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Chapitre 10

Hermione retourna folle de rage dans la salle commune des Griffondor, plusieurs larmes parsèmant son visage rouge vif. Elle vit James et Lily essayer de s'approcher d'elle, mais elle les évita et fila se réfugier dans sa chambre, claquant la porte derrière elle. Elle jeta un sort de protection autour de son lit avant de s'effondrer en larme.

Comment Harry avait-il pu lui dire ça ? Pensait-il qu'il était le seul à les voir; allonger le regard vide sur le sol de la grande salle ? Pensait-il vraiment qu'elle n'était qu'un robot ? Qu'elle ne se souvenait pas de leurs amis ? Des blagues farceuses des jumeaux, de la gentillesse de Ginny, du rire de Ron, de l'air absent de Luna, de la timidité de Neville, du don incroyable de Seamus pour les explosions, de Dobby et de Remus et ...
tous. Ils étaient tous là dans sa tête. Même Malfoy y avait sa place, avec son sourire suffisant, son regard de fouine et ses cheveux platine.
Elle se rappelait leur première année, et la solitude qu'elle avait connues au début. La deuxième et la troisième et puis toutes celles qu'ils ont suivies. Les Noëls chez les Weasley, les vacances avec ses parents, ses premiers achats sur le chemin de Traverse, son premier duel, le premier mort qu'elle ait vu.
Tout. Tout était là dans sa tête à tourner comme un vieux disque rayer.
Elle aurait bien voulu comme Harry que tout s'arrête, de rentrer chez elle, dans son lit, comme si tout avait été un mauvais rêve. Mais ce qu'elle lui avait dit tenait pour elle également ; ils n'avaient pas le droit de s'effondrer tant que la mission n'était pas finie.

"Tu es un robot sans sentiment"

Et toi un abruti doublé d'un connard Harry Potter.

¤¤¤

Tout était calme et paisible dans la clairière. Une douce brise d'été venait caresser les joues de la brune tandis que les hautes herbes lui chatouillaient les bas des jambes. Le soleil montait doucement dans le ciel, baignant la vallée de sa lumière.
Le calme avant la tempête, se dit la jeune fille. Elle aurait bien voulu arrêter le temps et vivre éternellement ce moment, mais celui-ci fut interrompu par une tornade rousse qui vint la rejoindre :

-Hey Mione, à quoi tu penses ?

-À rien, lui répond la brune d'un air rêveur, les garçons sont partis ?

-Oui, le champ est libre, répond Ginny tout heureuse.

-Alors, allons-y.

Elles avaient prévu de profiter de l'absence des garçons pour préparer un gâteau d'anniversaire surpris à Harry pour son anniversaire. Bien sûr Hermione n'était pas persuadé qu'elles y arriveraient ; Ginny n'ayant jamais cuisinée et elle n'ayant jamais fait de pâtisserie version sorcière. Ça risquait de ne pas être de la tarte. Et de fait; la cuisine était sens dessus dessous. La farine recouvrait chaque recoin de la petite cuisine, les filles y comprises, il y avait de l'oeuf coulant sur le bord du plan de travail, des coquilles dans la pâte, le pot de sucre était renversé, et plus la pâte se mélangeait plus sa couleur virait au brun alors qu'il n'avait toujours pas ajouté de chocolat. Rien n'allait, mais les filles riaient de bon coeur. L'arrivée des jumeaux n'arrangea rien à la situation : Georges pris sa soeur en joute et la poursuivit avec une spatule pleine de pâtes, tandis que Fred attrapa Hermione par la taille la faisant virvoletée autour de lui avant de la lâcher soudainement. La jeune fille perdit l'équilibre et tomba les fesses la première dans une substance gluante que les garçons avaient placée au préalable. La brune n'eut que faire des dégâts causés à son pantalon, la seule chose qui comptait à ses yeux c'était leurs rires. Celui de Ginny, celui de Georges et celui de Fred qui riait aux éclats pliés en deux devant elle. C'était un pur instant de bonheur. Fred lui tendit la même, avec toujours le sourire aux lèvres, qu'elle attrapa avec plaisir.

-Maintenant tu peux le dire Hermione, rit le roux, que tu en as "plein le cul de nos farces et attrapes".

-Ah ça, c'est clair, rit la rouge et or.