Chapitre 16

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Rémy venait de se blottir contre lui. C'était la première fois qu'elle était affectueuse envers lui. Il fut pris au dépourvu et ne sut comment réagir au début. Il se dit ensuite que ses hormones la travaillaient et qu'elle cherchait de l'affection. Ce n'était certainement pas un élan pour lui en particulier.

Il la serra contre lui, sentant son ventre se presser contre le sien, et lui embrassa la tête. Ils restèrent ainsi quelques instants, avant qu'il ne rompe le contact. A cette allure il en voudrait plus. Cette femme, il l'aimait. Mais il ne pouvait lui dire. Il ne pouvait rien attendre de plus que ce câlin. Dans sa vie il avait aimé en tout trois femmes, mais jamais autant que celle là. Et pourtant elle ne voulait pas de lui. Elle l'acceptait uniquement parce qu'elle était enceinte de lui.

Il l'entraina jusqu'à l'intérieur et la ramena dans son lit. Il la fit asseoir, et alla chercher trois pommes qu'il lava et posa dans un plat avec un couteau. Il vint s'asseoir près d'elle, et entreprit de lui couper les pommes en tranches. Ils ne parlaient pas, il n'osait rien dire.

- Désolée de t'avoir fait peur, s'excusa Rémy. Et merci.

-  Pour quoi? s'étonna-t-il.

- Pour tout. Merci d'être là pour moi, et d'être aussi patient envers moi. Je suis conscient que je t'ai entrainé dans une situation déplaisante avec cette grossesse, mais...

- Ne dis pas ça! C'est loin d'être une situation déplaisante! Quoi qu'on dise ou fasse, un enfant est une bénédiction. Je ne peux que te remercier pour ce cadeau que tu me fais en ayant choisi de porter mon enfant. Alors ne dis plus jamais ça, okay?

- Oui.

Il posa les pommes sur sa table de chevet, caressa doucement son ventre, et se leva pour s'en aller, mais elle le retint par le poignet.

- Reste, s'il te plait!

Le coeur de Lucas se serra. Comme il aimerait dire oui, et la serrer dans ses bras! Mais il ne pouvait pas se le permettre.

- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, Rémy. Je ne pourrai pas me contenter de rester là à te regarder.

- Tu as envie de moi? demanda-t-elle Malgré mon corps tout...

- Ton corps est magnifique, et il est tout autant désirable qu'avant, la coupa-t-il en caressant son ventre. N'en doute jamais. Mais je me me risquerait pas à ça, vu les circonstances.

- Et si je te disais que j'ai envie de toi?

- Je n'oserait quand même pas faire quoi que ce soit. Non pas que je n'en ait pas envie, mais parce-que je ne veux pas vous blesser, le bébé ou toi.

- Je te fais confiance, Lucas. Je n'ai pas peur de ce que tu pourrais faire, je sais que tu ne ferais rien qui puisse me faire du mal à moi ou au bébé.

Elle lui faisait confiance. Il eut chaud au coeur en l'entendant le dire. Il en était heureux. Un peu trop, même. Elle ne lui avait toujours pas lâché le poignet. Elle cherchait de l'affection. Il voulait lui en donner, et plus encore. Alors il se dit qu'il pouvait bien profiter, juste un peu! Même si ce serait la dernière fois. Il se rassit, prit le plat de pommes et lui fit manger comme à un enfant.

- Tu veux toujours te marier avec moi? demanda Rémy.

Non! Rémy il ne faut pas demander des choses comme ça! songea-t-il. A cette allure il n'allait plus pouvoir garder ses distances! D'abord il fallait qu'il calme son coeur. Ensuite il pourrait répondre.

- Pourquoi cette question? fit-il le plus calmement possible. Je croyais que c'était pour les amoureux.

- Ça veut dire non?

- Non! paniqua-t-il. Je n'ai pas dit ça! Juste... Je suis étonné que tu en reparles maintenant. Avant tu disais ne pas vouloir te marier sans amour, alors...

- J'ai changé d'avis. Tu prends bien soin de moi et en te voyant avec Vlad je sais que tu feras un papa formidable. Alors je me disais pourquoi ne pas donner à notre enfant une vie de famille normale? Et qui sais, l'amour pourrait venir avec le temps!

L'amour pourrait venir avec le temps. S'ils se mariaient, il aurait plus de possibilités avec elle, et elle pourrait tomber amoureuse! Il n'osait pas croire que cette chance lui souriait. Elle allait peut-être changer d'avis le lendemain, qui sais!

- Alors... Tu veux qu'on se marie? demanda Lucas.

- Oui, j'aimerais bien, répondit-elle. Et toi?

- Dans ce cas, moi aussi, je veux qu'on se marie. Mais ce soir tu es fatiguée. Je te propose de dormir. Demain matin on verras si tu es du même avis. Ça te va?

- Tu dors avec moi ce soir?

Il déglutit. Pouvait-il vraiment lui arriver ce qui était entrain de lui arriver? Combien de fois avait-il espéré qu'elle lui demande de dormir avec elle? Et maintenant que ça arrivait, il était perdu.

- Tu es sûre?

- Oui. Je ne veux pas rester seule.

Il redescendit aussitôt sur terre. Ses hormones la travaillaient, c'est vrai, il avait failli oublier. Elle ne voulait pas SA compagnie, elle voulait de la compagnie.

- Très bien, répondit-il. Je vais rester ici. Dors, maintenant.

Elle s'allongea et il la recouvrit jusqu'au dessus de la poitrine. Il se mit ensuite à caresser son ventre

- Quand je disais de dormir avec moi, j'entendais par là que tu te couches aussi. Pas que tu restes là à me veiller comme une enfant malade!

Elle se rassit et le regarda dans les yeux.

- J'aimerais que ce soir tu cesse d'être aussi près sans être si près! Quant tu me touches, j'aimerais que tu te rappelles que mon corps ne se limite pas à mon ventre. J'aimerais pouvoir jouir de la présence d'un homme à mes cotés!

Et merde! Il ne pouvait pas la laisser comme ça, aussi déprimée! En fait ce qui lui manquait, c'était le plaisir charnel? Il ne pouvait se permettre de coucher avec elle. Mais il pouvait peut-être...

- Très bien.

Il se débarrassa de son t-shirt et de son jean, puis il la rejoint sous les draps. Il l'incita à s'allonger et l'attira contre lui avant d'éteindre la lumière. Elle passa son bras autour de son torse, et à sa grande surprise, l'embrassa furtivement. Il ne sut s'en contenter et l'embrassa à son tour, plus profondément. Ses lèvres lui avaient manqué. Elle avait un goût de pomme, sucrée et acide.

Il ne voulait plus s'en séparer, mais se fit fureur pour rompre le contact. Il brûlait de désir pour elle, mais ne pouvait se permettre de les mettre en danger. S'ils se mariaient, peut-être pourrait-il, quand elle aurait accouché. Mais le lendemain au réveil, il craignait qu'elle lui dise qu'elle avait changé d'avis. Elle changeait souvent d'avis dernièrement.

Deux fois plus d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant