Monsieur le policier

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C'est un matin comme les autres, je pense que Milo ne se rend pas encore compte qu'il ne mène plus la vie d'avant. Qu'il peut manger à sa faim. Qu'il peut sortir dehors prendre de l'air. Qu'il peut parler à des gens sans se prendre des coups. Même moi je suis plus libre, je me promène dans un sac à dos tout en admirant le paysage. Je vis dans un enclos avec de l'herbe et des carottes illimitées.

La vie d'avant, les cris et les pleurs sont derrière, mais le futur lui, est imprévisible. Le père d'Iris voulait que Milo aille aujourd'hui à cet endroit qu'ils appellent ''commissariat'' . Il veut que les policiers soient dans cette affaire. Même ce matin il en reparle au déjeuner :

-Bon, Milo tu te prépares?On retourne à la ville. J'ai pris congé juste pour ça aujourd'hui.

-Il va y avoir beaucoup de gens ?

-Comme d'habitude. Tu as peur des gens Milo?

Iris répond à sa place, elle sait que cette question ne le met pas à l'aise.

-Il n'a pas peur, il a simplement eu une mauvaise expérience hier, de toute façon tu seras dans la voiture Milo. Les vitres sont teintées, on ne te vois pas.

-La voiture...c'est comme celles qu'on a vu et qui roulaient vite?

-Exactement, par contre, il faut descendre la pente, je vais vraiment installer une rampe là ! C'est beaucoup trop dangereux. Aller suis moi garçon, il ne faut pas arriver trop en retard. Dit Antoine.

Milo prend le sac à dos spécial et me met dedans, ils descendent la grosse bute avant d'enfin arriver à la voiture. Antoine montre à Milo comment ouvrir les portes. Milo avait toujours vu une voiture à l'extérieur de sa maison mais n'y avait jamais touché. Il embarque à l'arrière et met ''une ceinture de sécurité''. La voiture roule toute seule jusqu'à arriver à un bâtiment différent de la bibliothèque.

Le commissariat n'a qu'un seul étage mais a un grand sous-sol avec de toutes petites cellules. C'est pour les prisonniers qui n'ont pas fait un gros crime et qui doivent uniquement y rester quelques jours. Le père d'Iris ne l'emmène pas dans le sous-sol mais bien à l'accueil. La dame au comptoir demande :

-Oui? C'est pour quoi ?

-J'avais rendez-vous avec l'enquêteur et un autre policier.

-À propos de quoi?

-De ce jeune homme juste ici.

-Très bien aller sur une chaise là-bas je vous appelle quand c'est le moment.

Nous allons dans une salle d'attente et le temps était long, très long. La dame finis pas nous appeler. Le policier parle un peu avec Antoine et conclut :

-Bon le garçon sera seul avec nous, monsieur je pense qu'il serait préférable que vous restiez dans la salle d'attente, le gamin peut garder son lapin s'il reste calme.

 Le policier prend le bras de Milo pour le diriger vers une salle que l'on appelle ''l'interrogatoire''. Milo s'assoit et pose son sac à dos au pied de sa chaise, il est très stressé. Le policier commence:

-Bonjour Milo. Derrière cette vitre il y a plein de gens qui t'écoutent, fait attention à ce que tu dis c'est enregistré. Je ne veux pas te mettre trop de pression.

-D'accord...

-Quels sont les noms et prénoms de tes 2 parents biologiques?

-Je ne sais pas monsieur, je les ais toujours appelés papa et mama.

-Très bien...Tu as quel âge maintenant?

-9 ans.

-Tu aurais donc vécu 9 ans avec eux ! Ok...tu vas à l'école, peut-être que ta maitresse pourrait témoigner.

-Non, je ne suis jamais allé à l'école. Je ne suis jamais allé à la grande ville, à part hier.

-D'accord...d'accord. Tu ne sortais pas de chez toi. Ton père ou ta mère eux ils sortaient?

-Juste mon père. Pour parfois des vêtements, la nourriture et les boissons.

-Ça devient encore plus intéressant....

La conversation a duré encore longtemps. Le policier et l'enquêteur qui était derrière la vitre conclurent qu'Il disait la vérité. Un enfant ne peut pas inventer une telle chose. Ils ont même sorti le détecteur de mensonge pour être certains. Milo ne mentait pas. Ils vont commencer à chercher le père de Milo dès demain. Ils ont peu d'informations sur lui mais ils savent qu'il a les cheveux noirs et qu'il vient en ville que 3 fois par semaine.

Milo sort de l'interrogatoire et Antoine l'attendait, il était resté là tout ce temps. Le policier lui parle un peu et après ils sortent du commissariat. Antoine dit à Milo :

-Bon, le monsieur m'a dit que ça va prendre du temps avant qu'ils attrapent ton père. Tu vas rester chez nous pendant un moment encore et après tu vas partir en famille d'accueil s'ils jugent que tes parents sont assez responsables pour te ravoir ou alors l'orphelinat...

-Je vous reverrez?

-Oui...Ça dépend où tu iras. Nous avons un orphelinat ici mais il est loin de notre maison.

-L'orphelinat n'est pas lorsque l'enfant n'a pas de parents?

-Oui...justement. Si tes parents sont en prison et que tu n'as pas d'autre famille tu seras considéré comme orphelin.

-Mais, vous n'êtes pas ma famille?

Antoine ne savait pas quoi répondre pour pas décevoir ce jeune garçon qu'il héberge depuis quelques jours déjà. Il tourne la tête et change de sujet :

-Bon, on devrait y aller c'est bientôt le dîner...Rentre dans la voiture Milo.

Milo savait bien qu'il ne voulait pas répondre à sa question donc il ne lui pas redemandé. Je pouvais ressentir la frustration de Milo. Arrivés à la demeure d'Iris, elle demande :

-Alors, ça s'est bien passé?

-Oui, il l'a fait comme un grand ! Répond son père comme si de rien était.

-Il y a encore la foire cette année papa, je pourrais y aller avec Milo. Dit Iris.

-Tu n'y allais pas avec tes amis?

-Oui, et Milo va nous rejoindre, c'est pas grave s'il est plus jeune.

-Comme tu veux.

Ce fut une soirée comme les autres, Iris apprenait à Milo comment lire, après il y a le souper et après Milo s'endort tranquillement en repensant à sa journée et toujours, à l'avenir qui l'attend...



C'est juste un garçonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant