C'est juste un garçon

Nouvelle rencontre

Je pense que c'est la première fois que Milo est debout avant moi. Je ne dors plus avec lui, Antoine trouvait que j'étais un peu désobéissant. Je me plait bien dans l'enclos le seul point faible est que je ne le vois pas de ma fenêtre mais Milo, lui il peut. Il sort de la demeure discrètement encore une fois et vient me faire une caresse, comme si j'étais un chien. Durant les quelques jours passés avec cette famille, Iris s'est promenée avec Milo dans la forêt environnante.

Elle lui a donné des points de repère si jamais il se perd. Il me prend dans ses mains, pas de sac à dos aujourd'hui. Il commence à se promener en marmonnant :

-Bon, ici c'est le premier ruisseau...il faut suivre le courant pour arriver au grand arbre.

Le grand arbre est comme son nom l'indique, immense. Iris avait montré à Milo que l'on pouvait rentrer à l'intérieur. Elle lui avait même raconté que lorsqu'elle se sentait seule elle allait là pour se détendre. C'était le but de Milo, aller à l'arbre.

Il sait qu'Iris et ses parents risquent de s'inquiéter en s'apercevant que Milo n'est pas sur le canapé mais il avait vraiment envie de se détendre.

Milo a tourné en rond pendant un petit moment mais il a enfin atteint son but, le grand arbre ! Il me pose sur son ventre et s'allonge sous le gigantesque feuillu.

Après un petit moment, Milo se dit qu'il serait temps de rentrer. Il me chuchote avec un grand sourire:

-C'est le meilleur moment de la journée Timéo .

Je suis d'accord avec lui. Tout le monde aurait besoin de ce moment dans la journée pour  relaxer et oublier la journée précédente.

Un nouveau dilemme s'offre désormais à nous...à gauche ou à droite? Milo a un peu perdu la notion du temps et son sens de l'orientation durant ce moment. Il me dit :

-Timéo, tu as réussi à me retrouver la première fois que j'étais dans cette forêt... tu te souviens on était passés par où?

Je saute de ses mains pour bondir un peu plus loin, mon instinct me dit que c'est à gauche. Milo court à la suite de moi, il ne veut pas me perdre de vue. Je bondis encore et encore plus loin. Des ''Milo'' commencent à se faire entendre à travers la forêt. Ça doit être Iris et ses parents, ils nous cherchent ! Je m'arrête un peu, Milo est essoufflé. Nous pensions arriver au moins aux alentours de la maison puisqu'on entendait leur voix mais nous sommes sur un territoire inconnu, nous avions pas vu ces arbres à notre départ...

Une autre voix se dégage de la forêt, mais cette fois-ci plus près de nous, juste derrière. Milo me prend dans les bras et se retourne...

-Bon matin Milo.

C'est son père. Figé comme de la pierre, mon protecteur ne sait pas quoi dire. Son père prend la parole :

-Ça fait quelques jours que tu es partis Milo, pourquoi mon fils? Tu as tout ce dont tu as besoin à la maison ; un lit, à manger, des jouets et ton lapin !

-Et l'amour de mes parents ? Répond Milo fier de sa réponse.

- Mais tu l'as aussi mon garçon.

-Je ne suis pas ton fils. Frapper son enfant c'est pas une preuve d'amour.

-Et pourquoi donc ? Commence à se fâcher son père. C'est moi qui vais travailler pour vous ramener de la bouffe à toi et ton idiotte de mère !

- Pourquoi tu ne la laisse pas sortir, elle pourrait peut-être te ramener des sous elle aussi !

-Parce que c'est moi qui dirige ici jeune homme, je vais te ramener à la maison en sécurité et tu vas arrêter de parler sinon ça va mal se finir !

-Ça se fini toujours mal ! Tu veux me placer en ''sécurité'' dans la maison mais tu ne fais qu'aggraver les choses, c'est toi l'idiot !

Milo commence à courir de toutes ses forces tout droit devant lui en me tenant très fort, il regarde derrière lui et constate que son père ne le poursuit pas. Il se retourne pour continuer à courir et il a la fabuleuse surprise de le voir devant lui.

-Tu pensais m'avoir comme ça gamin, hein?

Son père le frappe au visage et Milo tombe au sol me libérant de ses mains. Je parviens à m'enfuir à temps mais pas Milo, son père l'attrape par le collet et le traine en direction de son ancienne maison...

Je le vois se débattre au sol mais il a tellement été sonné par le coup qu'il ne se bat pas longtemps.

Après une bonne heure à essayer de trouver le chemin que nous étions passés pour aller au grand arbre j'y arrive enfin et j'aperçois Iris, paniquée. Elle me voit et crie :

-Papa ! Il y a Timéo, Milo doit être dans les parages c'est sûr !

Antoine arrive et me prend dans ses mains. Il comprend que quelque chose s'est passé. Iris se remet à crier :

-Milooooooooooooooo !