Point de vue d’Ella
« Tu as fait tomber ton briquet, encore », dit Ashton doucement et prit mon briquet dans ses mains. Il me le lança et je le saisis sans dire un mot. Je commençai à m’éloigner de lui mais j’entendais encore des pas derrière moi.
« Qu’est-ce qu’a dit le docteur ? », dit-il en me rattrapant, il marchait maintenant à mes côtés.
« Elle a dit que ma petit sœur allait mourir », dis-je impassible, en regardant la rue devant moi.
« Elle ne va pas mourir et je suis presque sûr que le docteur n’a pas dit ça », dit Ashton sérieusement.
« Le docteur a dit que les cellules anormales se propageaient vers les autres tissus, ils empêchent que les cellules se propagent dans les organes vitales mais elle devra rester à l’hôpital pendant quelques semaines », murmurai-je en allumant une cigarette et la plaçant entre mes lèvres. « Ma sœur à cinq ans et elle est en train de mourir », soupirai-je et regardai le trottoir pendant quelques secondes avant de regarder droit devant de nouveau.
« Elle ne va pas mourir, Ella », soupira Ashton et prit un paquet de cigarettes de sa poche.
« T’as eu une journée difficile ? », demandai-je et gloussai.
« On peut dire ça, ma pote », dit Ashton en souriant mais je n’argumentai pas, je suis trop fatiguée pour me disputer avec Ashton, alors je restai juste silencieuse.
Je continuai de me diriger vers la maison et Ashton continua de marcher avec moi, honnêtement, je ne savais pas ce qu’il faisait, il restait juste ici silencieusement, marchant à mes côtés.
« Je sais qu’en cinquième tu avais l’habitude de tout le temps rire et sourire. Et tu étais toujours avec cette fille, Emilie. Qu’est-ce qui s’est passé ? », demanda-t-il curieusement, me rappelant ces temps-là. Parfois ces temps me manquent, quand Emilie n’était pas une vraie salope. Elle peut avoir changée mais elle m'a quand même fait de jolies emmerdes.
« Les gens changent. » J’haussai les épaules et Ashton acquiesça. « Tu connais le gars avec des cheveux noirs et rouges ? », demanda-je en me rappelant de ce que je voulais demander à Ashton à propos de Michael.
« Michael ? », demanda Ashton, surpris que je connaisse Michael.
« Oui. Il est ton ami ? » Je continuai sur le sujet Michael parce que ce gosse en sait trop.
« Ouais, on peut dire ça. » Ashton fronça les sourcils et baissa les yeux vers le trottoir pendant qu’il marchait ; il y a quelque chose qu’ils ne m’a pas dit. « Il est ton ami ? » Il tourna son attention du trottoir à moi.
« Non, je n’ai pas d’amis, Irwin. Je pensais que tu l’avais déjà compris. Je lui ai parlé deux fois, pas plus mais je suis sûre que nous ne sommes pas amis », dis-je et Ashton gloussa.
Après quelques minutes durant lesquelles le seul son perceptible était le bruit de nos pas, je jetai un coup d’œil vers ma maison. Quand nous arrivions devant le porche, Ashton était toujours derrière moi et quand j’allai ouvrir la porte, je me tournai vers lui.
« Tu sais quoi Irwin ? Tu n’es pas aussi ennuyant », dis-je et il sourit légèrement. « Chaque fois que tu as une mauvaise journée appelle moi, comme ça on pourra avoir une mauvaise journée ensemble. »
