F.U.T.U.R.E

Rédemption

Leurs expressions l'empêchaient de se rendormir. Elle ne sut pas dire ce qui était le plus douloureux, la colère de Jacks ou la tristesse de Jackson.

Des deux émotions, aussi bien semblables que contradictoire, la jeune fille ne sut dire laquelle elle aurait le plus de mal à affronter. La colère de Jacks serait sûrement explosive. Peut-être qu'il la frapperait. Peut-être que cela le soulagerait, peut-être que cela la soulagerait. Oui, elle se sentirait sûrement mieux. La tristesse de Jackson serait froide. Elle la transpercerait. Elle ne pouvait que se préparer au regard qu'il lui jetterait. Un regard comme ceux dont il a le secret. Un regard aussi froid que ses yeux.

Elle se retourna sur son matelas.

Elle n'avait aucune idée de l'endroit où elle avait atterri. L'air était aseptisé, peut-être l'infirmerie. Elle était reliée à toutes sortes de fils. Dans le nez, sous son t-shirt, ... Elle avait du mal à bouger et à récupérer ses sensations.

Sarah se recroquevilla sur elle-même, prise dans un torrent d'émotions qu'elle n'avait pas l'habitude de ressentir. Soudainement, elle lâcha prise. À quoi bon être forte ?

D'abord les yeux embués, ensuite des larmes, et ses sanglots ne tardèrent pas à emplir la pièce.

-Ça va ? Je présume que tu ne veux pas que j'appelle un gardien ? lança une voix monotone.

Sarah essuya ses larmes d'un revers de la manche et se redressa.

-C'est bon.

La pièce retrouva son silence.

L'adolescente observait la pièce, cherchant la présence inattendue.

-Ne me cherche pas, les rideaux à ta gauche.

Elle tourna la tête.

En effet, bien que les siens soit rabattus sur les côtés, de nombreux lits dans la pièce était entouré de fin rideau. Dans le lit directement à sa gauche, elle distingua une silhouette.

Elle grogna mais finit par se lever, poussée par la curiosité.

Elle traina sa perfusion jusqu'au lit et ouvrit un pan de rideau.

Les yeux rouges de la jeune fille croisèrent deux grands yeux bleus. Une fille, à peu près de son âge était couchée sur un lit, jambe tendue et bandée. Et l'observa d'un rapide coup d'œil. Cheveux bruns coupés assez courts, se finissant par des mèches bleues. Elle portait la même blouse d'hôpital qu'elle.

Deuxième croisement de regards, elles se jaugeaient. Amies ou ennemies, c'était maintenant que cela se décidait.

-Ça suffit... Je m'appelle Sarah, et toi ?

-... Je m'appelle Maxine, mais appelle moi Max.

Malgré cet échange, l'ambiance restait étrange. Sans doute les deux adolescentes étaient-elles trop semblables pour réellement s'entendre. Mais un sourire entendu les mirent d'accord.

Sarah s'assit au bord du lit et désigna la jambe bandée.

-C'est lequel qui t'as fait ça ?

-Aucun, répondit-elle en souriant, une vieille blessure infectée. Et toi ? Tu es dans un sale état.

Le silence accueilli la question de la jeune fille.

-Je...l'ai bien cherché.

Maxine comprit à son regard que la question était close.

Son vis-à-vis se racla la gorge.