La rumeur

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Chacun active son réseau pour propager la nouvelle. Je m'appuie contre le dossier de ma chaise. Il faut attendre. Une fois de plus. Je regarde le radio-réveil, 23h36. Assez travaillé pour aujourd'hui, repos mérité.

Je me lève, vais vers mon lit en saisissant la paire d'écouteurs posée sur la table de chevet. J'enlève mon t-shirt, il me gêne la nuit.

Je m'installe sur le lit, torse nu, les jambes en tailleur, les écouteurs enfoncés dans mes oreilles, le câble relié au téléphone.

Et la musique se lance. Mon corps réagit seul, mon esprit s'échappe. En transe, mes bras s'agitent et griffent, giflent l'air autour.

Je m'écroule, endormi. Il est 4h57.

J'ouvre un œil. 10h02. Je me lève, me change et active l'accès internet de mon téléphone. Je le laisse sur le bureau et pars prendre le petit-déjeuner. Bonjour maman, bonjours papa. Lait de soja et pain. Vaisselle à laver. Brossage de dents. Rien ne doit changer pour le moment.

Retour dans ma chambre, une lumière verte clignote sur mon bureau. Notifications. Mails de la fac, Instagram, TikTok, Tumblr. La routine. J'ouvre le PC. Mot de passe. Ecran d'accueil. Facebook. C'est souvent là que les nouvelles se propagent d'abord. Fil d'actualités. Rien d'inhabituel à première vue.

Si. Là. "Mais vieu me gonfle grav". Un commentaire parmi d'autres. Orthographe pitoyable. Mais c'est un début.

Instagram. Une fille s'est récemment fait tatouer une petite étoile à 7 branches sur le poignet droit. Un heptacle. Ça attire la curiosité de ses fans. Discret et efficace. Très bien.

Tumblr. Un garçon a eu la même idée. En moins bien. Elle est tracée sur son crâne. Trop voyant. Je regarde son profil. Un américain. Khanda s'en chargera.

Rien sur le reste. Il faut commencer doucement. Je sors pour donner un coup de main.

Le temps passe, il commence à être tard. On rentre. Faire à manger. Se laver. Manger. Se brosser les dents. Ma sœur parle d'une nouvelle mode apparue sur internet. Dessiner des étoiles. Je hausse un sourcil. Elle nous montre plein de personnes sur les réseaux sociaux qui arborent fièrement leurs plus belles œuvres. Des étoiles. Avec 7 branches. Sur leur peau. Mes parents lèvent les yeux au ciel. Je souris intérieurement. C'est un très bon début.

La Confrérie du Serpent [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant