Je levais les yeux pour voir à qui appartenait ce torse : c'était Théo.
Que faisait-il devant chez moi? Que voulait-il? Un sourire se dessina sur ses lèvres rose bonbon comme s'il avait mis un des mini gloss Maybelline dans les pubs qui passent à la télé :
-Salut, je peux rentrer? me demanda-t-il avec un air sérieux.
-Pourquoi? répondi-je sèchement.
-Je sais pas...
Il me faisait une tête de chien battu, je ne pouvais malheureusement pas résister. De toute façon je n'avais rien à perdre, ma mère s'en foutait de qui je ramenais à la maison, d'ailleurs elle n'est jamais là.
J'ouvris la porte et la laissai ouverte derrière moi pour faire rentrer Théo. Je jetai mon sac dans le petit couloir et il fit de même. J'avançais lentement, mes pas étaient lourds, ceux de Théo aussi. Je lui dis de s'asseoir sur le fauteil qui se trouvait devant la télé du salon et allais vers ma chambre. J'avais froid, je sentais mes mains gelées. Je mis mon pull en laine que ma grand-mère m'avait tricoté et je le rejoignis au salon. Sans dire mot il se leva et alla sortir son sac. De ce sac il sortit un DVD qui avait l'air assez vieux et le mis. Nous regardâmes Donnie Darko pendant qu'il pleuvait dehors, dans le noir, pendant que des éclairs faisaient une sorte de jeu de lumières qui rendaient le film encore plus passionnant. Théo toussait de temps en temps ou se grattait la tête et moi, dormeuse professionelle que j'étais devenue, vers la fin du film je m'endormis (ce qui ne me surprend pas).