C'est pas possible. Qu'est-ce qui est en train de se passer?
Je ne sais pas quoi dire, existe t-il même une réponse à ce qu'elle vient de dire? J'imagine un instant Zoé dormir avec moi, dans mon lit. Et malheureusement, cette pensée est brouillée par des flashs un peu plus osés que j'essaie de réfréner dans mon esprit. Ses sous-vêtements que j'avais aperçus sur son lit la dernière fois...
Je crois comprendre le problème avec moi; je suis attirée par elle. C'est super bizarre de l'imaginer de cette façon mais je peux pas m'en empêcher. C'est tout ce à quoi je peux penser en l'entendant prononcer cette phrase.
C'était même pas une question !
- « Après tout c'est la moindre des choses, c'est toi qui a salopé toute ma chambre. Je pense que j'ai été un peu trop gentille avec toi et tu as vite oublié la hiérarchie ici. »
Le sommeil est difficile à trouver ce soir là, pour nous deux. Je sais pas si ça ne vient que de moi, mais je trouve l'ambiance hyper tendue. J'ose même pas regarder ce qu'elle a mit pour dormir, du coup je me pose pleins de questions. Est-ce qu'elle porte un pyjama? Du genre un ensemble en soie ou de la dentelle? Ou alors elle se contente peut-être d'un vieux haut et d'un vieux bas de fringues qu'elle ne met plus? Et si elle était en sous-vêtements ? J'ai un coup de chaud malgré la clim que Zoé a mit à fond.
Au bout de quelques minutes cependant, mon corps refroidi et je frissonne, j'ai l'impression d'être dans un glaçon. Je m'enfonce dans les draps et la femme à côté de moi me demande si j'ai froid. Je réponds par l'affirmative et elle éteint la clim. Mais c'est pas pour autant que j'arrive à trouver le sommeil. A chaque fois que je la sens bouger un peu à côté de moi, ma température corporelle grimpe en flèche, mais qu'est-ce qui m'arrive? Cette fois je repousse les draps. Un peu trop violemment puisque je découvre aussi le corps de Zoé, et je ne peux pas m'empêcher de finalement regarder ce qu'elle porte. Mon coeur fait un bond quand je vois qu'elle porte un micro short de sport avec une brassière blanche. Elle a plus de peau découverte que de peau couverte et elle trouve encore le moyen de mettre la clim à fond? C'est une chaudière ou quoi? Elle est allongée sur le côté, tournée vers moi et me regarde avec surprise.
- « Quoi tu as trop chaud maintenant? » Elle demande.
Les rideaux ne sont pas tirés et la lumière de la lune éclaire la pièce, mais pas assez pour qu'elle voie la couleur de mon visage, j'espère.
- « Oui je crois que j'ai un peu chaud... je suis désolée je voulais pas vous réveiller. »
- « Je ne dors pas non plus. J'arrive pas. » Elle chuchote. « Tu devrais te découvrir un peu si tu as chaud. »
J'aurais pu décliner, dire que ça va aller, mais je finis par faire ce qu'elle dit et je retire mon jogging. Ce serait faux de dire que je ne sais pas pourquoi j'ai écouté son conseil; Je porte un tangua, et j'ai envie qu'elle le voie. Le rythme cardiaque en hyperactivité et le visage brûlant, je fais exprès de sortir du lit pour enlever mon bas en veillant à bien me pencher au passage, puis je fais quelques pas pour le poser sur le dossier d'une chaise et je reviens m'allonger.
Tout se passe comme prévu: je ne tombe pas par terre, je ne trébuche pas, mon jogging ne reste pas coincé et en prime je vois Zoé parcourir mon corps des yeux.
- « J'ai du mal à dormir ce soir. » Je dis pour éviter un silence lourd de pulsions refoulées.
- « Pourquoi? C'est moi qui te donne chaud Alessia? »
Oui tu me donnes chaud, oui tu me fais perdre mes moyens surtout ces derniers temps et oui j'arrive pas à dormir parce que je ne fais que penser à ton corps à côté de moi, dans mon lit.
Elle essaie de me déstabiliser?
- « Quoi ? Non ! » Je réponds après un temps d'hésitation alors qu'en vrai je transpire.
- « Tu as peut être de la fièvre alors. » Elle chuchote en effleurant mon front.
Pourquoi elle me touche? Si elle essaie de me déstabiliser, moi aussi je peux faire la même chose, enfin en principe.
- « Et moi, je vous donne chaud? » Il a fallu que je rassemble toute la confiance que j'avais en moi pour oser lui demander ça.
Elle recule sa main.
- « Certainement pas. » Elle se retourne et dos à moi, elle remet les draps en place, me privant de la vue. L'adrénaline de cet échange bizarre et tendu redescend, et je finis par tomber dans le sommeil, interrompu bien plus tard dans la nuit. La première chose que je vois en ouvrant les yeux, c'est la silhouette de vous savez qui. La bouche entrouverte, menton vers le haut et la respiration saccadée, elle ne dort pas. Tout mon corps frissonne quand je me rend compte qu'en fait, elle se touche. Les draps ne couvrent que la moitié de son corps, je vois ses seins pointer sous la brassière au tissu fin.
Je referme les yeux immédiatement, malheureusement impossible de faire la même avec mes oreilles. A chaque soupir de plaisir étouffé, une sensation bizarre se renforce dans le bas de mon ventre. J'essaie de me rendormir en ignorant cette envie irrépressible que j'ai de me toucher aussi.
