20 Réparties d'un couple en galère (Recueil Fini)

Lit double

Partis en week-end en amoureux après trois mois de missions intenses, Steve et Natasha ne cachaient pas leur joie derrière un masque de super-héros désireux de sauver une nouvelle fois le monde. Bien au contraire, ils ressentaient le besoin d'évacuer les tensions accumulées et appréciaient de se retrouver à l'écart de l'action, isolés dans un petit coin de paradis... Un petit coin de paradis perdu dans les montagnes enneigées de l'Alaska.

L'hôtel choisi était charmant, autant à l'extérieur qu'à l'intérieur. Un peu vétuste et archaïque mais l'architecture était particulièrement réfléchie, cocooning et la décoration soignée. Une douce chaleur émanait d'un feu de bois dans une cheminée d'époque et le fait qu'il n'y ait qu'une trentaine de chambres prodiguait une ambiance intimiste.

"On va être bien ici," chuchota doucement Natasha à Steve alors que le concierge lui remettait les clés.

Il plaça sa main dans son dos, la caressant affectueusement.

"Je pense aussi," souffla-t-il.

Remerciant poliment l'employé une fois l'enregistrement effectué, le couple monta ensuite les marches des deux étages menant à leur chambre puis après avoir tournée la clé dans la serrure, Natasha poussa la porte. Le magnifique parquet désuet lui sauta aux yeux tandis qu'elle pénétrait dans la pièce, suivie de près par Steve portant les bagages. Il les posa et son regard resta figé, un sentiment de déception parcourant immédiatement les traits de son visage.

"Tu es sûre qu'on se trouve dans la bonne chambre ?" Demanda-t-il, septique.

Rigolant tendrement, la jeune femme vint l'embrasser furtivement avant d'aller jeter un coup d'œil curieux à la salle de bain. La douche était petite et le mobilier vieux mais il paraissait cependant robuste.

"Certaine," assura-t-elle.

"Deux lits séparés," fit-il, dépité. "Sérieux ? Personne n'a cru bon de nous avertir ?" S'indigna-t-il en pivotant vers elle. "On ne fait pas assez couple ?"

Revenant sur ses pas, Natasha observa les deux lits avec hésitation puis réflexion.

"Il suffira de les coller ensemble," proposa-t-elle, prenant cet imprévu avec un peu plus de légèreté que son partenaire.

Baissant les yeux, Steve fit la grimace.

"On ne peut pas. Les pieds sont cloués au sol," désigna-t-il les vis d'un geste de la tête.

Son attitude grave fit sourire la russe avec tendresse. Steve avait parfois le don de rendre une situation banale en scène dramatique. Et c'est exactement le genre de chose qui le rendait si attachant et qui la faisait craquer.

"Ce n'est pas très grave," passa-t-elle ses bras autour de sa taille pour se blottir contre lui, rassurante. "Ça nous fera une bonne excuse pour nous coller ensemble dans un seul des lits."