17 | Maxence

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TROIS HEURES AUPARAVANT

Il est deux heures trente du matin. Le froid mordant de la nuit enveloppe la ville tandis que j'arrive sur le lieu de rendez-vous. Devant moi, une silhouette se détache dans l'obscurité, une femme vêtue d'un long sweat à capuche, trop large pour elle. Ses longs cheveux blonds cendrés dépassent de la capuche. J'avance lentement, le cœur battant, et sors mon téléphone de ma poche, les yeux rivés sur elle.

— Peu importe qui tu es, dis-je d'une voix ferme, si tu tentes quoi que ce soit contre moi, j'appelle la police. Je ne te laisserai aucune chance de me faire du mal ou de t'en prendre à mes proches.

Un silence pesant s'installe. La femme se retourne lentement, la tête baissée. Ce parfum... je le reconnaîtrais entre mille. Mon cœur se serre. C'est encore elle, cette femme qui prétend être ma sœur. Combien de temps va-t-elle continuer à me harceler ? Si elle pense que je ne la surveille pas depuis des semaines, elle se trompe.

— Maxence, souffle-t-elle.

— Charlie ?! 

Je sens une boule se former dans ma gorge. Je l'ai vue, allongée dans cette mare de sang. Son corps froid et blanc à l'enterrement... Mais la cicatrice sur sa hanche est indubitable. Mon cœur s'emballe, mes jambes vacillent. Elle m'aide à marcher jusqu'au banc le plus proche, où je m'effondre, essayant de reprendre mes esprits. Alors... Kellan avait raison : il ne l'avait vraiment pas tuée.

Charlie hésite à me prendre dans ses bras, alors je la devance et la serre fort contre moi. Un torrent d'émotions m'envahit. Pourquoi m'a-t-elle laissé croire qu'elle était morte pendant six ans ? Où était-elle ? Trop de questions, trop peu de réponses. Je sens ma tête tourner.

— Max, je...

— Je suis désolé, dis-je en me levant brusquement. J'ai besoin de temps, Charlie. Retrouve-moi chez moi, je... je vais y aller à pied.

Je m'éloigne dans la nuit, la haine pour Kellan me consumant. Elles avaient raison depuis le début. Il était innocent, et moi, je l'ai accusé, j'ai voulu le tuer. Comment ai-je pu en arriver là ? Mes pensées tourbillonnent, je ne sais plus quoi penser. J'ai besoin d'explications, mais surtout de m'assurer que tout cela n'est pas un cauchemar.

Charlie est vivante.

Je suis en état de choc, oscillant entre colère et joie. Ma respiration devient difficile, ma vision se trouble. Charlie se précipite vers moi, malgré mon désir de solitude. Je suis au bord de l'effondrement, incapable de déterminer si je suis ici ou ailleurs. Mon cœur bat à une vitesse effrayante, et je sens que mes vaisseaux sanguins vont éclater.

— Max, je suis désolée, dit-elle, sanglotante. Je n'avais pas le choix, je n'ai jamais voulu tout ça.

Je ne peux pas lui répondre. Mes lèvres tremblent, mes mains aussi. Finalement, je l'attire contre moi, la serrant si fort que je crains de la briser. Elle murmure des excuses, promettant de tout expliquer. Je dépose ma main sur sa bouche.

— Pour l'instant, il faut que l'on dorme un peu. On parlera de tout ça demain. Je dois aller chercher Lauren à l'hôpital...

— Elle va bien ?

— C'est une longue histoire... Je t'expliquerai.

Elle embrasse ma joue et s'effondre dans mes bras. Je lui caresse les cheveux, essayant de calmer ma rage et ma peine. J'avais confiance en elle, et elle m'a trahi. Comment pourrais-je lui pardonner ? Tout ces mois à traquer Kellan, à le haïr... et il était innocent. Peut-être veut-il vraiment protéger Lauren ? 

La frustration monte en moi. Comment vais-je pouvoir regarder Kellan dans les yeux et m'excuser ? J'ai essayé de le tuer. J'ai été un idiot.

La colère bouillonne en moi. Je frappe violemment l'arbre devant moi, hurlant de rage. Charlie s'approche, saisissant mon poing ensanglanté.

What You Didn't Tell Me | Tome 2  (réecriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant