Une histoire à quatre voix, ou comment tout a commencé

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Je sors du cabinet du Docteur Dyaknaustik, mon sac à main sur l'épaule

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Je sors du cabinet du Docteur Dyaknaustik, mon sac à main sur l'épaule. La nuit est déjà tombée. Un écureuil traverse le parc, la fin de l'hiver approche. Les derniers flocons de neige finissent de fondre doucement sur la couverture de verdure qui redeviendra bientôt une palette de couleurs chaudes. La lumière des lampadaires grésille, mon ombre s'efface et reparait par intermittence. Le bruit de mes pas résonne dans le silence froid de la nuit, la lune est haute, les étoiles brillent déjà.

Je remonte mon manteau sur mes épaules et me dépêche de traverser le parc. Je n'ai qu'une envie pour l'instant : rentrer chez moi. M'allonger sur le canapé devant la télé, me poster à la fenêtre pour regarder les étoiles ou simplement dormir ; juste être là. Au bout du chemin, à la sortie du petit parc qui nous sépare du centre-ville, je l'aperçois. Mon chez moi, mon immeuble, celui des lucioles.

Je me faufile entre les deux grandes haies gardiennes et emprunte le petit sentier de terre qui mène à l'entrée. La pancarte « Immeuble des Lucioles » est faiblement éclairée par une lampe à néons grésillante. Je lève les yeux vers les appartements, les rideaux sont tirés, les fenêtres closes, les lumières éteintes. Comme si la dernière chose en vie, c'était moi. Je sors ma clé et l'introduis dans la serrure de la porte d'entrée. Le couloir est plus sombre encore qu'une nuit sans lune. Le silence est total, je frissonne. Je me retourne en entendant la porte claquer dans mon dos. Sur le porche, devant les boîtes aux lettres, un homme est assis. Une couverture sur lui, il me fixe à travers la porte en verre. Je m'avance et la rouvre, laissant le vent froid s'insinuer en moi.

— Vous voulez entrer ? Il ne fait pas bien chaud mais ce sera toujours mieux qu'à l'extérieur.

Surpris que l'on s'adresse à lui, l'inconnu met un certain temps à répondre. Une longue barbe lui mange le visage, elle est néanmoins bien entretenue. Il porte un bonnet bleu foncé qui commence à s'effiler, obscurcissant son visage. Ses yeux luisent dans l'obscurité, à peine éclairés par la lumière du couloir.

— J'aime la compagnie des étoiles...

Surprise par cette réponse courte qui me semble suspendue dans l'air, je m'approche de lui. Sans mouvement brusque, je m'assois tranquillement à ses côtés. Dans une obscurité éclaircie, mon âme commence à s'apaiser.

— Il est vrai que parfois les astres apportent plus de réponses que les Hommes, dis-je en laissant ma voix se frayer un chemin jusqu'à lui et mon esprit se perdre dans les étoiles.

— Si ce sont des réponses que vous cherchez, ce n'est pas la lune qui vous les donnera.

Il plonge son regard chaud dans le mien.

—  C'est dans votre cœur que vous allez les trouver. La lune sait écouter, elle sait bercer doucement dans sa lumière, elle pourra vous guider ; mais jamais vous mener jusqu'au bout. C'est à vous de trouver votre propre voie et de la suivre.

Un chemin s'ouvre entre nous. Sa voix grave me procure une sensation de bien-être et de confiance que je n'avais plus ressentie depuis longtemps. Je laisse ma tête partir en arrière contre le mur et mes yeux se fermer doucement.

— Je crois qu'il est temps pour vous d'aller dormir, me dit-il paisiblement.

— Vous avez raison, je vais monter. Êtes-vous sûr de ne pas vouloir entrer ?

— Vous êtes bien aimable, je vous remercie, mais je décline votre offre.

Me relevant tant bien que mal, j'attrape mon sac et commence à chercher quelque chose à lui donner. Je trouve un muffin à la vanille encore emballé, dérobé ce matin au travail.

— Tenez, dis-je en le lui tendant. Ce n'est pas grand-chose mais ça avait l'air bon quand je l'ai pris.

Il sourit et me remercie. J'attrape la poignée sombre et entrouvre la porte.

— Bonne nuit !

Ce n'est qu'en traversant le seuil que je l'entends répondre.

— Bonne nuit Stella...

Ce n'est pas mon nom. Mon esprit me joue des tours, j'ai dû mal comprendre. Un doute persiste tout de même dans un coin de mon esprit, mais la fatigue l'éclipse. Exténuée, je gravis mollement les marches jusqu'au deuxième étage. Sur la porte de mon appartement, les lettres en néons rose bonbon m'accueillent comme chaque fois, avec cette même lumière chaude.

« Appartement 27, Chez Léna »

La fatigue semble m'attendre de l'autre côté de la porte. J'ôte mes chaussures et avance, somnolente, jusqu'à la fenêtre du salon. Je l'ouvre en grand, laissant le vent s'engouffrer et capturer les feuilles barbouillées d'encre sur la table. Du haut de leur infini, les étoiles me sourient. Puisant dans ma réserve d'énergie, je me rends dans la salle de bain pour me nettoyer le visage et enfiler un pyjama.

Dans le miroir, mon reflet me sourit et mes cheveux bruns s'écrasent dans le bas de mon dos comme une cascade raide. Je secoue la tête pour dégager ma vue embuée par la fatigue et vois mes yeux chocolat cerclés de cernes. Dans un dernier bâillement, je m'en retourne vers ma chambre et me glisse dans mon lit juste avant de sombrer dans le sommeil.

~•~•~

Bonjour ! Je suis trop heureuse de pouvoir vous présenter enfin le premier chapitre de UMDL !

Alors qu'en avez-vous pensé ?
Ce premier personnage vous plaît-il ?
Il vous en reste trois autres à découvrir 👀

PS: Toutes vos remarques sur l'histoire seront prises en compte pour la réécriture mais ne seront sûrement pas changées sur Wattpad avant celle-ci. Seules les fautes d'orthographe seront corrigées.

Bonne journée !

PS: J'ai mis des tirets cadratins mais wattpad les enlève 😭😭😭

Une Mosaïque de LumièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant