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Mer brune enfermée dans un récipient en céramique usée, son café matinal ravissait les narines avides de cette odeur forte de Yoongi. Ses cheveux noir d'aniline tombaient devant ses prunelles sombres et camouflaient les poches aubergine qui soulignaient ses yeux. Il n'avait pas énormément dormi et la seule idée de recevoir la douce amertume du café sur sa langue et d'ingérer sa dose journalière de caféine parvenait à le mettre de bonne humeur. Un long soupir satisfait passa la barrière de ses lèvres alors que la boisson chaude roulait sur ses papilles. Il se sentait bien, là, assis autour de sa minuscule table, à boire son café. Il n'avait besoin de rien d'autre. Cela le satisfaisait amplement.

Le temps passait lentement sur l'horloge électronique du micro-onde et le brun observait le défilement mécanique des minutes. Il n'avait pas besoin de se presser. Son travail ne débuterait que lorsque le soleil amorcerait sa descente et il n'avait pas d'autre projet pour la journée. Il allait certainement regarder un film qu'il avait déjà vu une centaine de fois ou continuer le livre épais qui traînait sur sa table de chevet depuis plusieurs mois.

Yoongi décida de bouger de sa chaise lorsque la dernière goutte brune disparut de son bol. Il traîna alors des pieds jusqu'à sa salle de bain et réprima un frisson lorsque sa peau nue rencontra le carrelage froid de la pièce. Il avait toujours eu la mauvaise habitude de marcher pieds nus dans tout son appartement. Il avança lentement vers la douche et fit couler l'eau. Yoongi abandonna ses vêtements sur le carrelage et s'engouffra précipitamment dans la petite cabine. L'eau bouillante ruissela sur sa peau nue et il ne put retenir un long soupir d'aise. Chantonnant une chanson qu'il avait en tête, il passa ses petites mains savonneuses sur l'entièreté de son corps. Il aurait pu passer des heures sous la douche, mais son ballon d'eau chaude ne lui permettrait pas. Alors Yoongi attendit que l'eau devienne glaciale pour s'extirper de la cabine.

L'air de la pièce était moite et une épaisse buée en recouvrait chaque surface. Yoongi pouvait à peine respirer et ne parvenait pas à distinguer convenablement son reflet dans le miroir qui surplombait l'évier. Enveloppant sa taille fine d'une serviette douce, le brun quitta rapidement la salle de bain. Il se brosserait les dents plus tard. Il fouilla rapidement dans sa commode des vêtements confortables qui pourraient lui convenir. Il mit peu de temps à trouver son bonheur. Parfaitement pliés sur les autres vêtements se dessinaient les contours d'un pull à col roulé dont le tissu envelopperait sa peau d'une douce chaleur et d'un pantalon tout aussi sombre. Yoongi n'aimait pas les vêtements de couleur et sa penderie était constituée d'une palette complète de gris, allant du blanc le plus pur au noir le plus sombre. Il s'empressa d'enfiler ses trouvailles, abandonnant sa serviette sur le sol de la pièce principale de son appartement, et se laissa lourdement tomber sur son lit. Il darda un dernier coup d'œil à l'horloge du micro-onde et s'empara du livre qui trônait sur sa table de chevet.

Un ennui mortel s'empara rapidement du jeune homme. Celui-ci s'infiltrait dans l'appartement tel un dangereux poison ou un désagréable dégât des eaux. Yoongi perdit aussitôt toute envie. Il finissait toujours par tourner en rond. Un soufflement agacé lui échappa alors qu'il déposait brusquement l'ouvrage sur le meuble attenant à son lit. Puis il resta allongé là, sur le dos, à observer le plafond de son appartement. Une marque venait tacher la surface. Son voisin avait laissé sa baignoire débordée et Yoongi avait eu une mauvaise surprise en revenant chez lui.

Le brun aurait aimé comprendre la raison pour laquelle il ne parvenait plus à trouver une occupation capable de tuer son ennui. Plus rien ne semblait suffisant pour l'occuper et cela l'agaçait. Il devait toujours attendre la tombée de la nuit pour que son ennui s'estompe légèrement. Son travail ne parvenait même plus à le satisfaire complètement. Yoongi risqua un bref coup d'œil à l'horloge et se fit la réflexion qu'il pouvait mourir mille fois d'ennui avant de retrouver la boîte de nuit.

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