L'Enfance de Newt

Chapitre 16

Colin sentit tous les poils de son corps frémir silencieusement. Il fixait Jacob des yeux et ne le quitterait pas tant qu'il n'avait pas réalisé ce qu'il était en train de se passer.

Jacob était là, devant lui, devant eux, il avait comme oublié la présence de ses amis, il ne voyait que son kidnappeur. Enfin, le corps de Colin finit par se relâcher et il fronça les sourcils. Personne ne disait rien, seul Jacob semblait maître de la situation. Il affichait un rictus qui le répugnait tellement.

Soudain, il claqua dans les mains en émettant un rire de soulagement qui sonnait faux. Les enfants sursautèrent et Margot laissa échapper un cri de surprise avant de se plaquer les mains contre la bouche.

- Enfin vous êtes là ! déclara-t-il.

Colin continuait de le défier du regard mais lui ne quittait pas des yeux Stephen.

- Où est Lydia ? demanda-t-il d'une voix plus grave, plus sérieuse.

- Euh, commença Stephen qui n'était pas sûr de ce qu'il devait dire, elle est restée avec les autres.

- Ah oui ?

Le garçon hocha de la tête en guise de réponse.

- Intéressant.

Intéressant ? Qu'est-ce qu'il y avait d'intéressant dans le fait que Lydia ne soit pas avec eux ? Et qu'avait-elle de si spécial, pourquoi elle ? Colin n'arrivait toujours pas à rassembler les pièces du puzzle. Il continuait chaque jour de découvrir de nouveaux indices sur Stephen et Lydia mais ils ne l'aidaient en rien à résoudre le mystère qui se cachait derrière ce binôme.

Isas lui lança un regard en haussant rapidement les sourcils ; lui aussi avait fait le lien avec ce qu'il avait vu à travers la vitre du laboratoire, il y a plusieurs semaines de cela.

- Bien ! s'exclama Jacob.

Colin sentait qu'il bouillait au fond de lui et qu'il allait bientôt exploser. Jacob se tenait là comme si rien ne s'était passé, sa seule préoccupation était de savoir où se trouvait Lydia, alors qu'ils avaient eu la peur de leur vie en allant se réfugier au sous-sol. Ils avaient traversé des miroirs magiques, activés des portes que Luke et lui étaient les seuls à ne pas pouvoir ouvrir, trouvé une note mystérieuse à l'infirmerie... Pourquoi agissait-il comme si rien n'avait changé ?

Colin allait lui répondre de la manière la plus sarcastique qu'il le pouvait mais Isas le devança.

- Bien ? Comment ça, bien ? Qu'y a-t-il de bien ? Vous nous avez abandonné dans ce trou ! s'exclama-t-il en avançant d'un pas vers Jacob.

L'homme, qui se tenait toujours devant la porte de son bureau, ricana bruyamment. Colin ne supportait pas son rire, pas plus que tout ce qui provenait de cet homme. Il est vrai que la scène était peu commune ; un enfant de 6 ans qui tenait tête à un homme d'une quarantaine d'années. Mais ils n'étaient pas n'importe quels enfants et lui n'était pas n'importe quel homme. Ils étaient supposés travailler ensemble, car séparés, ils ne trouveront jamais le remède pour soigner les fondus du cerveau, comme les avait appelés Isas.

- Allons, allons, nous vous avons indiqué l'endroit où vous cacher, Isas.

- Nous cacher de qui ? demanda Stephen, bien plus calme que son camarade asiatique.