Épisode 16 pt.1

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- Robin, appelai-je de l'autre côté de la porte. On a un problème.

48 heures plus tôt

- Tu n'as vraiment rien à me dire?

Je secouai lentement la tête de droite à gauche.

Elle eut un soupir de découragement.

- Moi qui croyais être dans une école secondaire, nous revoilà en garderie. Franchement, il t'a tiré les cheveux?

- J'ai les cheveux sensibles, ok! répliquai-je sèchement. Vous pouvez arrêter de m'emmerder?

- J'ai bien peur que non, c'est mon travail.

- M'emmerder? Wow, si seulement moi aussi j'étais payé, dis-je en éclatant de rire.

Guylaine se racla la gorge, toujours blasée.

- As-tu complétée les travaux demandés durant ta semaine de suspension?

Je haussai alors nonchalamment les épaules.

- As-tu pris le temps de réfléchir à tes actes?

Je fis semblant de penser en me tenant le menton.

- Oui et j'ai même prié le bon Dieu dans l'espoir que notre seigneur tout puissant aie pitié de ma pauvre âme et expie mes péchés, dis-je en la regardant dans les yeux avec un sourire bienveillant.

Guylaine me toisa le sourcil haussé. Elle devait fortement se douter que je me foutais de sa gueule.

- Alors j'en déduis que tu n'y as pas réfléchit du tout...

- Ding ding ding! Félicitations, vous venez de remporter la question à cent mille dollars! m'écriai-je en prenant une voix masculine pour imiter un présentateur télé.

- Tu ne t'es pas dit un seul instant que ce que tu as fait était mal? elle demanda avec ce qui semblait être une pointe d'espoir au fond des yeux.

- Vous voyez, c'est ça le truc: vous vous dites que c'est mal, mais moi ce n'est pas ce que j'crois. C'est simplement ma manière à moi de résoudre mes problèmes, et peu importe qu'elle connerie vous allez me sortir: oui, la violence est une solution. C'est la mienne. Je vous le jure, un coup dans la gueule ça en fait taire plusieurs, croyez-moi. Il y en a qui répliquerons, évidemment, alors dans ce cas-là, t'as qu'à frapper plus fort la prochaine fois. La loi de la jungle, c'est toujours le plus fort qui gagne.

- Il y a une très grande différence entre notre société et la jungle, Jayden.

- Oh, pas tant que ça.

Elle prit une pause pour réfléchir à son prochain propos.

- Je pense tout de même que le prétexte d'avoir les cheveux sensibles n'est pas une raison valable d'envoyer ton camarade à la clinique. S'il avait décidé de porter plainte, tu aurais très bien pu être arrêtée.

Je pouffai en roulant des yeux.

- C'est ça le truc, vous pensez, mais sans jamais savoir. Les gens comme vous n'ont aucune idée de ce que les gens comme moi vivent.

- Que veux-tu dire par là? elle questionna en penchant légèrement la tête sur la gauche.

Sa naïveté me fit échapper un petit rire.

- Je suis loin d'être débile, les médocs qu'on me prescrit c'est pas "pour mon bien" comme tout le monde ne cesse de dire, c'est pour me maintenir en place parce que je suis un élément un peu trop perturbateur dans votre belle petite société. Personne n'en a rien à foutre des effets secondaires tant et aussi longtemps que je reste tranquille sans faire de bruit. On dit de rester soi-même, mais seulement le soi qui plait aux autres. On m'envoie chez le psy parce que je ne suis pas comme tout le monde, je suis différente alors ils pensent que j'ai besoin d'aide.

TOXIQUE [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant