier volet de son projet) qui devraient l’assister dans cette noble mission.  Il y ouvrit un séminaire de formation qui dura 7 ans. Il dona à Ndiarné une formation de haut niveau à plus de 200 hommes de sciences religieuses venant de toutes les localités du  pays.  Ces  hommes  allaient  constituer  les cadres  humains  de  son  action.  Après  leur formation, ceux-ci avaient été répartis dans tout le pays mais également dans la sous-région avec une part de la mission : « enseigner, construire des mosquées et gagner sa vie à la sueur de son front ». Ce défilé incessant vers Ndiarné devint une source d’inquiétudes pour les colons ; Massamba Diéri DIENG, son beau-père, un notable Saint-Louisien qui  avait  ses  entrées  chez  les  colons,  fut  informé  des  menaces  qui  pesaient  sur  le  SaintHomme. Cependant il dut quitter Ndiarné en 1902, pour Dakar, il passa par Rufisque mais ne s’y installa pas. Il fit un travail remarquable chez les Lébous dans le sens de l’affermissement de leur foi et de l’équation de leurs pratiques religieuses teintées jusqu’ici de vestiges du paganisme.. Sa principale préoccupation fut l’Islam en général, sa vulgarisation plutôt que la diffusion de la Tidjaniya. C’est ainsi que lorsque certains parmi les Lébous voulurent renier la Khadriya pour prendre le Wird Tidiane, il refusa par élégance, de leur accorder l’initiation pour éviter toute animosité ou rivalité inter-confrérique, mettant en avant la fraternité religieuse. Il ne dut céder que devant l’insistance de ces derniers. L’accueil enthousiaste qu’il reçut des Lébous permit une diffusion formidable de la Tidianiya dans ce milieu. Il fut nombreux les érudits Lébous qui se formèrent à son école. C’est ainsi qu’en 1920 sur les 30 daaras recensés, les 27 étaient tenus par ses anciens disciples. Il fonda une Zawiya à Dakar en 1914.
Désormais sa résolution est prise, il cherche à s’installer dans les villes pour d’une part, se rendre visible de l’administration coloniale et se mettre à l’abri de toute calomnie, d’autres part, conscient que c’est dans les villes que ses concitoyens sont le plus susceptibles de se dépouiller de leur identité du fait de la présence des colons, il entreprit de leur disputer les âmes des citadins. Ainsi, la Tidjaniya  devient -elle une confrérie essentiellement urbaine. Ce fut le début du XXe siècle qu’El Hadj Malick SY (RTA) était allé s’installer à Tivaouane en 1902 sous la demande de Djibril Guèye et Djibril Top (commerçants) pour qu’il leur enseigne le Coran.

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 17, 2020 ⏰

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El Hadj Malick Sy "Le Stratège "Où les histoires vivent. Découvrez maintenant