L'Enfance de Newt

Prologue

C'était un soir ordinaire d'Août 2021, un petit garçon jouait avec ses jouets électroniques dans sa chambre, située dans un petit village du Cheshire, en Angleterre. Sa formule 1 préférée était sur le point de gagner la course de voiture qu'il avait organisée sur son tapis quand sa mère l'appela pour dîner.

- Colin, le repas est prêt !
- Oui maman, j'arrive ! répondit le garçon de 6 ans.

Il dévala les marches d'escalier aussi vite que ses jambes le permettaient, son but étant d'aller le plus vite possible. Une fois arrivé dans la cuisine, il pouvait sentir la bonne odeur du dîner ; du poisson ! Il adorait ça. Tout sourire, il s'assit à côté de sa petite sœur qui se trouvait dans sa chaise haute, refusant de manger ce que leur père essayait par tous les moyens de lui donner. Il regarda ensuite leur mère qui chantonnait pendant qu'elle ajoutait sa dernière touche au repas. C'était la dernière fois qu'il mangeait avec sa famille.

Quand le soleil traversa les jalousies des volets de sa chambre le lendemain matin, Colin se réveilla, sauta hors de son lit et ouvrit la porte, prêt à battre son record de vitesse de descente des escaliers quand il entendit une voix grave qui le fit s'arrêter net ; un homme était en train de parler avec ses parents au rez-de-chaussée.

- Ne vous inquiétez pas, nous prendrons bien soin de lui. C'est son unique chance d'avoir une vie décente et vous le savez, c'est ce que vous pouvez faire de mieux pour lui, déclara l'inconnu.

Colin entendit des reniflements et reconnut sa mère. Il l'avait seulement vu pleurer une ou deux fois mais à chaque fois cela lui brisait le cœur, il ne supportait pas de voir quelqu'un souffrir, encore moins si cette personne comptait pour lui. Il aurait voulu faire quelque chose pour la réconforter, mais sa curiosité prit le dessus, il décida alors de rester caché.

- On sait... souffla son père, lui aussi ému.

Le garçon décida de s'approcher pour jeter un coup d'œil à ce qu'il se passait en bas. Là, il vit un homme plutôt grand, avec un visage amical, qui se tenait droit dans son costume. A première vue, il avait l'air d'être quelqu'un de confiance et pourtant Colin n'éprouvait rien de bon le concernant. Soudain, l'inconnu tourna la tête et le fixa, un faux sourire sur les lèvres, le même que la plupart des adultes font pour rassurer des enfants.

- Eh, je crois qu'il y a un curieux garçon là-haut ! Salut, je m'appelle Jacob, je serai ton professeur ainsi que ton ami pour les prochaines années, dit l'homme avant que Colin ne court dans les bras de sa mère.

Son cœur se serra lorsqu'il aperçut ses yeux rouges ; maintenant il en était certain, elle pleurait.

- Qu'est-ce qu'il y a maman ? Pourquoi tu pleures ? demanda Colin le souffle court.

- Rien de grave mon chéri, répondit-elle.

Mais il n'était pas stupide et se doutait bien que ce n'était pas vrai.

- Dis-moi !

- Je... Je suis juste un peu triste parce que je ne te verrai plus pendant quelques semaines.

- Pourquoi maman ? Je n'irai nulle part sans toi ! répondit le jeune garçon en fronçant les sourcils.

- Pro... promets-moi que tu seras un gentil garçon et que tu écouteras Jacob, d'accord ? sa voix se brisa lorsqu'elle prononça ces derniers mots.

Son mari resserra son étreinte autour d'elle et lui caressa les cheveux. Colin le regarda, des larmes commençaient à noyer ses yeux, il ne comprenait rien et était terrifié.

- Hey, hey, mon garçon, viens-la, lui chuchota son père alors qu'il s'agenouillait pour être à sa hauteur, pas de bagarre, okay ? Tu seras avec des enfants comme toi et je suis sûr que vous serez tous très copains, lui dit-il en le regardant droit dans les yeux.

- Papa... je ne...

- Bien, bien, bien, Colin, tu viens avec moi, dis au revoir à tes parents, on y va ! annonça Jacob, faisant sursauter sa mère.

- Non ! Je ne veux pas partir avec vous, cria le garçon.

- S'il-te-plait Colin, gémit sa mère, on t'aime très fort mon chéri.

Jacob lui empoigna le poignet et l'arracha des bras de sa mère alors qu'il hurlait et pleurait. L'homme ouvrit la porte, sans porter attention aux débats de l'enfant, agrippa son sac d'école rempli de ses affaires et salua une dernière fois les parents.

- Adieu Monsieur et Madame Butcher, mes vœux les plus sincères pour le futur.

Il ferma la porte, brisant le cœur de Colin.

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