C'est juste un garçon

Fuis Milo

Je compte faire cette histoire avec beaucoup de chapitres mais avec peu de texte. Le narrateur est un lapin, qui s'appelle Timéo (qui est le lapin du personnage principal, Milo). Je vais essayer d'inclure un peu de mes dessins aussi. Bonne lecture ! 😄

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Il fait nuit noire. Je n'arrive pas à dormir, et Milo non plus. Je le vois se rouler dans sa couette depuis tout à l'heure. Il regarde le plafond...puis regarde ma cage...puis re-regarde le plafond...et encore ma cage. Il est bientôt 1 heure du matin, et il sait que c'est l'heure où il y a bagarre. On entend un cri qui vient de la cuisine. C'est la mère de Milo. Elle se fait souvent frapper pour rien et après elle vient donner un baiser à Milo, avec souvent, cette tache violette sur l'oeil.

C'est le même scénario, tous les jours. Je suis qu'un spectateur contrairement à Milo, qui en est la victime. Il arrive même à sa mère de le frapper aussi des fois mais jamais autant que son père. Milo a mal dans le coeur, je le sais, je le sens.

Demain, Milo aura 9 ans. Il a toujours fêté son anniversaire avec moi, ses parents l'oublie à chaque fois. Cette année c'est différent. Il ne veut pas rester dans cette maison. Il a envie de changement, il ne sait pas où aller, mais il prend quand même l'initiative de fuir, à ses risques et périls.

Je l'entend s'approcher de moi, il me chuchote, à travers mon grillage :

-Timéo, on va être libres ! Je t'emmène loin, loin devant.

Il m'extirpe de ma cage et me met dans son sac à dos. Il n'est jamais allé à l'école, ni à la grande ville. Il n'a jamais découvert le monde et il s'apprête à le voir de ses propres yeux et non plus dans les seuls magasines. Je ne vois rien dans le sac, il faisait déjà nuit mais pas autant que dans le sac. Je sens du mouvement, Milo est en train de marcher, marcher encore plus loin qu'il n'a jamais été.

De très loin, je peux écouter une voix masculine dire :

-Milo !!! Qu'est-ce que tu fous dehors à 1h du mat ! Reviens ici que je t'attrape, espèce de chien de ruelle !

Il redouble de cadence. Depuis que je suis dans ce foyer, j'ai très peu entendu cet homme parler. Il frappe et il boit et il refrappe et il boit...il ne parle jamais. Sauf dans ce cas-ci. Sa femme a aussi essayé de partir. Il n'y a pas de voisins aux alentours, il l'avait trouvée facilement.

Milo fuit dans les bois, il ne veut pas qu'on le retrouve, il n'en a pas envie. Les mouvements s'arrêtent. Il a arrêté de courir. Il est caché.

Un peu de lumière passe à travers le sac à dos, ce n'est pas la sphère ronde dans le ciel qui m'illumine comme ça. C'est une lampe de poche. Dans mes souvenirs, Milo n'en avait pas apporté une. C'est donc celle de quelqu'un d'autre. Milo a été trouvé ?

La lumière fuit...Milo est sauvé. Des pas lourds et constants repartent dans une autre direction, son père est parti. Milo peut avancer dans la forêt sans aucunes craintes. Il est brave, plus brave que les jeunes de son âge.

Après un long moment à être passé dans la nuit noire du sac à dos je peux enfin sortir. Il me tient dans ses mains et ensemble nous regardons le lever du soleil et nous nous endormons par épuisement, dans l'herbe haute sous un arbre. Il me tient fort, comme une peluche, comme s'il n'y avait que moi et lui, comme si le monde nous appartenait...