Beaux Souvenirs

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Chloé,16h27 

Je cherche dans le magazine immobilier. Ça me casse les pieds tout ça. J’ai encore des acouphènes de l’alarme. Ça me sonne dans les oreilles, j’ai l’impression que ma tête va exploser. Je tourne les pages. J’y suis presque. Il me manque seulement quelques pages pour la fin du magazine. Je tourne la page. Oh non. Non je rêve. Toni ? Non… Pourquoi est-t-elle là ? Comment ça se fait ? les larmes me montent aux yeux. Alex me voit, et elle regarde l’album par la suite. 

-Qu’est ce qui se passe ? Tu la connais ? 

Il y avait une merveilleuse photo de Toni avant l’accident ; elle était en débardeur rouge et ses cheveux châtains aux reflets roses étaient lâchés sur son épaule. Sur la page d’à côté, il y avait une lettre. La suivante : 

  

Chère Chloé, Si tu lis cette lettre c’est que vous avez fouillé la maison de fond en comble. Tu n’as pas encore trouvé la sortie, mais tu te poses sûrement des questions à propos de plusieurs choses. Notamment, pourquoi tu t’es retrouvée ici, avec ces quatre personnes. Eh bien, comme je te l’ai dit dans la première lettre, quelque chose vous lie tous les quatre. Vous avez tous les quatre perdu un être cher. 

 Voici une belle photo de quelqu’un qui t’es très cher. Eh oui, c’est une photo de Toni, ta Toni. D’ailleurs, je pense même que c’est toi qui as pris la photo. Si tu tournes les pages, il y aura une photo de Louis, Charles, et Gaëlle.  

Amusez-vous bien. 

X.X. 

Les autres ont le temps de lire la lettre par-dessus mon épaule. Je ne me rends pas compte mais je pleure. Ce sont des larmes chaudes, des larmes de manque, de regrets, de remords. Des larmes d’amour. Je sens qu’Alex me serre la main. Elle me dit gentiment, mais sa voix tremble un peu : 

-Tout va bien se passer.  

Elle tourne la page et il y a un grand gaillard blond avec les mêmes yeux gris qu’Alex, qui pose avec un ballon de basket. Ça doit être son frère. 

-C’est Charles… Je… mon frérot… On est… était jumeaux, il est mort il y a maintenant bientôt trois ans, à un accident de voiture. Mes parents ont toujours été très strictes avec nous, et donc on se réfugiait dans nos jeux imaginaires l’un avec l’autre. On avait treize ans quand l’accident a eu lieu. On… était sur le bord d’une route, la voiture a dérapé, et on est tombée dans la mer. Ma mère n’y était pas, seulement mon père. J’étais en panique. La voiture coulait de plus en plus vite, on avait de moins en moins d’air. Il fallait agir vite. Charles, au lieu de sortir, m’a regardé, avec un regard serein plein d’amour, a détaché ma ceinture et a ouvert ma portière. Il m’a dit, : « Va, et profites de la vie. Dis-toi que la vie ne sera pas toujours belle, mais qu’après un orage il y a toujours un arc-en-ciel. » il m’a dit encore une chose, mais c’était difficile de comprendre sous l’eau. Il m’a poussé en dehors de la voiture, et j’ai nagé jusqu’à la surface. Les secours sont arrivés, mais j’étais dévastée. J’avais perdu mon père et mon frère. Mon frère a sacrifié sa vie pour sauver la mienne. Depuis, ma mère a rencontré un autre homme, et on vit ensemble, mais rien n'est pareil. De temps en temps, je dors dans la chambre de mon frère, juste pour me souvenir de son sourire et de sa bienveillance.  Ma mère me l’interdit mais je le fais quand même. Je me demandais tous les jours quand est-ce que mon arc-en-ciel apparaîtra dans le ciel de ma vie.  

Elle essuie ses larmes avec le revers de sa manche. Mathis lui enlace les épaules avec ses bras. Je pense que quelque chose c’est passé entre les deux. Mes larmes coulent sans cesse. Je ne m’arrête pas mais ça me fait du bien. Toutes ces larmes retenues au fil des ans s’accumulaient au fond de ma gorge. Ça me fait du bien. Ça me libère. 

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⏰ Last updated: May 01, 2020 ⏰

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Le bonheur est parfois caché dans l'inconnuWhere stories live. Discover now