F.U.T.U.R.E

Je Ne Suis Que Sarah

Elle revoyait cette scène encore et toujours.

Elle se vit, elle, à cinq ans, courant à perdre haleine dans une forêt. Ses parents lui hurlant de se dépêcher.

Un coup de feu avait retenti puis un deuxième, suivi de deux bruits sourds.

- Pas l'enfant, elle pourrait nous être utile, avait déclaré une voix grave.

Il s'était approché d'elle et avait désigné le couteau qu'il tenait dans la main.

- Je vais t'apprendre comment te servir de ceci, avait-il dit, d'un ton à glacer le sang.

Puis, il l’avait assommée avec le manche, un sourire mauvais sur le visage.

Un troisième bruit sourd.

Celui d'un corps tombant dans la neige.

.................

Comme à chaque fois, elle se réveilla tremblante et en sueur.                                                                                                                                                        Mais cette fois, elle ne se trouvait pas n'importe où dans le monde, comme lors de ses missions.

Cette fois-ci, elle était en cellule. La seule chose qu'on lui avait dit c'était : "Attends !"

Attendre quoi ?

Aucune idée. Elle n'avait que seize ans et ignorait tout des règles du monde dans lequel elle vivait.

Elle se leva pour étudier la serrure de sa cellule.

Facile à forcer avec un couteau, pensa-t-elle, se remémorant ce qu'elle avait appris.

Elle fouilla alors une première poche, une deuxième puis une troisième. Un pli de nervosité se forma entre ses sourcils. Elle se baissa pour fouiller ses bottes.

Rien.

- Si c'est une arme que tu cherches, tu es plus stupide que tu en as l'air, lança une ombre dans la cellule d'en face.

Il s'avança dans la lumière. C'était en fait un homme, il ne devait pas avoir plus de trente ans mais il paraissait vieux et surtout épuisé. La jeune fille fit de même et l'homme put la voir en entier.

- Wahoo ! Tu ne dois pas être d'ici, hein, princesse ? remarqua-t-il, en machouillant un cure-dents.

En effet, le contraste entre les deux prisonniers était flagrant. La tenue de l'homme était crasseuse et partait en lambeaux. Ces cheveux semblaient gras et étaient couvert de terre. La jeune fille, quant à elle, portait des vêtements quasiment neufs et la seule chose qui faisait défaut à sa peau propre était une vielle cicatrice traversant son visage.

- En effet. Où sommes-nous ?

L'homme fit tomber son cure-dents.

- Alors tu ne sais vraiment pas où nous sommes ?

Il se ressaisit vite et déclara :

- Nous sommes dans la merde, chérie, et jusqu'au coup.

Devant l'incompréhension de l'adolescente, il ajouta :

- Bienvenue dans les cellules d'attente du tribunal de la loi "modèle", dit-il, en esquissant une vieille révérence.

- C'est quoi "la loi modèle" ? Demanda la jeune fille.

- Tu le découvriras bien assez vite.

Et pour cause, cinq minutes plus tard, quatre hommes en uniforme vinrent chercher la jeune fille. Elle fut entravée et emmenée vers une autre salle.