Épisode 18

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La flamme jaillit du briquet. J'allumai mon joint et en tirai une énorme latte. La fumée me réchauffa la gorge et j'expirai, créant ainsi un nuage autour de ma tête.

- Hey mais tu fais quoi là? il s'énerva.

- Je me détend.

- Oui eh bien je conduis, moi!

Je levai les yeux au ciel puis lui soufflai au visage, espérant que ça le calme un peu.

- Eh! Je te signale que c'est ta faute tout ça et que j'aurais très bien pu te laisser te démerder, alors sois gentille et arrête de faire chier, tu veux!

Il ne m'aurait pas laissé faire ça toute seule, il aurait eu bien trop peur que je me fasse prendre et que la police le relie à tout ça.

- Toi aussi t'aurais besoin de relaxer un peu.

Nolan se tourna aussitôt pour me lancer un regard noir.

- Me relaxer moi! Non mais ça va pas? Tu viens de tuer quelqu'un et c'est MOI qui dois relaxer ?!

- Au moins maintenant on sait qu'elle ne le dira à personne, marmonnai-je dans ma barbe.

- Blague pas avec ça. Tu m'as dit que tu savais ce que tu faisais et puis maintenant regarde ou on en est.

Je soupirai en me passant la main sur le visage.

- Oui et bien ça arrive des imprévus.

- Des imprévus c'est pas tuer quelqu'un, Jayden! s'exclama-t-il en garant la voiture.

- C'était un accident!

Il coupa le moteur puis sortit. Je fis de même en glissant mon joint entre mes lèvres. Je me rendis jusqu'à l'arrière du véhicule là où il avait ouvert le coffre. Il faisait si noir qu'il dû utiliser la lampe torche de son portable pour arriver à voir quoi que ce soit. Nous ne pouvions nous permettre de laisser les phares allumer, au cas où un passant viendrait à nous voir. Quoiqu'il n'y avait pas grand monde dans cette ville qui se promenait dans les rues à trois heures du matin.

- Eh merde... J'arrive pas à croire que c'est toi qui a fait ça.

Je jetai un œil au cadavre tout recroquevillé. Il y avait eu du sang partout. Ça m'avait pris deux heures pour tout nettoyer. Heureusement que son père n'était pas de retour avant dimanche matin. Il rentrerait à la maison, rien n'aurait changé. Probablement qu'il ne se rendrait même pas compte de l'absence de sa fille. Il irait ouvrir son armoire et verrait qu'une bouteille manque à l'appel: son bourbon chéri. C'est à ce moment que dans une des colères les plus noir, il irait dans la chambre d'Amélia sans même cogner et c'est à ce moment qu'il remarquerait son absence.

- Je peux pas, c'est dégueulasse!

Nolan s'appuya sur le rebord de la voiture et vomit. Je le regardai faire d'un air dégouté en expirant la fumée.

- Bon, tu m'aides ou pas? m'impatientai-je.

Le noiraud se redressa et fronça les sourcils. Je pris une dernière bouffée de pot et jetai le joint au loin.

Nous trainâmes le corps avec difficulté jusque dans la rivière. Le courant allait l'emporter là où la glace avait recouvert une partie de l'eau, de cette façon il serait plus difficile de le retrouver.

- Ça peut plus continuer nous deux, déclara le professeur d'un ton sombre.

Je me tournai vers lui. Il boucla sa ceinture afin de poser les mains sur le volant. Il ne voulait pas me regarder dans les yeux, c'était évident.

TOXIQUE [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant