Les moineaux chantent du haut des murs de béton du labyrinthe. Elle lève la tête et regarde leur nid haut-perché tout en courant. Elle transpire beaucoup mais son corps est habitué et entraîné. Elle est coureuse, c'est le nom donné aux personnes qui sillonnent le labyrinthe pour en trouver une sortie. Elle regarde par terre à hauteur du nid. Un des oisillons est tombé et est mort, loin des siens.
Elles sont toutes enfermées, ses sœurs et elle, au milieu de ce labyrinthe et à l'abri dans le Foyer, la maison. Avec le temps et beaucoup de travail, cet espace est devenu vivable et assez accueillant.
Mais la jeune fille était loin de se douter que sa vie allait bientôt complètement changer. Que ce monde imparfait mais où elle arrivait quand même à être heureuse allait lui être arraché, comme s'il n'avait jamais existé.
Elle vit avec une bande de gonzesses H 24. Ce n'est pas de la tarte mais elle n'aurait changé sa vie pour rien au monde, à l'exception de vivre avec les filles en dehors du labyrinthe bien sûr... Tout est relatif, cette vie était ce qu'il y avait de mieux quand on avait plus aucun souvenir de tout ce qu'on avait bien pu vivre avant de débarquer dans le labyrinthe. La vie avec les filles n'était pas idéale mais la jeune fille aux cheveux châtains foncés les adoraient malgré tout. Elles avaient des règles bien établies et s'entendaient bien. Quand elles ne se crêpaient pas le chignon pour des salades, elles avaient la paix... mais bien entendu elles ne rêvaient toutes que d'une seule chose : sortir. Elles se battaient toutes pour ça, chacune à sa propre manière. Certaines en bâtissant, d'autres en cultivant.
Quel était sa manière à elle, son travail? C'est simple, elle court, elle cartographie le labyrinthe et cherche une sortie ou au moins une logique à ce dédale de couloir. Ça fait déjà un moment que les coureuses s'étaient rendues compte que les couloirs changeaient toutes les nuits dans un bruit déchirant. Si les imbéciles qui les avaient mises là voulaient leur faire peur ... c'est vraiment réussi.
"- Tu rêves encore debout Rya ?" L'interpella une blonde.
"- Même comme ça je suis toujours plus réveillée que toi Sonya" rétorqua-t-elle avec un sourire triomphant en passant sa main dans sa tresse haute.
"- Tcht tu m'en veux encore parce que je t'ai fait mordre la poussière à la lutte hein ?
- Rêve girl, c'était seulement un avant-goût de ta future défaite le mois prochain. Tu ne paies rien pour attendre !"
Sonya retourna à sa course en faisant un sourire en coin.
"- J'attends ça avec impatience."
Tous les mois une petite nouvelle est amenée par l'ascenseur au milieu du foyer et elles lui faisaient une petite fête de bienvenue pour mieux l'intégrer. Elles mangent toutes ensemble, dansent, font de la lutte et s'amusent avec le peu qu'elles ont.
Ce cycle continue depuis des années...à une exception près...il y a plusieurs mois un garçon, Aris a fait son arrivée au Foyer. Même si elles étaient surprises et dubitatives, Aris avait fini par bien s'intégrer et il fait maintenant partie de la famille.
Rya ne faisait pas partie des toutes premières à être arrivées : elles étaient déjà une quinzaine et il y avait déjà quelques places au cimetière avant elle. Mais maintenant, les filles étaient plus de 40 et les anciennes sont très respectées. Rya et Sonya faisaient à présent partie de ces anciennes.
Rya et Sonya sont en train de chercher Mari, la troisième et dernière coureuse, qui s'est séparée d'elles il y a une heure. Mari était assez nouvelle. Elle était arrivée il y a moins d'un an mais son caractère boute-en-train de surexcitée lui avait permis de très rapidement s'intégrer aussi bien dans le Foyer que parmi les coureuses.
Leur travail est dangereux, demande beaucoup d'effort et une excellente condition physique. Ça explique pourquoi elles n'était que trois à sortir tous les jours. Elles risquaient leurs vies pour leurs sœurs et leur frère, pour sortir de cet endroit, pour la liberté.
Rya longe les murs recouverts de liane. Tout est tellement identique quel que soit le couloir, ça en est hypnotisant après plusieurs heures. La fille lève la tête, le ciel commence déjà à s'assombrir. Où est encore passée Mari, pensa Rya.
"- Mari devrait être en train de nous attendre au bout du couloir 2B" répondit Sonya à la question muette.
"- Tu as vu comme les lianes sont abîmées dans ce couloir ? On dirait que les Griffeurs ont fait des siennes la nuit dernière..."
Sans le vouloir Rya a refroidi l'ambiance, la mention des Griffeurs a toujours été un sujet sensible pour Sonya depuis cet incident il y a 1 an où, alors qu'elle courait seule, elle a entendu un Griffeur hurler de rage. Il était tout proche, à peine quelques couloirs de distance et Sonya a cru un instant qu'elle ne reverrait jamais plus les autres. Elle a couru à en perdre haleine et le Griffeur n'a pas dû l'entendre car il ne l'a pas poursuivie. Ça reste un sujet sensible à aborder néanmoins.
Rya lui envoie un regard désolé et accélère la cadence. Le travail et l'effort est le meilleur d'occuper leur esprit, d'oublier. C'est une sorte de drogue pour les coureuses et surtout pour Rya qui a le plus cette rage de s'évader et de donner à ses sœurs, sa famille une vie meilleure.
Certaines sont si jeunes...la petite Janet n'a que 12 ans et ne se souvient de rien à part ces 4 murs en béton gris et froids. Quelle vie... La meilleure solution est de courir, toujours plus vite et de ne jamais s'arrêter.
Le visage surexcité de Mari apparu au bout du couloir. Et les deux filles s'arrêtent enfin, soulagée que ça ne soit que Mari.
"- Les filles ! Vous êtes là, oh mon Dieu !
- T'as quoi Mari" s'exaspère Sonya en reprenant sa respiration les mains sur les genoux.
"- Le cul de sac de Mardi dernier, vous vous en souvenez hein ?"
Après trois secondes de silence, Rya perd patience
"- Oui on s'en souvient Mari, tu vas cracher le morceau un jour où on attend jusqu'à la fermeture des portes que tu nous dises ce qui te met dans cet état d'écureuil enragé ?"
Elles étaient fatiguées. Et bien que le caractère de Mari remontât souvent son moral, aujourd'hui, le mauvais pressentiment de Rya passait au-dessus de toute la bonne humeur de l'écureuil enragé en question. La "trouvaille" de Mari confirmait même presque que quelque chose clochait vraiment depuis ce matin.
Mari, pas du tout refroidie par le ton de Rya reprend :
"- Et bien le couloir s'est ouvert aujourd'hui ! C'est une partie du labyrinthe dans laquelle nous n'avons jamais été ! On n'en connait rien, nada !"
Rya et Sonya échangent un regard inquiet, ce qui est nouveau dans le labyrinthe est inquiétant et ne présage jamais rien de bon.
...........................................................................................................................................................
Bonjour!! Merci beaucoup d'avoir lu jusqu'ici!
J'espère que cette fanfiction sur le labyrinthe vous plaira.
Ce premier chapitre a surtout mis l'histoire en place. Il y aura plus d'action dès le prochain chapitre et la rencontre avec les garçons s'approche à grands pas.
À bientôt!
25 avril 2020
mise à jour: 02 mai 2020
VOUS LISEZ
Lost in the Maze Minho fiction
RomanceElle est la seule survivante de cette nuit, la seule fille et coureuse du Bloc... Tout indiquait qu'elle serait toujours seule jusqu'au jour où elle a rencontré Minho et qu'elle a retrouvé une famille. - "Tu sortiras de ce labyrinthe je te le jure...