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Haut dans un ciel parsemé de nuages cotonneux, le soleil venait brûler les peaux exposées dans les rues de la capitale sud-coréenne. Quelques fuyards s'étaient engouffrés dans les magasins pour profiter de l'air climatisé. Les températures lourdes du mois de juillet étaient difficilement supportables pour les êtres humains, mais Jimin n'avait pas envie de se camoufler à l'ombre des toits. Il voulait profiter pleinement des premières températures hautes de la saison. Cela faisait facilement de longues heures que le jeune homme se promenait dans les rues, un grand café glacé dans les mains. Une envie folle l'avait poussé à s'aventurer dans le quartier de Hongdae pour observer les artistes chanter et danser.

Alors que la semelle de ses chaussures flambant neuves foulait l'asphalte bouillant et que les rues se clairsemait, le blond reconnut les quelques enseignes qui décoraient les bâtiments. Il avait souvent arpenté ces allées de nuit et ne s'était jamais rendu compte de la quiétude du quartier durant la journée. Sans ses néons colorés et ses fêtards alcoolisés, la rue paraissait triste. Après plusieurs minutes à arpenter ce quartier qui avait connu nombre de ses beuveries avides d'amour, les mains enfouies dans les poches de sa veste fine, ses pas ralentirent jusqu'à s'arrêter complètement. Sous ses yeux protégés des rayons par une épaisse monture de solaires, des lettres cursives construisaient harmonieusement trois mots qu'il avait souvent eu l'occasion de lire : lonely hearts club.

Sans la couleur violette si particulière des luminaires, la boîte de nuit semblait avoir perdu tout son charme. Elle n'était plus qu'un bâtiment parmi tous les autres bâtiments de l'allée. Jimin avait pourtant parfaitement conscience de l'attrait que représentaient ces trois mots fixés sur la devanture. A la tombée de la nuit, lorsque le soleil offrait son trône diurne à la lune, les âmes venaient se perdre dans la promesse implicite. Jimin n'avait pas été différent de toutes ces personnes qui s'étaient aventurées dans la boîte de nuit. Il avait cru rencontrer l'amour tant de fois que cela en était devenu ridicule.

Malgré le puissant sentiment de nostalgie qui s'était emparé de son esprit, Jimin décida de reprendre sa marche dans le quartier. La façade neutre de la boîte de nuit lui renvoyait nombre de souvenirs dont il ne souhaitait plus réellement se rappeler. Laissant un discret soupir franchir la barrière de ses lèvres pleines, Jimin tourna le dos aux néons incolores et ses pieds foulèrent à nouveau le bitume. Ses longues soirées dans le club lui avaient appris de nombreuses choses, et la plus importante d'entre elles était que l'amour qu'il s'était longuement imaginé n'existait que dans sa tête.

Alors qu'il déambulait sans réel but dans les rues de la capitale, il reconnut une carrure frêle au milieu de la foule de passants. Des mèches noires tombaient devant ses yeux sombres et donnaient à sa peau claire un aspect presque fantomatique. Jimin l'avait souvent vu sous lueur artificielle des néons violets et il surprit un discret sourire décorer ses lèvres. Jamais il n'avait vraiment eu l'occasion de parler à cette personne qui avait longuement écouté ses malheurs. A quelques mètres de lui, le serveur paraissait avoir reconnu et ses petits yeux noirs s'étaient imperceptiblement écarquillés. Jimin avait envie de lui parler.

Pris d'une pulsion qui ne lui ressemblait pas, Jimin sautilla joyeusement jusqu'à cet homme dont il ne connaissait pas le prénom. Se campant devant lui et l'empêchant de faire un pas de plus, il offrit un sourire resplendissant au brun qui baragouina quelques mots maladroits en guise de salutation. Sous la lumière naturelle, le serveur ne semblait pas vraiment en bonne santé. Ils faisaient environ la même taille, mais sa carrure était presque squelettique. Les poches violacées qui soulignaient ses yeux noirs et lèvres sèches rendaient son expression apathique et sa fatigue d'autant plus visible. Mais, malgré cette apparence maladive, il restait d'une beauté époustouflante.

« Bonjour, fit timidement Jimin en triturant la couture de sa veste. Je me demandais si vous vouliez prendre un café avec moi. »

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lonely hearts clubOù les histoires vivent. Découvrez maintenant