Le sourire chaleureux et sa voix réconfortante du chandelier m'indiquent que je peux baisser ma garde avec lui. Enfin, surtout que je n'ai actuellement rien à perdre à le faire, étant perdu au milieu d'une forêt que je ne connais pas. Nous montons à l'étage et entrons dans l'une des nombreuses chambres. Enfin, si toutes les portes cachaient des chambres... On ne sait jamais, c'est peut-être un psychopathe qui possède des salles de torture!... J'en ai des frissons dans le dos rien que d'y penser... Je ne tiens pas vraiment à vérifier bizarrement ahah...
Bref, la chambre est très spacieuse et possède les meubles de base. Un petit bureau, avec une chaise devant, un lit, une armoire et surtout une grande fenêtre avec des rideaux rouges bordeaux. Le papier peint est en blanc avec des motifs de lotus dorés et le sol est en bois sombre. Je tire directement les rideaux après être entré afin de pouvoir observer la lune qui sera pleine dans quelques jours. L'air frais me fait du bien alors que je soupire d'aise. Je m'assieds devant cette dernière puis fixe le chandelier avec sérieux.
'Donc... Comment ça se fait que vous êtes des objets qui parlent...? Est-ce que tous les objets parlent?!
-Ahahah non non, pas du tout! Nous étions tous humains avant d'être... Ce que nous sommes. D'ailleurs, je me nomme Erd, enchanté. La théière s'appelle Petra, l'horloge Auruo et le porte manteau Gunther! Oh et l'armoire est en réalité Hansi mais elle semble se reposer pour le moment. Nous sommes tous d'anciens domestiques de maître Livaï, celui qui t'a emmené ici.'
Je souris et ris nerveusement, m'habituant peu à peu à cette situation tout droit sortie d'un conte de fée. Il m'explique alors leurs situations qui dure depuis déjà quelques années.
'Pour son dix-huitième anniversaire, maître Livaï a eu le droit à une grande fête où plusieurs nobles de tout le pays était conviés. Elle commença au petit matin et finit quand la lune fut très haut dans le ciel. Une fois que tout le monde était parti, une vieille paysanne vint toquer à nos portes. Elle n'avait rien sur elle et semblait perdue. Elle demanda au Roi, sa majesté Ackerman, le père de maître Livaï, si elle pouvait se reposer et reprendre des forces ici même.
Il faut savoir que pour les nobles, accueillir des pauvres était un déshonneur et c'est pour cette raison, ma foi assez injuste, qu'il lui ferma la porte au nez. Elle revint mais cette fois-ci, ce fut maître Livaï qui lui ouvrit la porte. Elle lui supplia de nouveau et ce dernier refusa également à cause de ses parents qui risquaient beaucoup s'il acceptait. A la place, il lui avait offert de quoi se nourrir et des vêtements chauds pour passer la nuit, qu'elle accepta en le remerciant chaleureusement.
Le lendemain, une jeune femme séduisante vint au seuil de leur demeur. Bien évidemment, cette fois-ci, le roi accepta de la faire entrer sans sourcier. Elle se présenta à lui comme étant la vieille femme de la veille et comme étant une sorcière. Déçue par son manque de bonté, elle jeta une malédiction sur la seule chose qu'il portait dans son coeur, son fils unique. Elle relia sa vie à une rose et dit ces mots:
"Tant que votre fils n'aura embrassé par l'élu de son coeur d'un véritable baiser d'amour sincère, le plus pur des baisers sur Terre, pour toutes les larmes que vous avez dû faire couler par votre égoïsme, les pétales de cette rose rouge tomberont. La mort lui viendra alors une fois que toutes les pétales seront tombés!"
S'il ne trouve pas son âme-soeur avant que la rose ne soit plus, alors il mourra et personne ne se souviendra de vous... Elle avait ajouté à cela un côté sauvage au maître ainsi qu'une obligation. Chaque pleine lune, il sera désormais obligé d'ôter une vie pour se souvenir de la cruauté de son père. Depuis ce jour, notre maître fait ce qu'il peut pour ne blesser personne, la sorcière n'ayant pas précisée que la vie devait être humaine. Mais... Un jour, il voulut voir ce qu'était devenu le village qu'il connaissait tant avant mais ses attributs animaux lui ont coûté cher... A peine était-il entré en ville qu'il se fit agresser par des brutes plein d'alcool dans le sang... Il est revenu le soir pour ne pas se faire remarquer et...
-...C'est donc ainsi que la rumeur s'est propagée...'
Un silence pesant plane dans la pièce durant un moment avant que je ne les regarde tour à tour.
'Et... Cette rose... Elle en est où exactement...?
-Personne ne le sait. Le jeune maître la garde dans le grenier, à l'abris de nos regards indiscrets. Il ne désire pas nous inquiéter plus que nécessaire...
-Ne pas vous inquiéter...? On ne doit pas parler de la même personne alors...
-Plait-il?
-Il a agressé mon demi-frère et j'ai dû me faire amener ici pour ne pas qu'il lui fasse de mal... Et son regard... Il n'y a rien de chaleureux ou de gentil là dedans! Si les regards tuaient, je serais mort depuis belle lurette! Et puis sa façon de parler! Pff, il a dû bien changer depuis votre époque!'
Ils me regardent tristement alors qu'un autre silence s'installe. J'ai dit quelque chose qui ne va pas?... Je regarde la lune puis soupire, me massant nerveusement la nuque.
'Désolé... Je-Je suis mal placé pour parler de lui j'imagine... C'est juste... Qu'il m'a donné une mauvaise première impression... Enfin je veux dire...
-Ne t'en fais pas, nous pouvons comprendre que sa manière de... Se présenter à quelqu'un n'est pas forcément la meilleure!
-Il est vrai qu'il n'est pas toujours facile à vivre ahah! D'ailleurs, quel est ton nom?
-Ah, c'est vrai. Je m'appelle Eren Jeager! Enchanté!'
L'atmosphère se détend peu à peu jusqu'à ce que la porte s'ouvre dans un grand fracas. Livaï apparaît à l'entré de la chambre, l'air irrité. Aïe... Il fait peur, j'en déglutis.
'Je vous ai demandé de lui tenir compagnie peut-être?
-M-Maître Livaï, nous voulions juste le rassu-
-SILENCE!'
Son ton est froid et sans appel. Je fronce les sourcils, me lève puis le regarde dans les yeux.
'Ils voulaient juste me montrer ma chambre et éviter que je ne me sente seul. Je ne vois pas en quoi c'est une mauvaise chose.
-Je ne les ai pas autorisé à venir dans cette chambre. Et encore moins à t'adresser la parole.
-Mais... Ce n'est pas un crime d'être gentil avec autrui! En quoi-
-TAIS-TOI.'
Il fronce les sourcils et je l'entends grogner. Je déglutis mais ne lâche pas et soutiens même son regard. Il regarde les autres puis la porte, leurs faisant comprendre qu'il voulait qu'ils sortent. Les domestiques ne protestent pas et sortent sans un bruit. Une fois fait, son regard retombe sur moi, toujours avec cet air de "tu me fais chier je suis en colère oulala".
'Je ne sais pas ce qu'ils t'ont dit exactement mais ne crois pas que je vais te traiter comme un invité ici, compris? Tu me sers juste de garde manger sur patte.
-Gar-Garde manger? '
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Le Beau et le Loup [ERERI]
FanficEren, un simple villageois, va vivre une aventure digne des livres que sa mère aimait tant lire lors de sa plus tendre enfance. En effet, le jeune homme va rencontrer une personne assez spéciale, aussi bien dans son caractère que via son physique. ...