Le 10 juillet 2018 , l'histoire d'un jour

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Je n'avais que 11 ans quand j'ai vécu ce que je vais vous raconter là...
Une journée très dure dans ma vie, qui reste aujourd'hui difficile à raconter pour moi.

Je ne vais pas vous détailler ma journée, ça n'en vaut pas la peine . D'ailleurs, certaines choses sont encore un peu floues pour moi.
Depuis quelques mois, les médecins qui suivaient mon papy avaient eu une suspicion de cancer chez lui .
Le midi même, on devait manger chez mes grands parents .
On étaient en pleines courses pour les colonies de vacances ma soeur, ma mère et moi même quand soudain...
Maman reçoit un appel
Elle décroche
Puis, une fois l'appel fini, fondit en larmes dans le décathlon. Ma soeur et moi, on n'a pas tout de suite compris. Alors on s'est regardé, confuses et désarmées. C'est alors que ma mère nous a expliqué le motif de l'appel : mon papy. Il n'arrivait plus a marcher, et parler lui demandait beaucoup d'efforts. L'ambulance de la clinique allait venir le chercher à 14 heures. C'est a ce moment là, précisément, que j'ai perdu gout a la vie. Il allait aller en service de soins palliatifs, ce qui, d'apres maman, voulait dire qu'il allait mourir. Il pouvait mourir un mois après, une heure après, une semaine après,... On ne savait pas et ça a mis une angoisse permanente dans ma tête . Pour moi, c'etait terrible de savoir que je pouvais le perdre a tout moment. Lui, mon papy, alors qu'on était comme des amis. On se disait tout et on était tout l'un pour l'autre. Je ne saurai vous décrire la sensation fade, mais en même temps si amère que j'ai eu. Vous savez, les moments où on a la gorge tellement nouée qu'il nous est impossible de parler alors qu'on a tellement de choses sur le coeur ! Je m'en rappelle comme si c'etait hier. Ça été un moment vraiment dur pour moi. Maman nous a demandé si on voulait aller manger chez eux quand même... mais j'etais bouleversée, il m'aurait été impossible a ce moment là de voir mon papy souffrir. C'etait pour moi très compliqué, bien que j'etais consciente qu'il avait besoin d'etre entouré. D'ailleurs, je m'en veux. J'ai l'impression de l'avoir abandonné ce jour là. On n'est finalement pas allé manger chez eux. Je suis rentrée, j'ai jeté mes affaires dans ma chambre, puis je me suis effondré par terre et j'ai fondu en larmes. Je suis restée allongée sur mon parquet pendant plusieurs minutes, essayant de me calmer ou au moins de réaliser. C'etait impossible .
Ce jour-là, j'ai bien cru que sa vie était finie. En tout cas, mon bonheur l'etait. J'ai perdu ma joie de vivre le 10 juillet 2018 . Avant j'etais une petite fille pétillante et heureuse et depuis, rien. Plus rien, sauf le dégout de la vie.

Un combat perpétuel Où les histoires vivent. Découvrez maintenant